Affiche du premier festival de Soulac en 1985. ©Archives CCAS
À la fin de l’été 1985, les 21 et 22 septembre, se tient le premier festival des jeunes agents EDF-GDF, à Soulac-sur-Mer en Gironde. Une fête grandiose et fraternelle qui réunit les électriciens et gaziers de toute la France. La ferveur est telle que les festivaliers veulent réitérer l’aventure. « Soulac », comme on l’appellera encore durant 40 ans, devient une référence pour les moins de 30 ans. Retour en arrière.
Le 21 septembre 1985, 7 000 jeunes électriciens et gaziers, âgés de 18 à 30 ans, déferlent sur le village de toiles CCAS de Soulac-sur-Mer, en Gironde. Arrivés de toute la France, ils s’apprêtent à vivre une fabuleuse aventure. La première du genre dans l’histoire des Activités Sociales : le premier Festival national des jeunes agents.
Cet évènement unique, particulier, a été conçu pour eux, par eux. Une fête à leur image, qui leur ressemble. Toutes les régions y sont représentées : la plupart des CAS (ancien nom des CMCAS), une soixantaine, ont un stand dans lesquels on peut boire un coup, déguster les spécialités régionales… et surtout rencontrer les collègues. On sympathise ; on discute, on échange sur son métier, ses conditions de travail, sur les Activités Sociales aussi. Des animations artistiques, sportives rythment le week-end. Partout on s’amuse, on danse, on fait connaissance. On refait le monde dans la joie et la bonne humeur.
« Soulac, c’était impressionnant, dingue ! Il y avait des stands et des animations partout. La France entière était réunie. »
Alain Rodriguez, participant du festival en 1985, ancien président de la CMCAS La Rochelle
Sur la grande scène, des artistes plus ou moins renommés se succèdent. Mais le top, c’est le concert de Charlélie Couture, chanteur vedette, le samedi soir. Son célèbre « Comme un avion sans ailes » embrase la foule. Le festival est à l’image de cette jeunesse des années 1980 : vive, enthousiaste, pleine de projets et d’espoir, avec la volonté de changer le monde. 7 000 cœurs qui battent à l’unisson.
« Soulac, c’était impressionnant, dingue ! Il y avait des stands et des animations partout. La France entière était réunie, se souvient Alain Rodriguez, alors festivalier de 26 ans, jeune embauché à EDF Florac, qui deviendra plus tard président de la CMCAS La Rochelle. J’ai rencontré les collègues de Corse, de Guyane. Tout le monde se parlait. C’était extraordinaire ».
Un festival des jeunes travailleurs
Festival d’Énergies 2023 : préparation des stands, CMCAS Gironde, Agen, Périgord. ©Sébastien Le Clézio/CCAS
L’histoire du premier Soulac, c’est celle de la conquête ou de la rencontre avec les nouveaux embauchés d’EDF-GDF. En 1983, les entreprises nationales EDF-GDF comptent dans leurs effectifs 50 000 électriciens et gaziers de moins de 30 ans, soit 35 % de la population active.
Mais cette population participe peu aux Activités Sociales. Fort de ce constat, Pierre Rumeau, alors président de la CCAS, décide de partir à la conquête de ces nouveaux embauchés. Une commission jeunes agents est créée à la CCAS, avec pour mission d’identifier leurs besoins et aspirations, de les inciter à organiser des activités dans leurs CAS.
« C’était un sacré défi ! Les jeunes avaient une totale liberté, et ils ont réussi »
François Mairey, ancien administrateur de la CCAS, en charge du premier festival d’Énergies
« Il fallait créer un mouvement pour attirer ces jeunes vers les Activités Sociales. L’idée visait à ce qu’ils soient acteurs et conçoivent eux-mêmes des loisirs qui leur plaisent », indique François Mairey, élu au conseil d’administration de la CCAS, en charge des jeunes agents.
Pour ce faire, la commission nationale s’appuie sur les commissions « jeunes travailleurs » des CAS, instances d’où vont émerger les projets. Ainsi, des séjours dédiés aux 18-30 sont organisés par la CCAS : moto-cross, voile, Le Printemps de Bourges… plébiscités par les nouveaux embauchés. Fort de ces essais concluants, l’idée d’un grand rassemblement fraternel chemine.
Dans le cadre de l’année internationale de la jeunesse, la CCAS, avec les CAS et en lien avec le Centre fédéral de la Jeunesse (CFJ) CGT, appelle les jeunes électriciens et gaziers à « inventer et construire leur festival ». « C’était un sacré défi ! Les jeunes avaient une totale liberté, et ils ont réussi », raconte François Mairey, en charge de la coordination du premier festival de Soulac, alors appelé Festival des jeunes travailleurs. C’était un succès énorme ».
La grande famille des IEG
Festival d’Énergies 2023 : Salle des pendus, hommage aux mineurs des Hauts de France. ©Charles Crié/CCAS
Dans les CAS, les jeunes bénévoles se mobilisent, relèvent le défi. Leur stand est le reflet de leur expression, de leurs revendications. « Cette jeunesse c’était un atout, une force, explique Christian Langeois, président de la CAS Caen en 1985. Soulac apparaissait comme un moyen de la mobiliser pour les luttes à venir ».
Les jeunes assurent, entre autres, le montage et démontage des stands, la sécurité sur le festival… « À Soulac, ils prennent conscience de l’envergure et de la dimension des Activités Sociales, en termes d’engagement et de camaraderie. Il y a aussi ce sentiment d’appartenance à la grande famille d’EDF-GDF, très fédérateur, une fierté pour eux, avec en filigrane le statut national à sauvegarder » poursuit Christian Langeois.
Le 1er festival de l’amitié et de la fraternité est né, il y a 40 ans, et avec lui la première génération de jeunes « bâtisseurs ». Le plus grand rassemblement des jeunes électriciens et gaziers plantait durablement ses jalons. Pour les nouveaux embauchés, il devient une référence, un incontournable auquel il faut absolument participer.
Un festival quarantenaire qui revient les 8 et 9 mai 2026, pour la première fois de son histoire, dans un nouveau lieu : Mondonville, à proximité de Toulouse. Alors, du festival des Jeunes travailleurs, au Festival d’Énergies, l’esprit de « Soulac » continuera d’irradier peut importe le lieu !
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