Le 13 avril, les Mercredis du cinéma de l’Afaspa éclairent sur deux aspects des maux qui gangrènent le continent africain et les pays en voie de développement : l’une, externe, est le pillage des ressources et l’imposition de la dette post-coloniale, au profit de l’Europe et des États-Unis ; l’autre, interne, est la soif de pouvoir et le silence entourant les crimes d’État.
18h30 : Présentation du livre Dette et Extractivisme (éd. Utopia, 2014), de Nicolas Sersiron, ancien président du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde (CADTM France)
Dans cet essai historique, Nicolas Sersiron retrace « la résistible ascension d’un duo destructeur » : l’extractivisme d’une part, défini comme pillage néocolonial des ressources naturelles, humaines et financières, et la dette illégitime d’autre part, qui prend selon l’auteur le relais de la domination militaire coloniale. Inutile, destructrice pour l’ensemble du vivant et profondément injuste, l’agriculture productiviste et l’alimentation industrielle font l’objet d’une critique particulière, comme système essentiellement non pérenne. L’accaparement des ressources de la planète par l’Europe puis les États-Unis, retracé au cours des cinq derniers siècles, est ainsi doublement dénoncé comme outil de domination et auto-destruction. Nicolas Sersiron ouvre enfin sur une série d’alternatives pour créer une société post-extractiviste soucieuse des peuples et du climat, qui passent en premier lieu par l’annulation de la dette.
➥ Écouter l’entretien de Nicolas Sersiron avec Ruth Stégassy dans l’émission Terre à Terre sur France Culture, en janvier 2015 :
20h : Projection du film En attendant le vote… de Missa Hébié (2010), suivie d’un débat avec des militant(e)s du Front pour la restauration de l’unité à Djibouti, de l’Union des Populations du Cameroun, et du Balais citoyen du Burkina Faso.
Synopsis : Après avoir échappé à un attentat, le Maréchal Président Koyaga trouve refuge dans son village natal, où la veillée organisée en son honneur déroulera ses 21 ans de dictature sur la République du Golfe, ses mensonges, ses innombrables crimes et assassinats. En écho à ce long récit purificatoire et expiatoire, la même nuit le chef de l’opposition politique en fuite fera le récit de sa lutte contre le régime dictatorial de Koyaga.
En attendant le vote… est inspiré du roman de l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma (Seuil, 1998), En attendant le vote des bêtes sauvages. Adaptation littéraire du donsomana, récit oral de chasse malinké, le roman de Kourouma met en scène la confrontation du dictateur d’un pays imaginaire avec ses crimes bien réels. Sous la plume de l’écrivain comme chez le réalisateur burkinabé Missa Hébié, le portrait se fait grinçant. Non sans humour, les griots sont ces « diseurs de vérité » qui rompent le silence institutionnalisé entourant les atrocités commises au plus haut niveau de l’État.
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Cliquez ici pour la présentation de la soirée sur le site de l’Afaspa
Quand ? Mercredi 13 avril, 18h30 et 20h
Où ? Cinéma La Clef, 34 rue Daubenton, Paris 5e (métro Censier-Daubenton)
Tarif : 5€
LES MERCREDIS DE L’AFASPA Les mercredi du cinéma de l’Afaspa sont un cycle de films sur l’Afrique organisé au centre culturel La Clef (Paris 5e) par l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (Afaspa). Les films sont projetés une fois par mois, et sont suivis d’un débat avec les militants de l’Afaspa et leurs invités. Les mercredis de l’Afaspa sont issus d’un partenariat entre le comité d’entreprise des Caisses d’Épargne d’Île-de-France, la CCAS et les CMCAS de la région parisienne (plus d’infos).Pour contacter l’Afaspa : afaspa@wanadoo.fr |