Activités Sociales : les agents donnent de la voix contre la baisse du 1%

CCAS Bordeaux © S.LeClézio/CCAS

Les agents de Régaz, à Bordeaux, se mobilisent pour la défense des Activités Sociales de l’énergie, le 19 octobre dernier. ©S.LeClézio/CCAS

De nouveau, l’annonce d’une amputation de 18 millions d’euros de la dotation du 1 % pour l’an prochain est un coup dur pour les agents et les retraités des Industries Électrique et Gazière. Cette diminution drastique signe la condamnation d’un système de financement à bout de souffle. C’est pourquoi les négociations engagées sur l’avenir des Activités Sociales sont déterminantes. Seules sont perdues d’avance les batailles qu’on ne livre pas !

Le 18 octobre dernier, les gaziers et les électriciens étaient appelés à participer, sur leurs unités, à des initiatives autour de la défense de leurs Activités Sociales. Devant les restaurants méridiens CCAS de Bordeaux (Gironde), sur les lieux de travail, à Lille (Nord), à Cordemais (Loire-Atlantique) ou comme à Paris, au siège du secrétariat général de la branche des Industries Electrique et Gazière, partout en France, les agents, à l’appel de la CGT et localement d’autres fédérations syndicales comme la FNEM-FO, ont manifesté leur attachement à leurs Activités Sociales.

Nous étions des milliers pour donner de la voix. Pour établir un rapport de forces qui permette d’imposer la mise en place d’un mode de financement pérenne, nous devons tous nous mobiliser ! Il nous faut gagner les détachements pour vos président(e)s de CMCAS, de SLVie, ceux des convoyeurs pour les colos, etc. Le résultat des élections de représentativité dans les IRP qui auront lieu ce mois-ci doit envoyer aux employeurs de la branche des IEG et au gouvernement un message fort et clair !

Michaël Fieschi, agent Enedis et président de la CCAS

Le mois prochain, après un travail de préparation des différentes parties prenantes, sous l’arbitrage de l’Etat, des négociations s’ouvriront. Elles porteront sur la restauration méridienne et son personnel ; la mise à disposition par les entreprises de salariés désirant s’investir dans les Activités Sociales ; le mode de financement des Activités Sociales.

Lors de la journée d’action du 18 octobre, une délégation de la FNME-CGT a été reçue par les employeurs. Les employeurs auraient notamment déclaré, selon la délégation, que « leur position exprimée à l’interfédérale de septembre 2016 d’entrée en négociation sur la base d’un transfert de la restauration à un opérateur externe (donc des salariés concernés) évolue vers une nouvelle proposition sans transfert de salariés vers une entreprise extérieure ».

Concernant les moyens des SLVie, les employeurs disent à propos des correspondants de SLVie « vouloir mesurer l’intégralité des missions et rôles effectivement réalisés et que c’est dans ce sens que les prochaines discussions devront s’axer ». Quant au financement, les employeurs campent sur leur position : « pallier » aux pertes de parts de marché de l’opérateur historique EDF. La FNME-CGT a indiqué avoir mis sur la table une proposition de financement à laquelle tous les « nouveaux entrants » sur le marché devrait contribuer.

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Le 18 octobre, plus de 400 salariés des IEG et des Activités Sociales, venus de Nord Pas-de-Calais et de Picardie, étaient présents à Lille pour rencontrer les employeurs de la branche ©DR CCAS

Article mis à jour le 28 octobre 2016


Micro-trottoir à Bordeaux

A l’occasion des initiatives autour de la défense des Activités Sociales, rencontre avec des agents bénéficiaires de la CMCAS Gironde sur le site de Régaz, société d’économie mixte de la métropole de Bordeaux.

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Sandrine, conseillère clientèle à Bordeaux
Dans les IEG depuis 2004, Sandrine a toujours une activité bénévole dans un club sportif. C’est tout naturellement qu’elle a répondu aux invitations à participer aux activités de la Slvie Régaz-Bordeaux : « sur un trimestre je dépose 3 à 4 jours maximum de demande de détachements, qui… me sont souvent refusés ! Paraît que je suis indispensable », ironise-t-elle. Ces « chicailleries » lui tapent sur les nerfs, à Sandrine : « on installe une relation de confiance entre collègues. Je ne vends rien, j’accompagne, je conseille, et j’ai l’impression de faire en sorte que chacun accède et participe aux activités qui lui appartiennent. J’ai une collègue qui n’est pas venu ce midi au rassemblement, car elle traverse de gros problèmes financiers. Elle m’a dit tout à l’heure à quel point ses vacances chaque année au centre CCAS de Mimizan avec sa fille étaient un vrai luxe et un vrai bonheur. C’est ça notre réalité, c’est cela que nous contribuons, il me semble, à rendre possible ».

