Les auteurs présents à Angoulême à l’occasion du 47e festival international de la bande dessinée se mettent en grève vendredi 31 janvier pour exiger un meilleur statut et de meilleurs revenus. Le lendemain, un débat est organisé avec deux jeunes bénéficiaires, auteurs de BD, qui parleront de ce « drôle de métier ».
Ils sont dessinateurs, illustrateurs, scénaristes, graphistes et ils ont décidé de lâcher leurs crayons vendredi 31 janvier à 16 h 30, à l’occasion du 47e festival de la bande dessinée d’Angoulême. Ces auteur·es sont en colère et veulent utiliser ce grand rendez-vous annuel de la création pour faire entendre leur voix. Et pour cause : plus de la moitié d’entre eux vivent en dessous du SMIC comme le rappelle un rapport remis le 22 janvier au ministre de la Culture Franck Riester.
« L’État traite très mal ses artistes »
Depuis plus d’un siècle, les droits d’auteurs n’évoluent pas d’un iota et le statut de ces artistes et artisans est un improbable bric-à-brac. « L’État traite très mal ses artistes. Il n’y a aucun statut juridique, au niveau de la fiscalité c’est un dédale monstrueux. Si vous êtes artiste, fiscalement parlant votre vie est un enfer, c’est bien pire que d’être entrepreneur », déclarait en début de semaine sur France Info Stéphane Beaujean, le directeur artistique du festival de la BD d’Angoulême.
Pourtant, le secteur semble se porter à merveille, affichant des chiffres de ventes à faire pâlir d’envie le reste du monde : quasiment 10% de hausse chaque année. En France, la bande dessinée est enfin considérée comme un objet artistique à part entière et contribue largement à la bonne santé de l’édition. En signe de reconnaissance, le ministère de la Culture a même fait de 2020 l’année de la BD. Jeudi 30 janvier, la veille de la grève des auteurs, Franck Riester sera d’ailleurs présent à Angoulême, sans doute accompagné du ministre de l’Éducation nationale et du président de la République.
Un débat avec les cheminot·es sur la précarité du métier
C’est dans ce contexte électrique que la fédération CGT des cheminots organise en marge du festival, samedi 1er février, tout près de la gare d’Angoulême, deux rencontres avec des auteur·es ouvertes aux bénéficiaires des Activités Sociales sur le thème du travail et de la BD. Elles seront suivies d’une séance de dédicaces et d’un buffet convivial.
► Débat : « Auteurs de BD : un drôle de métier ? », le 1er février 2020, de 10 h à 11 h, près de la gare d’Angoulême
Claire Malary et Jérôme Bouquet, fille et fils d’agents des IEG, parleront de la précarité des auteur·es de bande-dessinée : l’illustratrice Claire Malary, grand prix Artemisia 2019 de la BD féminine pour son roman graphique « Hallali » (éd. de l’Oeuf), et Jérôme Bouquet, à qui l’on doit l’épopée préhistorique « Là où nos pas nous mènent » (éd. FLBLB). La discussion sera animée par le département culture de la CCAS.
► Débat : « Le travail, c’est la santé ? », le 1er février 2020, de 11 h 30 à 12 h 30, près de la gare d’Angoulême
Débat avec le scénariste Hubert Prolongeau et le dessinateur Grégory Mardon, auteurs de l’ouvrage « le Travail m’a tué » (éd. Futuropolis), accompagnés d’Elsa Fayner, journaliste à la « Revue dessinée » et au magazine « Santé et Travail », et d’un médecin du travail.
Pour assister à ces débats, suivre le fléchage en sortant de la gare d’Angoulême.
Infos pratiques
47e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême
Du 30 janvier au 2 février 2020.
Plus d’informations sur https://www.bdangouleme.com/
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