Retour en images sur une colo 100 % nature durant laquelle les enfants ont joué le rôle de soigneurs auprès d’animaux domestiques et sauvages.
Câliner les lapins, nettoyer les enclos, rencontrer des bêtes issues de trafics et de saisies, mais aussi comprendre la physiologie et l’environnement des animaux : début juillet, la colonie de vacances « Petits soigneurs » de Merlieux-et-Fouquerolles, dans l’Aisne, a rassemblé des amoureux de la nature de 4 à 8 ans. Les enfants ont pu réaliser leur rêve de s’occuper d’animaux domestiques dans une ferme mais aussi de s’approcher de bêtes sauvages dans une réserve exotique. Originaires d’Île-de-France, de Picardie ou du Nord-Pas-de-Calais, beaucoup d’entre eux n’ont pas l’occasion de côtoyer les animaux de si près.
Devant les clapiers de la ferme pédagogique du Centre permanent d’initiative pour l’environnement (CPIE) de l’Aisne, à Merlieux-et-Fouquerolles, c’est l’effervescence. Ce matin, les enfants de la colo de proximité « Petits soigneurs » s’apprêtent à nourrir les lapins. Et même à les câliner un peu.
Océane, animatrice à la ferme, a choisi la douce Lila, une petite lapine couleur caramel. « Attention, les lapins ont mal aux oreilles quand les enfants parlent fort et font du bruit », rappelle-t-elle pour calmer l’excitation des visiteurs. Les animaux ne sont pas des objets mais des êtres vivants et sensibles qu’il convient de respecter.

Océane, animatrice à la ferme, dépose l’un des lapins sur les genoux de Robin pour qu’il puisse le caresser. ©Agnès Dherbeys/CCAS
« C’est la première fois que je prends un lapin dans mes bras », murmure Thalia, très émue. Sur ses genoux plus exactement. « Elle est très gentille, son pelage est très doux », ajoute la fillette de 8 ans, tout attendrie. Visiblement, la paisible boule de poils apprécie ses caresses. Mais déjà, Thalia doit confier Lila à ses camarades, impatients de la chouchouter à leur tour.
Les 45 colons âgés de 6 à 8 ans, plus 4 petits de 4 à 5 ans, venus des CMCAS Nord Pas-de-Calais et Picardie et de celles d’Île-de-France, ont plébiscité la thématique de la colo. Tous chérissent les animaux mais n’ont pas forcément l’opportunité de les approcher. C’est pour « pouvoir les voir en vrai et s’occuper d’eux » qu’ils se sont inscrits.
Nourrir les animaux, les voir s’amuser, se familiariser avec eux et même les chouchouter est un rêve qui s’accomplit dans la colo « Petits soigneurs ». Entrer en contact avec eux, les apprivoiser a ravi Maxence, bientôt 9 ans. « J’ai réussi à porter une poule. Je lui ai donné une caresse et je l’ai reposée tout doucement au sol. Elle n’a pas eu peur », précise-t-il fièrement. Une bonne entrée en matière pour lui qui veut « devenir vétérinaire pour sauver les animaux ».
Le CPIE qui les accueille a pour vocation de sensibiliser petits et grands à l’environnement et à la biodiversité. Et sa ferme, toute proche, rassemble deux cochons, des moutons, des chèvres, des poules, des canards, des oies et même des pintades reconnaissables à leur cri strident. De quoi montrer aux enfants l’univers des animaux d’élevage in situ, de leur donner l’occasion d’être en contact rapproché avec eux, d’apprendre à mieux les connaître et éventuellement d’en découvrir. Et même de les amener à comprendre leur physiologie.
Au jeu des questions-réponses, les mômes sont incollables. Ou presque car les questions sont parfois difficiles. « Quelle est la particularité des dents des lapins ? », questionne l’animatrice. « Elles poussent tout au long de leur vie, c’est pourquoi les lapins ont besoin de ronger des choses pour les entretenir. » Seul Aaron, 7 ans, connaissait la réponse : « Normal, j’ai un lapin nain chez moi, confie-t-il. Il s’appelle Finouille et avec Chiara, ma chatte, ils aiment bien jouer ensemble. »
Après les lapins, les gamins font connaissance de Nif-Nif et Naf-Naf, de jolies grosses bêtes roses. Postés autour de l’enclos attenant à la porcherie, ils assistent avec enchantement au repas des cochons, deux jeunes de 6 mois. « Ils aiment bien ce qu’on leur a préparé, constate Romy, 8 ans. Ce sont des pommes de terre qu’on a écrasées, mais les cochons mangent de tout, surtout les épluchures. »
Les pieds dans l’auge, Nif-Nif et Naf-Naf n’en laissent pas une miette. Les petits soigneurs peuvent caresser leur grosse tête et leur dos à travers la clôture. Une première pour la plupart d’entre eux. « Ils sont mignons et trop rigolos », s’écrie Olivia, 8 ans. C’est vrai qu’ils sont craquants. Plus encore lorsque, repus, Nif-Nif et Naf-Naf décident de s’adonner à leur sport favori, se vautrer dans la pataugeoire, sous les rires des enfants.