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Jeannine, retraitée
« Faire le lien », c’est la passion de Jeannine. Et à travers « ces projets » comme elle dit, cette pétillante retraitée de 78 ans, réunit près de 1600 inactifs chaque année. « Au cours des séjours, des lotos ou des tournois de cartes, des sorties, nous tissons des liens avec ceux qui, sans cela, refermeraient la porte sur l’isolement », affirme-t-elle. Avec un grand sourire, elle ajoute : « sans cette activité, nous aussi nous ferions de même. Donner un coup de main pour les démarches administratives, débrouiller une histoire d’impôts, de Sécu ou de banque, c’est notre quotidien. C’est peu ? Mais ça change tout ».

©S.LeClézio/CCAS

©S.LeClézio/CCAS

Bali, contrôleur de compteur
Bali, c’est 76 combats, 42 victoires. Il est entré dans la maison en 1995, au titre d’une convention avec le sport de haut niveau : « j’étais boxeur, classé second au niveau national ». « Je suis là pour défendre mon statut. Les Activités Sociales en font partie, alors je suis là ! ». Bali est encore en tenue de travail. Il est contrôleur de compteur à Régaz-Bordeaux. Les Activités Sociales ? « Pour moi, ce sont les vacances. Et les colos. Mon fils a commencé à y aller à l’âge de 6 ans, et il n’a pas arrêté. Ses colos, il les aimait ! », se souvient Bali. Son fils poursuit aujourd’hui ses études de danse contemporaine à Toulouse, et Bali en est très fier…

Propos recueillis par Thierry Marck


Micro-trottoir à Caen Rencontre avec des agents bénéficiaires de la CMCAS Caen sur le centre du Marais Enedis.

C.Crié/CCAS

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Sylvain Dubois, 27 ans, technicien exploitation réseau
« Les Activités Sociales me tiennent à cœur. Elles sont importantes aussi bien dans ma vie quotidienne que pendant mes vacances. Sans elles, je n’aurai jamais fait du parachute. Aujourd’hui nous avons créé une section Sports Aériens par le biais de l’ANEG pour développer l’activité parachutisme à Caen. La défense des Activités Sociales est l’identité de notre entreprise. C’est une grande famille où se côtoient les générations. J’y ai découvert l’entraide et la solidarité. C’est le seul modèle solidaire qui fonctionne aussi bien en France. Nos anciens se battus pour elles, à nous de continuer le combat pour les faire perdurer. »

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Sabrina Dreux, 32 ans, conseillère clientèle
« En 2009, j’ai souhaité intégrer l’entreprise pour bénéficier aussi des avantages proposés par les Activités Sociales. Grâce au fonds du 1%, je peux partir en vacances au moindre coût, avoir une bonne couverture sociale, faire des sorties avec des collègues. Chaque année son budget baisse. Je viens d’intégrer la commission Jeunes agents pour m’investir dans les Activités Sociales. En m’engageant, je deviens un relais pour inciter et initier mes collègues à défendre le 1%. »

Luc-Filoche

©C.Crié/CCAS

Luc Filoche, 26 ans, technicien exploitation réseau
« J’utilise les Activités Sociales pour les vacances, les activités sportives et bientôt pour pouvoir bénéficier d’un prêt immobilier. Je suis inquiet pour l’avenir. Notre génération doit agir pour faire valoir nos droits. »

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Josée Bernaud, conseillère clientèle
« M’engager dans les Activités Sociales est une évidence sociale et une nécessité de partage. Je suis contente d’en bénéficier. J’aimerai que les jeunes puissent aussi en profiter. Il faut savoir que les employeurs se servent de ce critère « Activités Sociales » lors de leur embauche. Et aujourd’hui ils mettent à mal toute cette organisation. Les salaires d’embauche sont assez bas, proches du SMIC. Les jeunes embauchés ne pourraient pas partir en vacances, n’auraient pas accès à la culture, au sport… sans les Activités Sociales. Les Activités Sociales qui ne sont pas un comité d’entreprise classique, elles permettent aux inactifs de participer aux activités et créent du lien social. Cela a du sens. Il faut absolument continuer à se battre pour ne pas exclure les retraités. »

