Le 19 août, le centre de vacances de Kaysersberg (Haut-Rhin) donnait rendez-vous à tous les adeptes du tourisme social pour une journée festive et réflexive.
A l’heure des incertitudes concernant les financements des comités d’entreprises et, plus largement, des remises en question de la politique sociale dans l’Hexagone, la CCAS rassemble pour construire de nouvelles perspectives. Au cœur du mois d’août, quatre cents personnes se sont réunies pour une initiative mêlant fête et débats. Un succès remarquable qui illustre l’attachement des bénéficiaires à leurs Activités Sociales et qui se traduit par une appétence de débats dès que l’occasion leur en est offerte.
Les vacanciers de tous âges ont pu échanger avec des intervenants de qualité afin de faire le point sur les Activités Sociales d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Parmi eux, François Duteil ancien secrétaire général de la Fédération nationale des mines et de l’énergie CGT, véritable acteur du tourisme social et encyclopédie vivante de la place et du rôle des comités d’entreprises. Laurent Milet, docteur en droit et rédacteur en chef de la revue pratique de droit social (RPDS), a rappelé au public quelles étaient les armes juridiques des CE, tandis que Bruno Colin, administrateur de l’union nationale des associations du tourisme, entre autres, a fait l’état des lieux du secteur.
Le premier constat important est l’évolution des populations due à l’évolution des emplois. Chez nous, on compte 25 000 nouveaux agents qui n’appartiennent pas nécessairement à la jeune génération. Ils entrent dans l’entreprise avec un vécu, une expérience. Leurs attentes ne correspondent peut-être pas à nos Activités Sociales actuelles. Il y a également un changement dans nos catégories socio-professionnelles, on note notamment environ 40 % de cadres. Le nombre d’inactifs représente la part la plus importante de nos ayants droit. Un quart d’entre eux a plus de 70 ans et nous devons nous interroger sur ce que nous pouvons faire pour eux à l’avenir.
La priorité est actuellement donnée aux actifs, mais est-ce aménageable ? Pouvons-nous diversifier les réponses ?
Il n’est pas question d’opter pour le chacun pour soi mais peut-être pour le « chacun son choix ». La question est : avec quels financements ? »
François Duteil le rappelle : « les Activités Sociales nous appartiennent et la CCAS est à nous ! ». Faire évoluer les choses tout en étant rassemblés malgré les difficultés, c’est « le défi intergénérationnel qui se pose à nous. Il faut se retrouver dans les Activités Sociales, trouver un projet commun et lutter pour leur financement en utilisant notre diversité.
Les jeunes âgés de 12 à 14 ans de la colo voisine de Willer-sur-Thur (Haut-Rhin) ont pleinement pris part à l’événement en réalisant une vidéo sur l’histoire et les enjeux à venir. Cette journée était aussi l’occasion pour eux d’exprimer leurs attentes : plus de choix, plus de liberté. Une demande explicite : que le projet éducatif des Électriciens et Gaziers leur ressemble, être au cœur du « par et du pour » !
Une vraie discussion avec les plus anciens s’est engagée. Quelques idées reçues à l’égard de la jeunesse, émanant de quelques aînés, notamment concernant la notion de liberté et d’un présumé manque de respect, n’ont pas déstabilisé la nouvelle génération. Avec beaucoup de patience, ils ont tenu à éclaircir leurs propos sur leur volonté d’être acteurs des activités qui les concernent : être accompagnés pas encadrés.
Cette prise de parole a été saluée par un bon nombre d’intervenants. François Duteil, témoin de l’histoire du social le dit : « les jeunes incarnent la contestation. Et ceux qui viennent de prendre la parole sont en adéquation avec l’héritage de la CCAS. Surtout ne soyons pas sentencieux envers eux, c’est à nous d’être des passeurs de mémoire ! »
Une autre question a animé les esprits : après 70 ans d’existence, quelle place occupent les CE dans la vie économique et sociale ?
Loi Rebsamen, loi Macron, le constat était unanime concernant l’inquiétude face à l’actuel démantèlement du Code du travail et à la violence de la politique sociale, bénéficiaires et intervenants ont rappelé la nécessité de se battre collectivement : retravailler les fondamentaux, se réapproprier les outils de la lutte, y compris les comités d’entreprises et veiller à la préservation de la culture syndicale au service des travailleurs.
Certains bénéficiaires ont fait part de leur souffrance au travail, de leur peur de voir la fin du service public. D’autres appelaient à plus de communication entre élus des institutions représentatives du personnel et salariés tandis que les intervenants soulignaient qu’ils étaient avant tout des porte-voix et que rien ne pouvait aboutir sans la mobilisation du personnel.
La présence du syndicaliste Guy Klein, ancien membre du comité d’établissement CNPE de Fessenheim et membre du bureau de l’union départementale CGT, et celle de Clément Schneider membre du CE de l’unité de production Est a donné une dimension concrète et actuelle au débat.
Ce temps d’échange a galvanisé les participants autour de la même volonté : reprendre confiance en l’avenir à travers la lutte et le rassemblement.
Cette journée était aussi résolument culturelle et festive. Au programme, barbecue, rencontre avec les Editions du Bastberg, atelier sculpture et modelage, stand des activités sociales de la région, stands sportifs.
En fin d’après-midi, la compagnie de théâtre Z’en Trop proposait un spectacle intitulé « Comment ils ont inventé le chômage ». Une satire du capitalisme et de ses ravages à la portée de tous.
L’événement « Générations CCAS », journée de constat et de partage d’expériences, a permis de tracer des pistes de progrès, véritable invitation à poursuivre le débat de l’importance du tourisme social dans d’autres lieux : un véritable appel au rassemblement.
Est ce normal que mon voisin monsieur Clement Jean ou Sophie s amusent à changer les destinataires de mon courrier perso et le sien ? Alors qu il est censé être dans votre association ? 0680804422
Réponse ?