Les cochons plaisent définitivement aux enfants. ©Agnès Dherbeys/CCAS
Après les bêtes domestiques de la ferme, la faune sauvage : la petite troupe va vivre une expérience peu ordinaire à La Réserve exotique, à Blérancourt, entre Soissons et Laon. Le refuge a la particularité d’accueillir des bêtes issues de trafics et de saisies, en majorité des primates. Rendez-vous avec Nohanne et Théa, soigneuses au parc animalier, pour une première mise en situation dans l’espace des cochons d’Inde.
« Cahuète, Snow et Snickers ont été récupérés dans un laboratoire, explique Nohanne. Ils sont habitués à l’homme mais, s’ils se cachent et n’ont pas envie de venir vers nous, on respecte leur désir. » Les enfants se voient confier la tâche fastidieuse et cependant nécessaire de nettoyer l’enclos. Curer l’abri, changer la litière, laver les écuelles et les jeux des cobayes… Étaler la paille fraîche et enfin distribuer la nourriture.

Les “petits soigneurs” nettoient l’une des cages des cochons d’Inde avec l’aide de Nohanne, soigneuse de la Réserve exotique. ©Agnès Dherbeys/CCAS
Aucun ne rechigne au travail. Tous s’en acquittent, s’appliquant à rendre l’habitacle propre et sain. C’est aussi cela prendre soin des animaux. Même s’ils n’ont eu que des contacts fugaces avec les rongeurs, les enfants ont la satisfaction du devoir accompli. « C’est dur d’enlever la paille sale parce que leur abri est tout petit pour nous, remarque Robin, 7 ans. Après, je remets de la belle paille, comme ça les cochons d’Inde seront contents. »
Puis direction le domaine réservé aux lémuriens : la cerise sur le gâteau ! « Ce sont des animaux sauvages de la famille des primates. Vous ne les touchez pas car nous pourrions leur transmettre des maladies, qui seraient mortelles pour eux », préviennent les soigneuses. Après avoir attentivement écouté les recommandations, le groupe pénètre calmement dans l’immense cage.
Postés derrière les barrières, les enfants appliquent à la lettre les consignes : ni courir ni crier afin de ne pas effrayer les lémuriens. Très vite, ceux-ci s’approchent à quelques centimètres des enfants, et prennent délicatement les friandises tendues. Leurs jolies frimousses font fondre un public déjà sous le charme.
« L’idée est de stimuler le comportement naturel de nos lémuriens. À Madagascar, leur pays d’origine, ils doivent chercher leur nourriture dans la nature », raconte Théa. « J’ai adoré. On aurait dit des peluches. C’est la première que je les vois d’aussi près », s’émerveille Emma, 8 ans. « Ils se sont approchés très, très près de nous, ajoute Elsa, 7 ans, qui n’en revient pas. Ils sont trop beaux mais on n’avait pas le droit de les toucher sinon ils peuvent mourir. »
La troupe repart enchantée d’avoir vécue une si belle aventure. Ils ont fait l’apprentissage, grandeur nature, du métier de soigneur. « Ça donne envie de s’occuper d’eux, déclare Moehani, 7 ans, qui voue une grande affection aux animaux et veut faire ce métier. Son prénom signifie « rêve chéri » en tahitien. Comme ses camarades de colo, elle a concrétisé le sien : prendre soin pour de vrai des animaux. Une belle histoire à raconter.
Les petits soigneurs nourrissent l’un des lémuriens accueillis dans la Réserve exotique, sous l’oeil de Nohanne, soigneuse à la réserve. ©Agnès Dherbeys/CCAS
De 4 à 17 ans, des colonies de vacances pour tous
Les colonies de vacances des Activités Sociales concernent tous les enfants bénéficiaires de 4 ans à 17 ans, pour toutes les saisons : les enfants partent au printemps, en été, à l’automne et en hiver, dans des colos régionales ou nationales, vers la France ou l’étranger selon la tranche d’âge.
En savoir plus sur les colos CCAS
Bon à savoir : avec le dispositif Pluriel, un accompagnement sur mesure est proposé aux enfants ayant des besoins spécifiques (liés au handicap, aux troubles de santé ou du comportement, temporaires ou chroniques ou permanents), afin que chaque enfant puisse vivre pleinement sa colo en voyageant avec tous les autres, quelle que soit sa situation.
En savoir plus sur le dispositif Pluriel sur ccas.fr
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