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Yves-Marie Lemière, retraité EDF-GDF
« Défendre nos acquis est primordial. Les Activités Sociales sont attaquées par les directions qui les remettent en cause en ne voulant plus participer au fonds du 1%. Avec les filiales, les jeunes actifs ne sont plus au statut, c’est grave. S’il n’y a plus de financement, c’est la mort de nos Activités Sociales. Avec ma femme et mes enfants, nous avons visité toute la France en séjournant dans les centres de vacances. Un vrai tour de France que je n’oublie pas. Merci les Activités Sociales. »

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Sandrine Brel, conseillère clientèle
« Les Activités Sociales font partie intégrante de notre statut gagné lors de la nationalisation. Tous les électriciens et gaziers ont la possibilité de pouvoir partir en vacances, d’envoyer leurs enfants en colonie de vacances… autant de choses que l’on ne pourrait pas se payer s’il n’y avait pas la CCAS. Je vis seule avec deux enfants. Chaque fois que je pars en vacances, je me dis que j’ai cette chance grâce aux Activités Sociales. En dehors des vacances, les Activités Sociales de proximité avec les SLVie, les activités organisées sur les sites de travail créent du lien entre les agents. C’est une grande richesse, un vrai partage humain qu’il faut conserver. »

©C.Crié/CCAS

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Mélisande Acher, conseillère clientèle Enedis accueil distributeur
« La défense du 1% est une grande cause. On essaie tous de se mobiliser pour conserver nos Activités Sociales. Elles font partie de notre entreprise, de notre statut. Battons-nous pour conserver nos acquis et nos droits. »

Propos recueillis par Frédérique Arbouet

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5 Commentaires
  1. Andréasdu44 7 ans Il y a

    La censure se pratique, mais il faut résister……
    Bravo pour votre succès aux élections professionnelles de la branche Energie. Ce succès , malgré un recul de 2 points, devrait vous incitez à un peu plus d’ouverture et de prise en compte des propositions des autres qui ne sont pas forcément toutes idiotes. Comme par exemple : le chèque vacances à tous en intégrant bien évidemment les critères d’attribution actuels. Voilà une piste qui j’en suis sur vous ne manquerez pas d’explorer. Je profite de ce message pour déplorer le ralliement des camarades de la base à Monsieur Mélenchon. Mais je ne doute pas que vous allez les informer sur la réalité de son patrimoine immobilier afin qu’ils connaissent vraiment leur nouveau porte parole et représentant.
    Andréasdu44

  2. Andréasdu44 7 ans Il y a

    Bravo pour votre courage et votre objectivité.
    Expérience à poursuivre afin qu’elle devienne la règle.
    La pluralité a toujours servi le débat d’idées.
    Je ne vois pas pourquoi notre CCAS échapperait à un tel principe.

  3. Andréasdu44 7 ans Il y a

    Messieurs de la CCAS,
    Vous êtes aussi démocrates que Monsieur Mélenchon.
    Bravo

  4. Andréasdu44 7 ans Il y a

    Censurerez-vous également ce courrier:

    André VILATTE Orvault le 17 Octobre 2016
    4, rue des Coccinelles
    44 700 ORVAULT

    à

    Monsieur le Président
    Monsieur le Vice-Président Délégué
    CMCAS Loire Atlantique-Vendée
    2, Rue Vasco de Gama
    BP 60034
    44 801 SAINT-HERBLAIN cedex

    Objet :Accueil de réfugiés
    Maison familiale de Saint-Brévin

    Messieurs les Présidents,

    J’ai pris connaissance avec beaucoup d’intérêt de votre courrier du 10 octobre 2016 à propos de l’accueil possible à la maison familiale de Saint-Brévin de réfugiés.

    Sachez, Messieurs les Présidents, que vous pouvez compter sur mon entier soutien.

    Si j’étais plus disponible et plus proche de Saint-Brévin, je participerais bien volontiers pour assurer des cours d’apprentissage de notre langue ( lecture, conversation et écriture) comme je pratique depuis ma retraite à la Mission Locale ou à Cap Jeunes lorsque ces entités me le demandent.

    En vous souhaitant pleine réussite dans cette expression pragmatique de la solidarité, je vous adresse, Messieurs les Présidents, mes sincères salutations.

  5. Andréasdu44 7 ans Il y a

    La solidarité semble s’arrêter pour beaucoup d’entre vous dès que vos avantages matériels commencent à pâtir. Une telle attitude rejoint bien celle qui s’est manifestée lorsqu’il s’est agi d’accueillir des migrants à l’Institution de Saint Brévin. Que penserez Monsieur Marcel PAUL d’une telle attitude ? Devinez !

    Andréasdu44 retraité

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