Vendredi 30 juillet, c’était jour de fête au village vacances du Cap d’Agde. Pour le 75e anniversaire de la CCAS, le groupe de rap Coureurs de Rimes, alias C2R, et l’artiste Petite Poissone ont « croisé » leurs talents pour fêter dignement l’événement. Entre vernissage de la fresque, concert survolté, même les ados ont eu leurs mots à dire.
A l’heure de l’apéro, sur scène, Cyrille et Jimmy, agents Enedis et membres de C2R (coureurs de rimes) enchaînent les « rimes rappées » avec « pêche » et dextérité. Alors que le vernissage de la fresque, consacrée aux 75 ans de la CCAS et élaborée par Petite Poissone, artiste grenobloise, a attiré les curieux, depuis un bon moment, les deux compères abreuvent le public de leur punch contagieux !
« Introduits » avec enthousiasme par Patrick Coulet, président de la CMCAS Languedoc, les rappeurs multiplient ainsi les joutes verbales en écho à ses propos : « Ce soir, nous fêtons 75 ans de dignité de justice et de solidarité. Des valeurs portées par des hommes et femmes aux idées progressistes, humanistes et émancipatrices. » Assis aux « premières loges », Fatima et ses potes, eux, fourmillent d’impatience, en attendant de briser leur silence. Pour « la bande d’ados » aussi, c’est soir de fête, et de défi. Le point d’orgue d’une aventure et d’un travail collectif débuté le matin, à l’ombre des regards, dans le jardin méditerranéen. En toute discrétion, c’est là, qu’ils ont planché pendant deux heures pour sortir un texte et un son ! Joué avec les mots, les instruments, et « faire un rap » vibrant, qu’ils chanteront, plus tard, sur scène, avec brio.
Notre rôle, c’est de transmettre à ces jeunes, cette envie d’extérioriser des choses qui sont en nous. Et c’est ça aussi le rap.
À gauche : Les artistes de l’atelier d’écriture. Au centre et en bas : C2R en concert pour les 75 ans de la CCAS. ©Didier Delaine/CCAS
Au cours d’un atelier parole et musique où Ameline, Adrien, les animateurs, Petite Poissone, et bien sûr les deux rappeurs vont exalter le côté artistique de chacun, difficile pourtant au départ d’accrocher quelqu’un. Seul Milo, le jeune batteur, s’avance vers « le clavier », pour pianoter et donner le tempo. Pour Cyrille, rien d’inquiétant « ça va venir, il faut du temps ! Ce qu’il faut qu’ils comprennent, c’est que le texte est la base de tout. Presque le moteur de la rythmique. Notre rôle, c’est de transmettre à ces jeunes, cette envie d’extérioriser des choses qui sont en nous. Et c’est ça aussi le rap. » Les mots, Petite Poissone, Street artiste volontairement inclassable, les affiches, elle, jusque dans le métro.
Durant cette semaine de résidence, ses aphorismes, elle les a collés au gré de ses errances (artistiques). Et jusque sur les tee-shirts des ados, qu’ils arborent avec fierté sur le recto. « Ce matin, l’idée est de les faire travailler à partir de mes textes. Ensuite, je sélectionnerai leurs phrases, j’en ferai « du sticker » pour les coller dans le centre lors du vernissage. Mais il faut les pousser. Je sais par expérience que les jeunes ont la capacité de sortir quelque chose dans la spontanéité. » En effet, après maintes ratures et rayures, réflexions et concertations, Amina, Lisa Matéo, Guillaume, etc. tiennent enfin leur compo, pour ce qui sera le rap des ados. Un morceau singulier pour un sujet complexe, celui de l’égalité et du respect entre les sexes. Presque un plaidoyer pour l’égalité, interprété par un groupe où règne d’ailleurs une certaine parité… et qui va faire sensation lors de sa représentation.
Il est alors un peu plus de 19 heures, lorsque, micros à la main, C2R provoque, en eux, cet indéniable bonheur. Celui de rejoindre les rappeurs, pour démontrer leur labeur et vivre quelques minutes de gloire et de fureur. Pour interpréter, avec leur langage, une chanson à leur image et au final sans ambages. « Merci à la CCAS, grâce à vous c’est pas la HESS ! » Il est alors temps pour la petite troupe de s’éclipser. De profiter pleinement de cette notoriété éphémère, aux côtés de C2R. Le temps aussi pour Cyrille et Jimmy d’entonner le morceau phare créé spécialement pour les 75 ans de la CCAS. Et ça fait : « dansez, dansez, chantez, faut que la France entende chanter, eh ! Couleur et poing levé, 75 ans… santé ! »
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