Le musée national Fernand Léger joue les prolongations jusqu’au 29 avril à Biot (Alpes-Maritimes) avec l’exposition consacrée au photographe plasticien Stéphane Couturier. Et avec la billetterie CCAS, c’est 4 euros !
Fernand Léger Les constructeurs (état définitif), 1950 Huile sur toile Photo © RMN-Grand Palais (musée Fernand Léger) / Gérard Blot ©ADAGP, Paris, 2018 (à g.) et Stéphane Couturier Grand-Palais n°3, Urban Archeology, 1997 Cibachrome © Stéphane Couturier.(à d.)
L’exposition que le musée national Fernand Léger consacre à l’artiste français Stéphane Couturier, né en 1957 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), propose une rencontre inédite et fort originale entre son œuvre photographique et la peinture de Fernand Léger (1881-1955), pionnier de l’avant-garde artistique de la première moitié du XXe siècle.
Placée en regard des collections permanentes du musée inauguré sur les hauteurs de Biot (Alpes-Maritimes) en 1960 par Malraux, une sélection de photographies de Stéphane Couturier révèle aux visiteurs les riches correspondances thématiques et formelles avec les œuvres de Fernand Léger.
Construction/Dé-construction
Dans les œuvres des deux hommes, la figuration d’un monde en construction aboutit paradoxalement à un jeu de déconstruction du réel, jusqu’à la frontière de l’abstraction. Ici, les artistes tissent un réseau complexe de lignes géométriques qui accentue la frontalité du point de vue, évacue tout effet de perspective et dissout la lisibilité du sujet représenté.
« Du site Renault de Boulogne-Billancourt avant sa démolition, explique Stéphane Couturier, nous ne connaissions qu’une partie de son enveloppe : façades grises sans signification, murs d’enceinte noirs et impersonnels, ainsi qu’une citadelle flottante et mystérieuse que constitue l’île Seguin. À travers cet extraordinaire enchevêtrement d’architecture industrielle, une véritable ville dans la ville s’est constituée avec ses rues, ses carrefours, sa signalisation routière, son château d’eau, sa centrale électrique… Plus qu’une simple mise en mémoire du site, ce projet photographique questionnait la perception que nous avions de l’univers urbain, où tout n’est que télescopages des formes et segmentation de l’espace. »
Aussi, tous deux explorent les mutations de la ville post-industrielle et sont fascinés par la beauté de l’esthétique des lignes de fuites à l’infini. Au-delà de ces convergences d’intérêt, Léger et Couturier sont animés par une même exigence de composition, et par une prédilection pour la couleur pure et des lignes géométriques.
Fernand Léger Le Grand Remorqueur, 1923 Huile sur toile Photo © RMN-Grand Palais (musée Fernand Léger) / Gérard Blot ©ADAGP, Paris, 2018 Légende : Stéphane Couturier, Sète n°4, 2018, Tirage jet d’encre © Stéphane Couturier
Dans le prolongement de ces correspondances, Stéphane Couturier a créé de nouvelles œuvres à partir de tableaux conservés dans les collections du musée. Ainsi, le paysage Le Grand remorqueur (1923) est-il devenu une source d’inspiration pour une image réalisée à partir de prises de vue dans le port de Sète, à l’automne 2017.
Cette série inédite reprend le procédé de la superposition et fusion de plusieurs images numériques, technique apparue chez Couturier avec la série Melting Point (2004-2014). Le réel observé devient alors un matériau flexible, un répertoire de formes que l’artiste sculpte, ouvrant la voie à une réalité nouvelle, une synthèse entre réalité et fiction, entre photographie et peinture.
Infos pratiques
Exposition Stéphane Couturier
À voir jusqu’au 29 avril 2019 au musée Fernand Léger
Tarif CCAS : 4,00 € au lieu de 5,50 €
Gratuit pour les moins de 25 ans ressortissants de l’Union européenne.
Billets non datés, valables à tout moment de l’année, envoyés par la Poste sous quelques jours après l’achat.
Voir sur la billetterie
Musée National Fernand Léger
Chemin du Val de Pome
06410 Biot
Site Internet : musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/fleger/