Partir dans des contrées lointaines, vivre auprès des populations selon leur mode de vie et participer à un projet de coopération locale, tel est le principe des séjours solidaires CCAS. Des bénéficiaires vous adressent leur carte postale du bout du monde pour témoigner de leur inoubliable expérience.
Cet article est issu du numéro spécial « Senior » du Journal des Activités Sociales de l’énergie |
« On a toujours à apprendre d’un voyage. »
Marie-Pierre Bigot, 57 ans, CMCAS Dauphiné Pays du Rhône
« Je suis impliquée depuis très longtemps dans le milieu associatif d’aide au développement. Je préside l’association Aide et Partage Burkina. J’ai organisé et encadré deux séjours solidaires pour la CCAS au Burkina Faso : en 2014 pour des adultes, en 2015 pour des 15-17 ans. En 2016, je suis partie au Pérou comme bénéficiaire. Le voyage solidaire CCAS permet le temps de la rencontre, le partage de moments de vie et d’intimité avec les autochtones, et dans les villages les plus reculés. C’est à l’opposé du tourisme de masse.
En Amazonie péruvienne, on a fait six heures de pirogue pour arriver, au milieu de nulle part, dans un petit village. L’accueil est d’abord très réservé puis la glace se brise peu à peu. On fait connaissance. Plus tard, j’ai été hébergée chez Mama Louce, qui m’a profondément touchée. Des rencontres comme celles-là sont des cadeaux ! On a toujours à apprendre d’un voyage. C’est une découverte, un échange mutuel. On rentre avec une plus grande ouverture d’esprit, riche de l’autre, de ce qui n’est pas matériel. On revient plus humain, je crois. Notre conscience des choses, de l’autre, mais également de soi en ressort plus aiguisée. C’est aussi une rencontre avec soi-même et ça c’est une force. »
« La barrière de la langue est vite dépassée lorsque l’on a envie de communiquer. »
Danielle Baud, 65 ans, CMCAS Gironde
« Mon premier voyage solidaire a eu lieu en 2013. Trois semaines au Cambodge : c’était fabuleux ! Ce fut une grande découverte pour moi, une grande joie aussi. J’ai toujours été attirée par l’Asie. C’était la première fois aussi depuis mon veuvage que je partais seule. Voyager avec la CCAS était rassurant pour moi. Je me souviendrai toujours de notre arrivée à Mepring et de l’accueil chaleureux des villageois. Je voulais être en contact avec les habitants, vivre comme eux, à leur rythme, et si possible tisser des relations plus naturelles.
Le séjour solidaire de la CCAS a pleinement satisfait mes attentes. Je n’y allais pas pour apporter mon savoir, ni pour changer la vie des autochtones. J’ai découvert un pays magnifique mais surtout un peuple et son histoire. C’était important pour moi de vivre in situ. La barrière de la langue est vite dépassée lorsque l’on a envie de communiquer. Le sourire est un langage universel ! Ce voyage a influencé ma manière d’appréhender les choses. J’étais tellement enthousiasmée qu’au retour je me suis investie dans l’association Cod.eau Khmer France. En décembre 2015, j’y suis retournée en tant qu’accompagnatrice. De voyageuse, je passais au statut d’encadrante. J’espère que j’ai contribué à faire de ce voyage un moment inoubliable pour les participants. »
« À chaque séjour, j’ai le sentiment de recevoir beaucoup plus que je n’apporte. »
Martine Peiret, 67 ans, CMCAS Marseille
« Cuba, la Palestine, la Bolivie… puis la Colombie en 2016. J’ai été séduite par le soutien apporté à la Communauté des femmes, association colombienne qui défend et met à l’abri des femmes violentées. Là-bas, j’y ai fait des rencontres exceptionnelles ; notamment Myriam, une ancienne esclave dans les champs de coton, chez qui j’habitais. À Cali, nous étions en contact avec la Fundamor, fondation d’aide aux enfants malades ou orphelins. Ces enfants, souvent brillants, leur confiance en l’avenir, leur rage de vivre, m’ont profondément touchée. Je vais continuer de m’impliquer à leurs côtés.
Pour moi, les voyages solidaires sont un prolongement de ce que l’on est profondément, de nos valeurs. Les projets solidaires soutenus par la CCAS sont de grande envergure. J’ai beaucoup appris de ces personnes. Elles se trouvent dans une grande précarité mais partagent le peu qu’elles ont. Ce sont des leçons de vie. À chaque séjour, j’ai le sentiment de recevoir beaucoup plus que je n’apporte. Un grand merci à Carmen, elle aussi retraitée, qui a organisé et encadré le projet. »
« Le voyage solidaire n’a rien de touristique. »
Bernard Bonnefoy, 66 ans, CMCAS Languedoc
« Depuis ma retraite, je suis bénévole auprès d’Électriciens sans frontières (ESF). Une manière de transmettre mes connaissances professionnelles. Nous développons des projets d’électrification de villages, d’installation de panneaux photovoltaïques et d’adduction d’eau, de création d’écoles et de postes de santé. Le but est de les réaliser avec les populations et de les former à l’entretien des installations. C’est dans ce cadre que j’ai organisé des voyages solidaires pour la CCAS au Pérou et à Madagascar. Le voyage solidaire n’a rien de touristique. Sa finalité vise à rencontrer des peuples de culture différente. Les voyageurs vivent chez l’habitant, sont immergés dans leur quotidien.
J’ai beaucoup de plaisir à leur montrer nos réalisations, les progrès sanitaires, l’amélioration du confort et de la qualité de vie que cela induit pour les populations. Lorsque, par exemple, grâce à l’installation de robinets dans un village perdu, nous permettons aux petites Malgaches d’aller à l’école ou de jouer plutôt que de faire la corvée d’eau qui prend un temps fou, c’est une joie immense. Grâce à ces voyages, nous avons réussi à toucher des agents qui ensuite s’engagent à nos côtés pour participer à des actions de solidarité. »
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