Onze jeunes âgés de 15 à 17 ans ont passé quatorze jours en Bretagne, dont trois dans une ferme bio, dans le cadre d’un nouveau séjour itinérant intitulé « Des racines et des graines ». Une expérience marquante émaillée de belles rencontres avec des acteurs de la biodiversité et de l’alimentation de proximité.
Partis en minibus le 9 juillet de Rennes, les onze ados de la toute nouvelle colo « Des racines et des graines » ont expérimenté une formule de séjour inédite au sein des Activités Sociales. Après une immersion en forêt de Brocéliande, fabuleux réservoir de biodiversité, ils ont passé trois jours à la ferme de Brémelin (Morbihan). L’occasion de mieux saisir les enjeux agro-alimentaires et les réalités de la vie paysanne, avec Marie Lebrun, l’une des gérantes.
C’est l’heure de la cueillette. Les fruits et légumes de la ferme de Brémelin sont tous bio. Venu de Vigneux-de-Bretagne, au nord de Nantes, Simon, qui prépare un CAP de cuisinier, découvre les vertus aromatiques de certaines plantes.
Deux semaines sans entrer dans un supermarché, c’est possible ! Tomates, concombres, betteraves, fenouil… De la serre à l’assiette, il n’y a pas plus de 100 mètres : c’est ce qu’on appelle un circuit ultra-court. Pour le repas, tout le monde met la main à la pâte !
L’atelier confection de pizza n’a pas pu être mis en place, mais la déception est vite oubliée quand les pizzas sortent du four. Délicieux. Et 100% bio, évidemment.
Dans cette colo, on ne fait pas que récolter, cuisiner et réfléchir au contenu de son assiette. On se balade, on passe du temps ensemble, on joue à la gamelle, au loup-garou, aux palets… Et l’ambiance est excellente. « Cette colo, c’est la meilleure de toutes celles que j’ai faites jusqu’à maintenant », résume Simon.
Des biches, des cerfs et des faons, qui accourent par dizaines. Les ados restent « scotchés » devant ce spectacle si rare. La ferme de Brémelin, possède l’un des trois derniers élevages de cervidés (semi-sauvages) en Bretagne.
Après avoir nourri les animaux, Soazig Le Bot, ancienne directrice d’une structure d’animation jeunesse, devenue paysanne il y a quinze ans, échange longuement avec les jeunes et partage sa passion pour ce métier.
L’atelier d’initiation à la poterie proposé par Marie a beaucoup de succès, même si le temps a manqué pour peaufiner les objets, les sécher et les cuire.
Trois hommes et une quarantaine d’animaux sont retrouvés sans vie sur les rivages bretons. De quoi sont-ils morts ? L’enquête-BD « Algues vertes, l’histoire interdite » (plus de 100.000 exemplaires vendus) nous conduit jusqu’aux porcheries industrielles responsables de la prolifération des algues « tueuses ».
André Ollivro, retraité d’EDF-GDF, lanceur d’alerte et personnage central de la BD, conduit les jeunes jusqu’à la plage de Grandville (Côtes-d’Armor), envahie par les algues et interdite à la baignade. Maëlle (à gauche d’André) n’a pas raté une miette de cette stupéfiante histoire d’algues et d’agriculture.
Avant cette colo, Amandine (au centre, pantalon rayé), qui habite près de Caen, ne s’était jamais baladée en forêt et n’avait jamais vu de cerfs. « C’était un moment incroyable ! », s’exclame-t-elle. Quant aux repas bio, elle en a bien profité également, elle qui a un faible pour les fast foods. « Maintenant, je vais faire plus attention à ce que je mange ! », assure-t-elle.
Pour pouvoir manger des bananes-chocolat cuites au feu de bois, il faut parfois s’armer de patience (et de bois sec). Encore un moment qui restera dans les mémoires. Amandine, Maëlle, Simon et leurs huit camarades ne sont pas prêts d’oublier cette parenthèse estivale grandeur nature entre ciel, terre et mer.
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