Partie de Mardin au Kurdistan turc, le 8 mars dernier, la Marche mondiale des femmes 2015 s’est achevée le 17 octobre dernier à Lisbonne (Portugal). Sylvie Jan, présidente de l’association « France-Kurdistan » revient pour nous sur une année de combats et de souffrances des femmes Kurdes que le monde entier a vu prendre les armes contre le fondamentalisme religieux et pour leurs droits.
La quatrième marche mondiale des femmes est arrivée samedi 17 octobre à Lisbonne au Portugal. Elle avait pris le départ le 8 mars dernier de Mardin, dans le Kurdistan turc. Le symbole était fort. Des femmes participant à la lutte armée contre d’une part Daesh et de l’autre les fondamentalistes et tous les réactionnaires turcs. Dans quelle situation se trouvent le Kurdistan aujourd’hui, et toutes ces combattantes dont les visages sont apparus cette année sur le devant de la scène mondiale ?
Effectivement, cette marche était partie du district de Mardîn, à Nusayibin exactement. Depuis, cet été, la co-maire de cette ville, comme de très nombreux élus a été arrêtée et est actuellement en prison sans motif, par pure répression politique. La Turquie est au plus mal. Le président Erdogan choisit le chaos et la folie meurtrière pour tenter de maintenir son pouvoir absolu. Au Rojava, les combattantes continuent de mener leur très dur combat contre Daesh, et nous allons marcher le 1er novembre dans toutes les grandes capitales du monde, comme l’an dernier, pour les soutenir.
Vous êtes présidente de l’association « France-Kurdistan », quelle est l’universalité du message des femmes du Kurdistan ?
Elles refusent les dominations de toutes sortes, et la guerre est la domination extrême. Leur priorité est la paix. Au Kurdistan de Syrie, elles ont dû prendre les armes pour se défendre et défendre leur projet démocratique qui commençait à voir le jour, en plaçant au cœur l’égalité femmes-hommes et le vivre ensemble. Elles poursuivent ce combat très difficile et meurtrier. En Turquie actuellement, elle refuse la guerre qu’Erdogan mène contre les peuples de Turquie et demandent des élections libres et respectueuses des suffrages. Elles iront massivement voter le 1er novembre pour le HDP, le parti de la paix et de la démocratie, seule alternative aujourd’hui pour la Turquie. Comme nos amis sur place nous l’ont demandé, nous emmenons une délégation de 16 personnes, comme observateurs civils pour les élections. Nous nous trouverons à Mardîn justement où les enjeux sont très forts.
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