Elle a été rédactrice pour le journal « Motivés », consacré à l’assemblée générale citoyenne du Cap d’Agde, du 12 au 14 mai dernier. Sur place, Maëva Puech, 19 ans, ayant droit de la CMCAS de Toulouse, y a découvert « un monde quasi inconnu » pour elle. Celui des Activités Sociales de l’énergie et du projet éducatif.
Si pour les uns l’assemblée générale citoyenne du Cap d’Agde a constitué une étape, pour Maëva ce sera peut-être un tremplin – ou pas. Vers quelle fonction et sous quelle casquette ? À elle d’en dessiner les contours. À 19 ans, « et l’avenir devant moi », la jeune fille, ayant droit de la CMCAS de Toulouse, évolue dans la vie selon des principes et en s’appuyant sur son (jeune) passé.
Longtemps incapable de se projeter dans l’inconnu, elle présente, à ce jour, un CV vierge de toutes colonies de vacances. « Mon père m’a souvent proposé de partir. Mais je ne voulais pas car j’avais peur de ne pas réussir à m’intégrer. » Deux ou trois séjours, gamine, en centre adulte à la CCAS, sans souvenirs particuliers, voilà donc à quoi se résume le parcours de Maëva dans les Activités Sociales. Pourtant, aucun rejet de sa part ! Bien au contraire. Les valeurs de l’organisme, en partie découvertes lors de l’AG citoyenne du Cap, Maëva y adhère. Pour cette future bachelière (service à la personne et au territoire), étudiante au lycée agricole de Saint-Gaudens, l’impasse sur l’éducation populaire serait essentiellement due à son parcours au sein de l’Éducation nationale ! Et à un passé scolaire délicat, balayé aujourd’hui.
« À l’école, à une époque, j’ai vraiment perdu confiance en moi. Je craignais le regard des autres. Aussi, j’étais mise à l’écart et j’avais beaucoup de difficultés à aller vers le groupe. »
Celle qui aspire à être plus tard auxiliaire de puériculture en maternité – sorte de panacée ou de thérapie – a contrarié le destin. Les stages en maternelle ou chez les personnes âgées ont révélé en elle les vertus de l’aide et de la solidarité. Et forgé sa personnalité. « Dans ce boulot, je prouve que je suis utile, compétente. » Très critique à l’égard « d’une société manipulatrice, uniformisant les individus », Maëva fustige ainsi « les moutons » ! Ceux qui suivent sans rien dire, sans oser défendre une opinion. Le droit de s’exprimer est vital, « surtout à mon âge », ajoute la jeune femme. Question d’autonomie et d’indépendance.
Alors au Cap, au sein de cet espace d’échanges, de débats intergénérationnels, contradictoires et constructifs à la fois, Maëva s’est un peu retrouvée. Elle qui prône l’émancipation, la liberté de choisir et d’assumer ses choix, au risque de « titiller » ses aïeuls, comme lors de la dernière élection présidentielle. « Comment construire quelque chose de nouveau si on suit les mêmes idées, le même chemin familial ? » interroge la jeune femme qui, dans les débats de société agitant la famille et les amis, conserve toujours son esprit critique face aux injonctions. Tracer son chemin seule, sans pour autant refuser, loin de là, de s’inspirer du chemin choisi par les anciens.
« On a tous à apprendre de l’autre, à puiser les idées dans toutes les générations… Et au Cap d’Agde, j’ai perçu cela. J’ai vu des gens en totale cohésion autour d’un projet utile à mon sens. »
Dans l’optique d’un futur dans l’animation des centres jeunes, si, pour Maëva, « toutes les expériences sont bonnes à prendre », l’aventure du Bafa se fera… ou pas. Car en toutes matières, la jeune femme reste maîtresse de son destin, « sans aucune influence » extérieure à sa décision. Une manière, peut-être, de confirmer son engagement total lorsqu’elle se lance, en toute conscience, dans ce genre d’aventure : sans demi-mesure.
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