Les attentats des 7, 8 et 9 janvier ont rappelé la fragilité de notre démocratie et interrogent chacun d’entre nous sur les moyens de la renforcer. Les Activités Sociales de l’énergie réaffirment leur engagement pour la liberté, l’égalité et la fraternité. Pour la paix et le vivre-ensemble, ici et maintenant.

Dix-sept personnes assassinées. Les uns dans leur rédaction où ils maniaient l’humour comme une arme de précision, d’autres dans la rue à cause de leur métier, gardiens de la paix, ou dans un supermarché, car juifs. L’image de leurs portraits rassemblés dans la tragédie faisait dire à Christiane Taubira, sur le parvis de l’hôtel de ville de Montreuil (Seine-Saint- Denis) lors de l’hommage à Tignous, qu’ils étaient « le visage de la France ». Au soir des premiers attentats, les agents des industries électrique et gazière, salariés et retraités, se sont joints aux rassemblements. Au nom des organismes sociaux, Michaël Fieschi et Jean-Claude Moreau, respectivement présidents de la CCAS et du comité de coordination des CMCAS, ont immédiatement condamné dans un communiqué cet acte innommable : « C’est la République, la démocratie et la laïcité qui sont touchés au coeur », écrivaient-ils.

ACCOMPAGNÉS D’ÉLUS, ils se sont rendus dès le 7 janvier au soir place de la République à Paris. Les Activités Sociales en deuil, le communiqué des présidents était repris de Marseille à Montreuil lors de la minute de silence. Et d’appeler, les gaziers, les électriciens et leurs familles à participer à ce qui allait devenir l’un des plus grands rassemblements populaires de l’histoire de France.
La page Facebook de la CCAS affichait comme des milliers d’autres : « Je suis Charlie ». Un slogan qui n’a pas manqué d’être commenté. « Cette formule sonne comme une sommation », écrit le 13 janvier, l’économiste Frédéric Lordon, agacé. Pour sa part le philosophe Jean-Paul Jouary, s’interroge dans les colonnes d’un quotidien national : « On se rappelle alors avec Hegel que rien de grand ne s’est jamais fait sans passion (…) Rester soi-même, Je, avec tous les autres Je, au travers de ce mot Charlie, devenu le signe de l’universel partagé, faisant lever quelque chose de plus grand que nous peut-être, si nous le voulons. » Enfin, cette apostrophe du dessinateur Luz, rescapé de la tuerie, lors de l’hommage à son ami Charb : « Vous êtes Charlie ? Alors prouvez-le ! »

VIVRE ENSEMBLE ne se paye pas de mots. Nous avons choisi dans les colonnes de ce journal de donner la parole aux enfants d’une colo CCAS 12/14 à Morillon (Haute- Savoie) qui ont planché sur les réseaux sociaux sociaux l’été dernier, d’interroger des directeurs de colo CCAS et de la Ligue de l’enseignement, et de questionner les vice-présidents de la CCAS.

Plébiscités à 94 % dans l’enquête TNS Sofres « CCAS, baromètre de satisfaction 2014 », les séjours jeunes sont de formidables espaces de découverte, d’expérimentation de l’apprentissage de l’autonomie et de la mise en situation des règles de vie à l’épreuve du collectif. Appuyé sur le Projet éducatif des électriciens et des gaziers, ces séjours suscitent le débat, la rencontre et la prise de responsabilité dès le plus jeune âge. Ce projet n’est pas neutre. Il inscrit la lutte contre les discriminations, le racisme et la laïcité au coeur des séjours en France ou à l’étranger. C’est votre richesse. Loin de vouloir apporter toutes les réponses aux questions posées par ces attentats, ce dossier n’a d’autre ambition que d’apporter quelques éléments de réflexion.

De retour de la marche du 11 janvier, le généticien Axel Kahn a écrit sur son blog : « Que 2015 soit une année de combats et de luttes, d’un peuple beau et fier, enraciné dans l’idée des libertés. Dans ces conditions, l’optimisme militant peut revenir, il peut accomplir des prodiges. Si nous le pensons très fort, le voulons très fort, il les accomplira. »