Entre les échecs et lui, l’histoire est plus que fusionnelle. Véritable « tour de contrôle », Frank Holler, ingénieur à EDF, est un féru de la discipline. A l’occasion des régionales qui se sont déroulées le 20 septembre, il était, pour la seconde fois, organisateur de l’événement dans sa région à Brive-la-Gaillarde (Corrèze).
Un dimanche de régionales d’échecs. A l’heure de la pause déjeuner, sur le site des Bordes, à la maison Marcel Paul, propriété de la CMCAS Tulle Aurillac, Frank dirige les opérations pour les joueurs rassemblés pour passer, avant tout, un bon moment de convivialité. Entre deux bûches expédiées dans le barbecue, le dressage de la table, l’arbitrage d’un match, et la préparation de la ronde suivante… le chargé d’opérations (modernisation et standardisation de l’hydraulique au CIH (centre d’ingénierie hydraulique) de Brive, est un homme affable. Et surtout pas avare de mots lorsqu’il s’agit de parler de l’origine de sa passion.
Les échecs et lui, c’est tout une histoire… de famille. « Ah ! Le grand-père. Tout vient de lui. » A l’évocation de cet aïeul, dont le destin singulier « a sans conteste tracé ma vie et ma carrière professionnelle », le regard du désormais arbitre de fédérale 2 s’illumine. Il faut dire que la biographie du grand-paternel, enrôlé de force, en Moselle, par l’armée allemande sur le front russe, lors de la Seconde guerre mondiale, émeut. Lui qui prendra la tangente de retour du front, recherché par les SS pour son refus de reprendre les armes sous la bannière de l’ennemi, va alors connaître une trajectoire insolite. « Après avoir été dénoncé, en tant que résistant, il se réfugie dans son village natal où il est recueilli et caché par un instituteur qui lui apprend à jouer aux échecs… De là, naît une passion qu’il transmettra plus tard à ses enfants, lesquels perpétueront la coutume… » Une histoire marquée au fer rouge et une parenthèse qui ne se refermera jamais pour Frank.
Tradition oblige, aujourd’hui, toute la famille joue au jeu des rois. Et le président du club d’échecs du pays de Brive, père de quatre enfants, ne déroge bien évidemment pas à la règle. Il voue même une sorte de culte au noble jeu. A y déceler des vertus déroutantes pour un néophyte.
« Quand je suis arrivé sur la région, la création de l’école d’échecs a été un vecteur d’intégration pour moi. Au-delà, ce jeu m’a beaucoup apporté, et je veux lui rendre ce qu’il m’a donné ! » Et de quelle manière ! Depuis son arrivée en Corrèze, le classé 1850 Elo en rapide s’évertue à transmettre son savoir faire. Surtout auprès des enfants, dans son club, mais aussi des scolaires où il a entraîné des collègues retraités EDF à enseigner la discipline dans les classes. Titulaire du BAFD, il encadre en colo CCAS pour mettre au service des jeunes ses qualités pédagogiques. Avec, en filigrane, cette idée directrice, celle de transmettre. « A travers toutes ces initiatives, mon objectif est d’aider les enfants à réfléchir tout en se faisant plaisir. Aux échecs, il n’y pas de barrière, sociale, physique etc. Le seul cerveau suffit à avancer, progresser. Et puis, ce jeu permet aux enfants de prendre confiance en eux, d’acquérir une certaine humilité et de développer leurs compétences cognitives et de les réutiliser naturellement dans le milieu scolaire. Tout en apprenant aussi de ses erreurs ! Il y a une sorte de boucle vertueuse grâce à l’analyse des parties en cas de défaite. »
Les échecs comme école de la vie ? Sans aucune hésitation, selon Frank : « Si j’ai pu reprendre les cours après dix ans de vie professionnelle et obtenir enfin mon diplôme du CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers), c’est grâce à l’entretien de la mémoire, de la concentration et de l’analyse faite lors des parties effectuées en tournoi ! » Parole d’ingénieur, pour qui l’éducation populaire est une source intarissable. Aussi, ce n’est pas un hasard, si ce boulimique de travail et d’engagement, se reconnait dans « les gènes » de la CCAS et de l’association capechecs, avec lesquels il compte bien poursuivre « cette aventure humaine. J’y ai trouvé une équipe soudée, dynamique… ! Je partage complètement ces valeurs de solidarité, d’égalité et d’émancipation que l’on retrouve lors des rencontres du cap. »
L’année dernière, il avait pris part à l’organisation en tant qu’arbitre stagiaire sur le tournoi de l’avenir, cette année c’est donc en tant que juge arbitre que Frank va officier. Il sera également juge aux 13 ès Rencontres nationales et internationales d’échecs du cap d’Agde, qui auront lieu du 23 au 31 octobre.
Pour autant, l’histoire de ce jeune cadre « très actif » n’est pas figée. « Avec la CMCAS, nous avons lancé le projet de développer une section dans la région envers les collègues bénéficiaires et, bien entendu, les jeunes ayants-droits. Ceci dit, lorsqu’on a un métier passionnant et une vie de famille et associative bien remplie…. C’est assez difficile de trouver un créneau… » Toujours en mouvement, Frank, un peu comme les pièces d’un jeu qu’il vénère.
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Bravo et Merci Franck ! C’est un plaisir de t’avoir à nos cotés à CAPECHECS !
Pour « tiberi »qui nous dit que le Cap d’Agde est inaccessible pendant le salon Nautique…? ça fait maintenant quelques éditions que nous sommes partenaires avec le Salon Nautique et avec le National Tennis Cup ! ça fait 21 ans que nous sommes au Cap d’Agde et je n’ai jamais vu Cap d’Agde inaccessible …!
Pourquoi toujours le cap d’Agde. Ce site est inaccessible pendant la salon nautique. Il existe d’autres centre capables d’accueillir cette compétition. Pensez aux agents qui veulent utiliser leurs centres au moment des activités hors périodes scolaires.