Faux départ

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Quelle entrée en matière ! Entre le van qui fait tâche et le Portugal qui me gâche, ce dimanche, dans le Nord, la sortie de route a été amère. Quoique…

Tout était prêt pour le grand jour. A double titre. Les bagages faits, la perspective de trois semaines de congés insolites conjugués à celle d’un sacre européen en football, ce dimanche après-midi à Lille s’annonçait sous les meilleurs auspices. Mais si en mai tu fais ce qu’il te plaît, en juillet, il faut croire que rien n’est bien huilé… « C’est quoi cette tâche par terre sous le van ? » Aïe ! Alors que je charge les affaires dans notre merveille d’antiquité, la question d’Elsa me perturbe déjà. Accroupie, les doigts prêts à « tâter » l’anomalie, elle me fait craindre le pire. Il faut que je « feinte ».

JE_21Trop impatient de prendre la route et de rejoindre le centre de tourisme de Merlimont (Pas- de-Calais) pour « mater » la finale de l’euro entre la France et le Portugal, je décide du coup d’éluder (lâchement) cette énigme par un subterfuge pas très malicieux. « C’est rien ! c’est de l’eau… ». Mais l’esquive ne passe pas. Et la voilà qui balaye d’un coup d’index mon argument fallacieux. « De l’eau ? C’est de l’huile plutôt ! et ça continue de couler d’ailleurs ! » La tuile ! Sous la chaleur lilloise et alors que les terrasses des cafés commencent à se remplir, que les klaxons des voitures retentissent pour faire monter la pression, nous voilà apparemment plantés par la mécanique. Et si question ballon je m’y connais, pour tout ce qui est moteur, en revanche, ça ne tourne pas rond dans ma tête… Alors, je tente le dribble et recherche sans détour le compromis. « Mais on a réservé et on doit y être ce soir… » Si l’ouverture est lumineuse, la passe d’Elsa, elle, est une offrande.

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Pas très fan de foot, elle me propose gentiment d’y aller et de me rejoindre demain en attendant le garagiste à la première heure. Ouf… « t’es sûre ? » « beh oui ! » Cette affirmation « en poche », je ne me fais pas prier, loin de là. En plus, de mon côté, j’ai une roue de secours, une connaissance qui peut m’emmener vers mon Eden. En voiture ! les yeux rivés sur le GPS, la tension monte. L’arrivée est prévue, sauf imprévu, à 20h45. Ce qui me laisse le temps d’entrevoir les paysages bucoliques d’une région authentique. Et en entrant dans Merlimont, la grande et belle avenue de la plage se transforme d’un coup en un boulevard vers les émotions.

Le code du centre de tourisme effectué, et voilà les portes de la finale qui s’ouvrent à moi. Et apparemment, tout le monde est de la partie. Dehors, il n’y a personne, ou presque. Mais il est où le match ? La porte du bâtiment central franchie, je tends l’oreille… et le bruit sourd des commentateurs aveuglés par un certain chauvinisme, m’indiquent sans conteste que le public est en haut. Et c’est à grandes enjambées que je monte les escaliers. Là, surprise ! devant la salle de projection, un petit groupe de filles assistent, elles, à une soirée conte… Entre histoire de loup et autre récit magique… Quel dilemme ! Que choisir ? les artistes du ballon rond ou les petites poétesses d’un soir ? Et si l’herbe n’était pas plus verte ici que sur la pelouse du stade après tout.

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Finalement, en joueur fair play, j’opte pour les deux. Mais la tactique et mes allers et retours vont me jouer des tours. Si, comme de coutume, la finale de foot est cloisonnée, crispante, dans l’aire de jeux voisine, sous la houlette de Laurie, animatrice, la parole est libérée et les envolées lyriques s’opposent ainsi aux onomatopées. Mais mon refus de trancher sera fatal, sanctionné d’une part par le Portugal, et de l’autre par mes errances devant un vrai régal. Car si à la sortie du match, les visages des téléspectateurs sont figés, fermés, ceux des enfants rayonnent. Le rêve des adultes est passé, les leurs ont encore un bel avenir. Et ils joueront sans aucun doute les prolongations. En attendant Elsa.

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1 Commentaire
  1. feite 8 ans Il y a

    un début de vacances au festival de St Riquier ( à coté d’Abbeville 80 ) de l’opéra baroque : la veuve rebelle, du jazz avec Paul Lay et Beethoven, Saint Saens avec l’orchestre classique de Rouen pour terminer la soirée et une surprise avec des chants grégoriens Trés belle journée chez nos amis picards.

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