Réunie en assemblée générale le 23 mars près de Pau, l’association fondée par un agent Erdf de la CMCAS Béarn-Bigorre a accueilli Mor MBaye, coordinateur au Sénégal, et Mansour Niang, maire de Touba MBoul, village sahélien au centre du pays, récent bénéficiaire de l’action humanitaire et solidaire pour l’adduction d’eau.
L’association en bref
Fondée en 2007 par Philippe Mans, électromécanicien de formation et agent Erdf pendant 30 ans à l’agence de Bizanos (Pyrénées-Atlantiques), l’association Main dans la main avec l’Afrique compte 55 membres actifs, dont 80 % d’agents des Industries électriques et gazières.
En 12 ans d’activité, Main dans la Main avec l’Afrique a ouvert 170 points d’eau et posé 70 kilomètres de réseau d’eau, qui alimentent durablement des milliers de personnes dans la région centrale semi désertique du Sénégal.
Depuis 2008, la CCAS participe aux actions de l’association à hauteur de 10%.
Une cinquantaine de personnes s’était réunie dans la salle des fêtes de Labastide-Monréjeau, où siège l’association Main dans la main avec l’Afrique, pour participer à cette assemblée générale pas comme les autres.
Au-delà des rapports et des bilans, les membres de l’association étaient venus écouter ses deux invités sénégalais. Les témoignages de la pénurie en eau rapportés par Mor MBaye, plombier devenu coordonnateur de l’association dans son pays, et Mansour Niang, instituteur et premier magistrat d’une commune de 18 000 habitants, ont secoué l’assistance. Leur gratitude a fait écho aux espoirs d’une vie meilleure.
Accès à l’eau : des effets en cascade
« L’eau est source de vie, a résumé Mansour Niang. Avec les travaux que l’association a réalisés en ce début d’année, certains habitants n’ont plus des kilomètres à faire pour remplir leurs bassines, les enfants peuvent être scolarisés plutôt que d’aider leur mère à porter des bidons. Je vous suis extrêmement reconnaissant. » La voix posée, digne, le maire de Touba MBoul a fait jaillir des larmes dans la salle.
« Ambassadeur » des bénéficiaires du programme d’adduction d’eau de l’association au Sénégal, Mor MBaye s’est, lui, expliqué sur sa venue en France. Une première. « Je ne l’ai pas fait plus tôt car ma priorité était le développement dans mon pays. Ce qui m’a le plus touché, ici, ce sont les discussions que j’ai eues avec tous les bénévoles, donateurs et partenaires de l’association. »
Au Sénégal, Mor MBaye se rend sur les sites qui sollicitent l’aide de l’association. Il évalue les besoins, la faisabilité des travaux, discute avec les nombreux interlocuteurs et conseille l’association. « Beaucoup de choses ont déjà été faites mais beaucoup restent encore à faire. Mon message ? Continuer à nous aider ! Et venez au Sénégal pour voir la réalité de mon pays. »
« L’eau est l’élément vital »
En février, une quinzaine de bénévoles est rentrée de deux mois passés dans la région de Diourbel. Si tous ont payé leur déplacement de leur poche, la délégation n’était pas en vacances : 7 kilomètres de tranchées creusées à la main, et autant de longueur de tuyaux pour apporter l’eau aux plus démunis. Sans compter les 10 bornes fontaines ouvertes aux alentours de Patar, village rattaché à Touba MBoul, ainsi que l’apport d’eau potable dans un collège.
« L’eau est l’élément vital », explique le président fondateur de l’association Philippe Mans, également administrateur de la CMCAS Béarn-Bigorre. Lors d’un séjour humanitaire au Sénégal, voici 18 ans, il s’est rendu compte « des énormes difficultés d’accès des Sénégalais à l’eau potable, mais aussi des maladies et de la mortalité infantile. Avec l’eau, la vie est plus belle. Et avec la réalisation de nos projets, on soigne, on allège le travail des femmes, on permet aux enfants d’avoir une scolarité normale, on stoppe aussi l’exode rural. »
De leurs séjours passés pioche à la main à suer sous le soleil africain, les bénévoles de l’association rapportent aussi des souvenirs ancrés à vie. « Quand l’eau sort du tuyau, explique Philippe Mans, c’est la fête. Les femmes chantent, dansent, vous donnent beaucoup d’amour. Les personnes âgées, qui s’étaient résignées, s’émerveillent et vous remercient du fond du cœur. »
Retour à Touba MBoul en 2020
Agent EDF à la retraite, ancien collègue de travail du président Philippe Mans, Alain Marquesuzaa a rejoint l’association il y a deux ans. « J’ai toujours eu un esprit solidaire, je m’occupe de retraités à la CMCAS Bayonne. Mais je n’aurais jamais agit dans l’humanitaire sans des amis comme Philippe, qui m’a entraîné avec lui au Sénégal, confie-t-il. En immersion totale, j’ai vu et compris l’importance de l’eau dans cet environnement difficile. »
Après les cadeaux et les embrassades, la conclusion de l’AG est revenue à Benoît Labadie, membre de l’association depuis ses débuts : « Je connais le Sénégal depuis 30 ans; je m’y rends chaque année pour œuvrer à l’adduction d’eau et j’y ai rencontré mon « frère noir » Mor MBaye. J’aime ce pays. Et pourtant, j’espère du fond du cœur qu’un jour prochain, l’association n’aura plus à y aller. Cela voudra dire qu’il n’y aura plus de travaux à réaliser. »
En 2020, Main dans la Main avec l’Afrique repartira chez Mansour Niang pour continuer à apporter de l’eau à tous. Pour ne laisser personne de côté.
Aider l’association
Pour réaliser un chantier par an, l’association doit réunir entre 20 à 30 000 €. Pour cela, les bénévoles organisent des manifestations, des vide-greniers, des concours, des ventes de produits régionaux. Ils démarchent également des particuliers pour des dons mais aussi des entreprises et des collectivités.
Vous pouvez devenir membre actif (cotisation annuelle : 15 euros) ou membre donateur (don libre, déductible des impôts), et bien évidemment bénévole.
Site Internet : mainaveclafrique.jimdo.com
Contact :
Association Main dans la Main avec l’Afrique
1 Impasse Lembeye
64170 Labastide Monréjeau
Tél. : 05 59 83 20 26 / Contacter l’association en ligne