Un air de printemps souffle sur le musée de l’impression sur étoffes de Mulhouse. « Quand les fleurs font l’étoffe », exposition temporaire jusqu’au 29 septembre, met à l’honneur les bouquets fleuris donnant à voir une explosion de formes et de couleurs.
Rose, pivoine, lys, camélia, marguerite, coquelicot, jasmin, lilas… la liste est inépuisable. Royale ou champêtre, frivole ou sophistiquée, en bouton ou épanouie, en bouquet ou solo, les fleurs constituent un élément phare du tissu imprimé dès son apparition.
Source d’inspiration infinie et fertile, elles ont joué un rôle fondamental dans la créativité, sans cesse renouvelée, des étoffes.
La fleur est omniprésente dans l’univers de la mode et de la couture.
Omniprésent, le motif floral s’est au fil du temps décliné, à l’envi, sur une palette de tons et de textures illimitée. La représentation florale varie au gré des époques suivant en cela les courants artistiques. Le XVIIIe siècle chérit les plantes raffinées tandis que le Second Empire lui préfère des compositions plus réalistes. Puis lorsque l’empire du soleil levant révèle sa tradition artistique, les dessins floraux japonisants sont à l’honneur.
Le charme du tissu fleuri
Dès lors tissu et fleur forment un duo inaltérable qui a allègrement traversé les siècles pour devenir indémodable presque classique. « Rien ne caractérise la beauté d’une pièce de toile peinte que l’élégance du dessin. La qualité d’un bon dessin, c’est la rondeur des tiges et branchages qui doivent être tracés par une main sûre », écrivait Jean Ryhiner, au XVIIe siècle, dans son « Traité sur la fabrication et le commerce des toiles peintes ».
Au XVIIIe siècle, on parle de « fleurs » pour désigner des étoffes nouvelles, lorsqu’elles possèdent encore tout « leur brillant et leur fraîcheur », selon le « Dictionnaire universel du commerce ».
L’histoire du textile décoré
Salle des planches et rouleaux.
Outre cette profusion de styles et de tonalités éclatantes que consacre l’exposition, le musée retrace l’épopée de l’impression textile, présentant de belles pièces originales mais aussi d’impressionnantes machines industrielles servant à les fabriquer.
En Europe, dès le Moyen-Âge, les teinturiers emploient des planches de bois gravées pour reproduire un modèle sur les fibres de coton. Mais c’est l’arrivée des « Indiennes », au XVIe siècle, qui formalise la naissance et le développement de l’impression textile en Europe. Ces cotonnades légères, venues du bout du monde, peintes ou imprimées de riches motifs aux couleurs chatoyantes séduisent les Européennes.
Éprises de leur fluidité et de leur fraîcheur, ces dames se détournent des lourds lainages et autres soieries habituels. L’engouement pour la cotonnade indienne est tel que les importations ne suffisent pas. S’inspirant du procédé ancestral des Indiens, les tisserands européens commencent à fabriquer des étoffes imprimées. Dès 1746, les premières manufactures se créent à Mulhouse, puis à Rouen, Paris, Nantes, Lyon, Marseille. La planche de bois originelle est abandonnée au profit de rouleaux en cuivre ; l’artisanat traditionnel laisse la place à la fabrication mécanique.
« Dans chaque fleur, le Paradis », assurait le peintre et poète anglais William Blake. A défaut de paradis, le musée de l’impression sur étoffes de Mulhouse nous offre un bouquet de charme et de fantaisie.
« Mignonne, allons voir si la rose… »
Infos pratiques
« Quand les fleurs font l’étoffe »
Exposition au Musée de l’impression sur étoffes de Mulhouse
Jusqu’au 29 septembre 2019
S’y rendre : 14, rue Jean-Jacques Henner, 68100 Mulhouse
Ouverture tous les jours sauf le lundi, de 10h à 12h et de 14h à 18h
Tarif : 10 euros ou 5 euros (jeunes de 4 à 17 ans, étudiants, handicapés et demandeurs d’emploi).
Site internet : www.musee-impression.com
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