Organisée, le 26 mai dernier par la SLVie Petite Camargue (CMCAS Languedoc), la sortie « Jean Ferrat » a conquis la soixante de participant.es. Entre spectacle insolite, halte gourmande et visite d’Antraigues-sur-Volan (Ardèche), havre de paix et de repos éternel du poète-chanteur-militant, la balade initiatique avait comme un goût de pèlerinage.
Une soixantaine de participants, tous et toutes passionnés de Jean Ferrat, ont répondu présents le 26 mai dernier pour rejoindre Antraigues, en Ardèche. Partis d’Aimargues, et après une halte à Nîmes puis à Alès, ils n’ont pas hésité à braver la pluie pour embarquer vers l’aventure. Avec beaucoup de conviction mais aussi une certaine excitation et curiosité pour tous ces férus de Ferrat.
Il l’a joué devant le chanteur en personne. C’était en 2004. Depuis, Jean-Marc Moutet le propose toute l’année au sein de sa ferme théâtre, à Lablachère. Son spectacle « Jean d’ici, Ferrat le cri », qui retrace l’homme libre et le militant, a ému aux larmes tou.tes les participant.es. Parmi eux, Jean-Pierre Durand, retraité de Gaz de France : « C’était superbe ! Pour moi, Jean Ferrat est l’homme qui a le mieux parlé de la liberté et de l’amour à travers ses textes. Entre parenthèse, j’ai d’ailleurs épousé une ardéchoise… »
Après le déjeuner, rien de tel qu’une balade digestive pour rejoindre Antraigues par les chemins de traverse… Au pied du village, personne n’a rechigné à la tâche, au milieu de ces paysages bucoliques, source d’inspiration certaine de Jean Ferrat. En se rapprochant du « graal », le dicton local « pour vivre heureux, vivons perchés » prend tout son sens.
C’est au printemps 1964, grâce à son ami Jean Saussac, peintre et futur maire de la commune, que Jean Ferrat découvre le village d’Antraigues. Il est alors saisi par cette terre de caractère, rurale, qui lui inspirera l’un de ses plus grands succès : « la Montagne ». Il s’y installe définitivement en 1973. Chaque année, Antraigues organise un festival en son nom.
Ferrat disait « j’ai la chance de vivre dans une de ces vallées et je crois que j’y vivrais toujours ». Dans les ruelles pavées du village, « sa terre, son pays qui lui ressemble », selon Jean Saussac, les participants s’imprègnent peu à peu de ce joyau touristique sous la houlette de Laurence, guide de l’association Ardèche en tête.
Les participant.tes découvrent enfin la maison Jean Ferrat, trônant au centre du village, inaugurée en mars 2013 à l’initiative de sa femme Colette. A l’intérieur, photos, musiques, disques, livres, articles de presse, mais aussi courriers manuscrits, authentiques et revendicatifs de l’auteur à un certain Nicolas Sarkozy montrent les facettes multiples d’un homme engagé à tous points de vue. Conseiller municipal, il se battra notamment contre la désertification, l’exode des habitants, mais aussi pour la préservation de ce milieu naturel.
Moment de recueillement devant la tombe de Jean Ferrat. Une étape nécessaire pour ces passionné.es afin d’achever une sortie riche en émotions, instructive et tellement égayante. Lors de ses funérailles en 2010, « la Montagne » fut entonnée par le public, comme un vibrant dernier hommage.
Parmi les bénéficiaires, Maurice Razeau, retraité, s’est un peu plus attardé que les autres devant la tombe de Jean Ferrat. Heureux, comblé et ému à la fois par cette sortie. « J’ai eu la chance de le côtoyer en 1971, lors d’un arbre de noël organisé par la CMCAS Marseille. Et selon son souhait, c’est pour un franc symbolique qu’il nous offert un récital mémorable. »
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