Médaillé en full contact, et dernièrement K-1, Jonathan Le Strat explore, depuis l’adolescence, toutes les variantes du kick boxing. Pour cet agent GRDF, semi-professionnel, le combat, les coups et les esquives sont synonymes d’équilibre physique et mental.
Il y a peu, en l’espace de quinze jours, Jonathan a frappé fort ! Champion de France de Full contact à la fin mars, sept jours plus tard, l’agent GRDF devient vice-champion de France de K-1 (kick-boxing japonais), une discipline dans laquelle il débute. Lui qui se définit comme un boxeur atypique « au style peu académique » est avant tout un modèle d’abnégation, d’assiduité et de volonté.
A 26 ans, si le toulousain d’adoption inspire la crainte chez ses adversaires, il le doit avant tout à son « éducation » et à sa philosophie de vie. Basée sur le respect des autres et la connaissance de soi ! « A l’adolescence, j’étais assez speed, impulsif et je me suis alors inscrit au full contact pour canaliser cette énergie. Ça fait dix ans que j’en fais dont huit en compétition. Mais le problème avec le full contact c’est qu’il n’y a que 2 ou 3 combats par saison. » Trop peu donc pour ce partisan du face à face, à qui le « sur place » ne correspond décidément pas, ni entre les cordes, ni en dehors.
A l’inertie, il a toujours préféré le mouvement et la prise d’initiative, y compris dans le cadre professionnel. Plombier de formation, il enchaine les périodes d’intérim. Après une première candidature chez GRDF (infructueuse), il décroche un CDI dans le désamiantage. Mais le contrat ne durera pas. « Les conditions de travail étaient très dures. Aussi j’en ai eu marre. J’ai de nouveau postulé à GRDF et cette fois-ci, j’ai été embauché. » Et c’est le départ pour la ville rose, l’inscription dans le club du Shaolin et la pratique du Kick Boxing.
En 2018, le sacre
Là, plus de jogging, mais un short, plus de coups au-dessus de la ceinture, « mais on tape dans les jambes ». La discipline diffère aussi par la distance avec son adversaire. Deux ans d’apprentissage, d’efforts suffisants pour des résultats probants. Voire fulgurants ! La même année (2018), Jonathan rafle le titre de Champion de France et ramène de Dublin la coupe du monde de Full contact. « Certes, ce n’est pas un titre de champion du monde mais c’est quand même un trophée international. »
Difficile de le contredire. D’aller aussi le « taquiner » sur l’image brutale (à tort) d’un sport considéré comme un art. Et bien plus… « De toute façon, en s’engageant dans cette voie, on adhère à la philosophie des arts martiaux. Avec tout le respect mutuel que cela implique. Même si on est là pour vaincre, il ne faut pas se le cacher. Mais en pratiquant la boxe, on apprend à se connaitre soi-même, à connaître ses limites, ses forces et ses faiblesses. Aussi quelqu’un qui fait de la boxe n’est pas quelqu’un de dangereux. Car il sait se contrôler. »
« Ce sport m’aide au niveau du mental »
Dithyrambique sur sa passion, le champion va même jusqu’à y trouver des vertus bien au-delà du ring. A force de combattre dans les mètres carrés, de rebondir sur les cordes, d’encaisser les coups et d’en mettre… Jonathan semble s’être forgé une sorte de résilience, en compétition comme dans la vie. « Oui forcément, les réflexes ressurgissent. Ce sport m’aide au niveau du mental. Quand on monte sur le ring, on sait qu’il y a quelqu’un en face d’aussi entrainé que soi. Et là, ta détermination décuple. Aussi, dans la vie dans tout ce que j’entreprends je suis un compétiteur ».
Et la peur dans tout ça ? « La peur, il en faut, mais il faut se dire qu’il y en a des deux côtés… C’est surtout du stress et de l’appréhension. Ça fait partie du jeu ! » Insatiable, et fidèle à son club, Jonathan vient d’obtenir son diplôme pour enseigner. En parallèle, le Toulousain vient d’être sélectionné en équipe de France. Pourtant si certains y verraient un aboutissement, un tremplin pour passer professionnel, lui relativise, prend du recul. Question d’état d’esprit et de caractère.
« Pour moi, le sport et la boxe ont toujours été un exutoire, un épanouissement. Voire même une thérapie. Alors non je ne souhaite pas forcément passer pro car cela demande plus d’entrainements, pour moins de combats. Et le problème c’est que j’aime mon boulot…et c’est ma priorité, mon avenir. » Malgré les coups, le boxeur a toujours la tête sur les épaules.
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