En août, six jeunes âgés de 12 à 14 ans ont parlé permaculture, biodiversité et fabriqué des bombes à graines pour fleurir les jardins, à la colo de Vayrac (Lot). Cet atelier s’inscrivait dans le cadre des Rencontres culturelles de la CCAS et plus précisément de l’Act’éthique « Demain commence aujourd’hui », consacré au dérèglement climatique.
Il est 10 h 30 ce dimanche 6 août : Robin, Inès, Léandre et les autres adolescents de la colo « Survie et nature » de Vayrac (Lot) ont rendez-vous avec Agathe Chupin, une jeune Parisienne trentenaire. Au cours de leur séjour, les jeunes de 12 à 14 ans ont appris à faire du feu avec du matériel basique, sont allés en randonnée, ont fait une course d’orientation et fabriqué un abri pour survivre. Ce jour, c’est l’atelier « Fabrique tes bombes à graines » qui est annoncé.
Des bombes pacifistes
Face aux six ados discrets et à l’air presque blasé, Agathe Chupin, responsable animation et formation de Cultures en ville, une entreprise spécialisée dans l’agriculture urbaine, entre dans le vif du sujet. Il est question de permaculture, de biodiversité et surtout de concevoir des « bombes ». « On nous a dit qu’on allait mettre les doigts dans la terre », indique Arthur timidement. Sourire généralisé. L’objectif est d’ »imiter la nature pour qu’elle se débrouille toute seule », précise Agathe.
La permaculture, « ça signifie que la nature se renouvelle tout le temps », s’exclame Léandre, qui connaît le sujet. Il ne faut pas longtemps pour briser la glace et intéresser les jeunes à la question : les voilà tous plongés dans des petits jeux sur le cycle de vie du haricot.
« La permaculture, ça signifie que la nature se renouvelle tout le temps. »
Léandre, participant à la colo « Survie et nature »
Avant de mettre les mains dans la terre, les ados de la colo « Survie et nature » ont abordé le cycle de la vie, notamment le cycle du haricot, avec Agathe Chupin, animatrice à Cultures en ville. ©Didier Delaine/CCAS
Le « Uber Eats » des abeilles
Vient le moment de fabriquer les fameuses bombes à graines. D’abord, mettre l’argile en petits morceaux avant de la mélanger à la terre. Travail facile mais qui nécessite de se salir les mains. Tous jouent le jeu. Ensuite, insérer les petites graines à l’intérieur des « bombes ». Il y a le choix : coriandre, moutarde, noyaux d’abricot, fleurs variés… Certains se surprennent même à goûter la coriandre. « On a des bombes dans les mains, là ? »s’interroge Robin. « Oui, mais là ce sont des bombes pacifistes », rétorque Agathe.
Il ne reste plus qu’à les disperser tout autour du centre CCAS, en pleine nature et devenir « le Uber Eats des abeilles », selon l’expression qu’ont inventée les jeunes. « La vie, c’est incroyable », s’exclame Léandre, sourire aux lèvres. « Je suis contente de te l’entendre dire », se réjouit Agathe. Robin craint que les oiseaux ne mangent l’ensemble des graines avant qu’elles ne puissent germer. Agathe se montre rassurante : « Si elles sont mises bien au milieu de la bombe, elles ne craignent rien ! »
« En faisant des bombes à graines, on participe à ce que le réchauffement climatique s’arrête et on aide la nature. »
Inès, participante à la colo « Survie et nature »
Comme Inès, les ados ont fabriqué leurs bombes à graines et les ont ensuite répandues dans la nature. ©Didier Delaine/CCAS
Pas besoin de grand-chose pour sauver la planète
Les ados filent se laver les mains, et tous semblent heureux de cette expérience. « Je suis surpris, franchement, c’était bien, Agathe explique beaucoup mieux que mon prof de SVT », plaisante Léandre. « J’ai aimé cet atelier, souligne Inès. En faisant des bombes à graines, on participe à ce que le réchauffement climatique s’arrête et on aide la nature. J’ai envie d’en refaire chez moi. » L’avenir nous dira si les noyaux d’abricot et autres graines de moutarde ont fait des petits dans le centre de vacances CCAS de Vayrac.
Une chose est certaine, les jeunes rentreront chez eux avec la certitude que la planète peut encore être sauvée, peut-être même grâce à des gestes simples. « J’adore la nature, je fais partie des Éclaireurs de France et j’avais envie avec cette colo de me rappeler ce que je fais avec eux. J’ai vraiment aimé fabriquer des bombes à graines. Finalement, il n’y a pas besoin de grand-chose », conclut Robin.
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