Festival d’Énergies : « Il faut aller chercher les femmes là où elles sont! »

Festival d'Énergies : "Il faut aller chercher les femmes là où elles sont!" | Journal des Activités Sociales de l'énergie | 14443 Noemie Bickel

Noémie Bickel, membre du conseil d’administration de la CCAS en charge du groupe de travail égalité femmes-hommes. ©Eric Raz/CCAS

Noémie Bickel, membre du conseil d’administration de la CCAS et chargée du groupe de travail sur l’égalité femmes-hommes, revient sur l’un des aspects du projet politique du Festival d’Énergies 2016 : la place des bâtisseuses.

Le projet politique insiste cette année sur la présence, dans les équipes, de 30% de bâtisseuses. Pourquoi ce chiffre et comment est-il justifié ?

L’objectif de 30% de femmes parmi les bâtisseurs correspond à la proportion de femmes dans les entreprises, y compris dans la branche des IEG. Notre idée est donc que les femmes soient représentées au sein de l’organisation du festival à la mesure de leur présence dans l’entreprise. C’est le minimum ! Lors des éditions précédentes, les femmes étaient très peu représentées parmi les bâtisseurs. C’est tout le paradoxe : si l’on n’avait pas de politiques de quotas dans les entreprises pour les personnes en situation de handicap, ou pour les femmes, on ne répondrait pas du tout à l’attente en la matière… J’espère que la notion d’objectif suffira.

Que peut apporter la mixité dans un groupe de bâtisseurs ?

Il ne s’agit pas d’intégrer des femmes pour intégrer des femmes. En fait, cela permet de combattre le sexisme ordinaire. Quand des femmes sont présentes dans l’organisation, les relations se régulent plus naturellement : les hommes sont davantage dans la retenue qu’au sein d’un groupe uniquement composés d’hommes. Je l’ai personnellement vécu lors de la préparation du Festival d’Énergie 2014, alors que j’étais la seule femme dans un groupe de vingt-quatre bâtisseurs. Dans ce cas, c’est l’esprit masculin qui prend le dessus : il se matérialise par des réflexions et des blagues machistes, mais aussi et surtout par une répartition genrée (et sexiste) des tâches : lorsque tu es une femme, tu vas faire la vaisselle, t’occuper de la déco et de la peinture du stand…


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N’est-ce pas lié au métier exercé ? En outre, les femmes sont surtout représentées dans les métiers du tertiaire, y compris dans les IEG…

Les métiers techniques sont, il est vrai, composés par une majorité d’hommes, de même que dans les métiers du tertiaire, on trouve une majorité de femmes. Mais justement : on a demandé aux CMCAS d’aller sur les plateaux clientèles. Il y en a partout en France : on ne compte pas une seule CMCAS dont dépend au moins un plateau clientèle. Or, généralement les entreprises majoritairement représentées au sein des groupes de bâtisseurs RTE et ERDF. Il faut donc aller chercher les femmes là où elles sont !

Derrière la question de cette relative parité, nous sommes donc à la recherche d’une réelle mixité dans les entreprises : créer le lien entre les salariés, c’est aussi sortir de sa propre branche. Mais il faut reconnaître que tout dépend de l’implantation des SLVies et des syndicats : la proximité avec les salariés de toutes les branches est inégale d’une CMCAS à l’autre. Il faut aussi rappeler que les plateaux clientèles sont des lieux difficiles d’accès, où le rapport de force syndical n’est pas très important.


Le point de vue d’une bâtisseuse

Aline Virot © Elise Rebiffé/ccas

©Elise Rebiffé/CCAS

Aline Virot, 33 ans, a fait partie des bâtisseurs du stand de la CMCAS Pays de Savoie lors du Festival d’Énergies 2014. Technicienne en maintenance spécialisée gaz, Aline est aussi militante syndicale et se présente sur les listes SLVie à Chambéry.

« Les organisations syndicales tendent à faire changer les choses, mais il est dommage que cela passe par des quotas, que j’identifie à de la contrainte… C’est l’éducation de tous et en général qui doit faire qu’on tende vers la mixité. Avec les quotas, on ne sait pas si tu es là grâce à tes compétences, ou parce qu’il fallait remplir la case. Cette année, je savais qu’il n’y aurait pas beaucoup de filles [parmi les bâtisseurs], alors je suis venue. Je me suis presque sentie une mission ! Mais j’en ai marre : je ne suis pas Jeanne d’Arc, et je ne peux pas être toute seule à imposer une autre vision. C’est comme dans le syndicalisme : les militants ne sont pas là pour tout faire à la place des gens… il faut que d’autres personnes prennent le relais. Mais même quand j’en ai marre, j’y retourne ! Parce qu’il faut des gens pour y retourner. Je ne sais pas si je serai bâtisseuse cette année. Mais ça ne m’empêchera pas de donner un coup de main… »

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