Ses clubs occupent le haut du tableau et les pages sportives du quotidien local Corse Matin : le Gazelec omnisports. Au début des années 60 il connaît un fantastique essor, dans le sillage d’une équipe de football multi-championne de France amateur. Puis il s’installe durablement dans le paysage sportif îlien, pour en devenir un acteur majeur. Avec toujours à l’esprit les valeurs fondatrices : éducation populaire, de la jeunesse, et entraide.
« Le GFCA est le club sportif de Corse où il y a le plus de licenciés », annonce d’emblée Pierre Guidicelli, président de la CMCAS Corse. En effet, le Gazelec omnisports est omniprésent dans les championnats régionaux et nationaux dans différentes disciplines, et constitue la matière principale des journalistes sportifs de la presse locale.
Si les (nombreuses) activités omnisports du Gazelec – du handball au basketball en passant par la gymnastique, l’athlétisme ou encore le volleyball – ont conservé le sigle GFCA (Gazelec Football Club Ajaccien) accolé à leur propre nom, c’est que ce dernier, essentiellement par le biais du club de Ligue 2 mais aussi via l’équipe corpo, a entraîné l’ensemble des disciplines sportives sur sa trace. « Le foot et les footballeurs ont été la locomotive de tout, parce qu’ils ont un passé et un palmarès tels que cela a tiré tous les autres sports vers le haut », confirme Marius Micheletti, président du sport corpo des IEG en Corse.
Premier sur le sport
Avec près de 2 200 agents et ayants droits licenciés (près de 400 en natation, quasiment autant au hand et au volley, une centaine au tennis), le Gazelec s’impose incontestablement comme un acteur incontournable du sport en Corse, mais également au plan national : « le seul club omnisport qui a des champions de France de foot corpo ? C’est le Gazelec. Qui a des champions de France de hand, de gym, de volley ? C’est le Gazelec. Nous avons même eu un jeune haltérophile qui a été pressenti pour intégrer l’équipe de France pour les J.O ! », se prévaut Joachim Bigi, dit Jojo, avec une pointe de fierté dans la voix. Ce qui fait souligner malicieusement à Antoine Exiga – président du GFCA Volleyball dont le fils Jean-François joue par ailleurs au plus haut niveau, en Équipe de France – « la publicité et la communication faites gratuitement au bénéfice de l’entreprise ». Sans pour autant que l’investissement « ne serait-ce qu’en terme d’image et de logo prêtés » ne soit forcément réciproque, regrette-t-il. De même chacun déplore le « manque d’infrastructures » adaptées. Une salle devrait bien être livrée à l’horizon 2013, à quelques pas du mythique stade Ange Casanova ; en attendant « on monte et démonte notre terrain à chaque fois que l’on joue dans une salle réservée longtemps à l’avance » expose Antoine. Sans parler des entraînements de natation qui furent un temps délocalisés à… Prague, faute de bassin de 50 m adéquat et disponible alentour.
Des soucis qui s’envolent à la vue des bons résultats des différentes sections : « En 2011 on montait de National 3 en National 2. La saison suivante, on montait en National 1. Là, ce n’est que le début de la saison ; on visait le maintien, nous sommes 6e ! », détaille pour l’exemple Paule-Marie Martinetti, vice présidente de la CMCAS et présidente de la section Hand. La professionnalisation imposerait un montage financier pour l’heure inenvisageable. Toutefois, le plus haut niveau amateur est atteint, comme l’ambitionnait Ange Casanova, agent des IEG à qui l’on doit, avec d’autres, l’envol il y a tout juste un demi-siècle du sport corpo en Corse. Des sommets que tutoient également d’autres formations, portées par leur histoire singulière. Et « surtout grâce aux agents très pointus en matière de pratique sportive » recrutés à l’époque de « l’engouement pour nos industries électrique et gazière », tient à préciser Jojo Bigi.
Un état d’esprit qui a de beaux jours devant lui
Aujourd’hui, les bénéficiaires restent majoritaires dans les différentes sections, rejoints parfois par quelques éléments extérieurs vite adoptés : « ils rentrent dans la famille et deviennent immédiatement pro-Gazelec, s’émerveille Paule-Marie. Deux joueurs tchèques ont intégré l’équipe de hand cette année : ils ne parlent quasiment pas un mot de français mais ils chantent la chanson du Gazelec, GFCA, GFCA ! »
Formation des jeunes, joueurs-éducateurs, valeurs positives du sport et bon comportement sont quelques-uns des principes véhiculés par l’Omnisports. Et au « Gaz », l’ouverture sur les autres est de règle, comme l’indique Antoine Exiga : « on a aidé d’autres clubs sportifs, à travers du prêt de matériel, des éducateurs mis à disposition gratuitement,… Nous avons également des partenariats avec des scolaires, on a créé les conditions pour aider les professeurs d’éducation physique, on les invite à faire des entraînements, on va dans les quartiers défavorisés, on développe le handisport,… » Une véritable « mission d’intérêt général ». Marius Micheletti conclut en nous en livrant un aperçu : « Regardez le stade, en bas [du siège de l’Union Territoriale Corse, ndlr] : il est ouvert en permanence. Tout à l’heure les pompiers s’entraînaient. Maintenant c’est au tour des jeunes du quartier ».
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