Elle est à l’initiative du premier salon consacré aux romans policiers, Le Polar dans tous ses Éclats, organisé dans son village briard d’Ozouer-le-Voulgis, les 11 et 12 novembre derniers. Une façon pour Sylvie Kowalski, retraitée des IEG, de vivre à fond sa passion du polar.
Tout s’est bien passé ! Le salon Le Polar dans tous ses Éclats, qui a eu lieu pour la première fois à Ozouer-le-Voulgis, en Seine-et-Marne, a tenu toutes ses promesses et bien au-delà. Sylvie Kowalski, qui en est à l’origine, peine à redescendre de son nuage. Elle est soulagée, et plus encore, agréablement surprise par le succès de cet événement culturel « extraordinaire » qu’elle a porté du début à la fin. « C’est une belle aventure ! Les visiteurs sont venus nombreux et parfois de loin… Nous avons vendu près de 400 livres, c’est inespéré ! », raconte-t-elle. « On parle d’un syndrome post-traumatique d’après-salon, plaisante-t-elle. Dimanche soir, on était un peu tristes de se quitter. Les auteurs m’ont dit : à l’année prochaine !, ajoute Sylvie, des trémolos dans la voix. Moi qui pensais organiser un salon tous les deux ans, je crois que je ne vais pas avoir le choix… » La rançon du succès ! « Tu as récolté ce que tu as semé », lui a-t-on adressé en message sur Facebook.
À 100 000 volts
À 57 ans, cette ancienne responsable de secteur gaz, en inactivité de service depuis deux ans, ressortissante de la CMCAS Seine-et-Marne, est au top : superactive, dynamique, en phase avec son époque, maîtrisant parfaitement les nouvelles technologies… « J’ai eu du mal à prendre ma retraite. Je commençais à être reconnue pour un travail dans lequel je m’épanouissais. Mais j’ai bénéficié d’une retraite anticipée en tant que mère de trois enfants », précise-t-elle. Sylvie Kowalski entre dans les IEG en 1978, comme sténodactylo. Au gré des restructurations et des fermetures d’agences, elle s’adapte, se forme et relève les défis professionnels. Elle se spécialise dans le gaz pour terminer sa carrière professionnelle, comme commerciale en relation avec les fabricants de chaudières, à GRDF de Melun (Seine-et-Marne). « J’ai toujours eu peur de l’électricité, en rigole l’intéressée, et puis peu de gens étaient formés dans le réseau du gaz. »
Pour cette femme très investie dans son boulot, la cessation de son activité professionnelle s’avère un peu délicate : « J’ai eu un petit passage difficile. En fait, j’ai ressenti un manque intellectuel. Même si cela peut paraître pompeux. » Le jardinage, les activités sportives et les enfants ne comblent pas ce vide. Sylvie a l’impression de végéter. « Je n’avais plus de vie sociale. Avec mon travail, j’étais toujours sous pression, motivée par un projet, stimulée par un challenge. Ça bouillonnait en moi. Il fallait que ça débouche sur quelque chose. » Le roman policier sera sa planche de salut…
Le polar comme exutoire
Grande lectrice, fan de polar mais pas que, Sylvie Kowalski a toujours une P.L.A. à portée de main : comprenez une pile de livres en attente. Ses choix se portent principalement sur des ouvrages peu médiatisés – « ceux dont on ne parle pas ». « Un monde sans livres ni musique ne serait pas envisageable pour moi », proclame celle qui se rend régulièrement dans les salons dédiés au thriller, afin d’y rencontrer les écrivains. Mais c’est en discutant avec Tolbiac Juillet, jeune auteur de roman noir, via Facebook, sur le site du club Mordu de thrillers dont elle est membre, que l’idée saugrenue d’organiser un salon dans sa commune lui est venue. « C’était à la limite de l’inconscience », concède-t-elle avec le recul.
Fonceuse, Sylvie ne se laisse pas facilement démonter par les obstacles. Elle contacte des auteurs, embarque dans son projet des amies, membres de l’association culturelle municipale Éclats, puis finit par le proposer à la mairie d’Ozouer-le-Voulgis qui la suit dans son idée farfelue. Cerise sur le gâteau, Ian Manook, l’un de ses auteurs préférés, accepte d’être le parrain de « son bébé ». Le projet est lancé : le salon Le Polar dans tous ses Éclats se tiendra quelques mois plus tard, en novembre.
Faire de son rêve une réalité
L’organisation pratique suivra… Malgré une enveloppe budgétaire réduite, Sylvie et sa bande de bénévoles font la démonstration qu’avec une motivation à toute épreuve et une petite dose de folie, des amateurs sont capables de soulever des montagnes. Ainsi, les auteurs invités seront hébergés chez l’habitant. L’intéressée aura « le grand honneur » d’avoir Ian Manook comme hôte. Si une telle aventure requiert implication et disponibilité, elle suppose avant tout d’y croire mordicus. « Quand vous rêvez d’un truc – d’ailleurs je ne l’envisageais même pas, tant cela me semblait impossible – et que vous savez faire partager votre passion, alors vous y arrivez », déclare-t-elle, les larmes aux yeux.
Sylvie est aux anges. Cette amoureuse des livres considère sa mission « remplie à 150% » : un salon chaleureux, à taille humaine, qui a fait découvrir le polar, notamment aux enfants, et surtout permis la rencontre des auteurs avec des lecteurs potentiels. « Des gens m’ont demandé des conseils pour organiser d’autres salons dans la région », s’étonne-t-elle encore. Outre la réussite de son projet, c’est le fait de mettre à l’honneur le roman policier, le livre en général qui lui tenait à cœur. « Le livre est lié à l’affectif. Ça vous renvoie toujours à une période de votre vie, confie-t-elle. Sur une île déserte, j’emporterais le plus gros. »
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