Parce qu’il est persuadé qu’il est nécessaire d’agir pour tenter de changer les choses, Richard Hannard s’implique depuis très longtemps dans des actions de solidarité. Il repart en Grèce pour aider le dispensaire Nea Philadelphia à Athènes, mais aussi apporter son soutien à la population grecque.
Le convoi humanitaire a quitté Saint-Ouen-L’aumône (Val d’Oise) le 27 septembre. Direction Athènes. Neuf bénévoles, agents des IEG, se relaient à bord des trois camionnettes, affrétées spécialement pour acheminer les marchandises destinées au dispensaire social de Nea Philadelphia. Des marchandises récoltées et achetées grâce aux dons des agents et ceux de leurs CMCAS (1). Richard Hannard, retraité de 62 ans, est l’un d’eux. Etre du voyage était une évidence pour lui. « La solidarité est une valeur qui m’est chère », raconte-t-il. Lorsque les collègues de Codegaz lui ont proposé de participer à un projet intégrant des actions humanitaires d’urgence en direction de la Grèce, Richard a immédiatement répondu présent. « Il s’agissait de trouver des financements mais également des aides concrètes comme des médicaments, du matériel médical, etc… pour subvenir aux besoins du dispensaire social Nea Philadelphia qui propose une assistance médicale gratuite aux patients », explique l’agent.
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« Depuis les mesures d’austérité imposées à la Grèce par l’Europe, ce sont près de 3, 5 millions de Grecs sur 11 millions d’habitants qui sont privés d’une couverture de santé et n’ont donc plus les moyens de se soigner », s’emporte Richard. 5000 personnes ont été accueillies depuis son ouverture en 2014. A travers toute la Grèce, depuis 2011, une cinquantaine de centres médicaux solidaires, – autogérés par des bénévoles et des professionnels de santé -, prennent en charge des malades et leur dispensent les soins nécessaires. Les camionnettes sont chargées à bloc : du matériel médical et des médicaments, des couvertures et des vêtements, des produits d’hygiène de première nécessité mais aussi du lait en poudre 1er âge pour bébé. Une denrée onéreuse, rare en Grèce.
Ne pas rester les bras croisés
Une goutte d’eau dans le marasme économique et sanitaire grec ? Peut-être ! « Une petite aide mais essentielle », rétorque Richard, car le centre de santé ne vit que grâce aux dons. Lui, refuse d’être « un simple spectateur », veut croire toujours et encore que l’on peut changer les choses et s’implique à fond dans le projet. Avec d’autres collègues, il effectue un premier voyage en décembre 2015. Quatre séjours en mai, juillet, octobre et décembre 2016 suivront durant lesquels Richard et ses camarades du Codegaz convoient du matériel. Participer à une action humanitaire dans un pays européen reste une aberration pour lui, « quelque chose d’insensé, d’impensable ». Et pourtant ! « C’est une leçon politique ! L’Europe de la finance a la main mise sur les décisions politiques. Les gouvernements européens ont laissé faire. La Grèce a été flinguée, sacrifiée parce que la solidarité n’a pas fonctionné ! », peste-t-il.
Bien sûr, « la misère est inadmissible partout dans le monde mais plus encore en Europe, dans les pays riches », renchérit Richard, révolté par la façon dont on traite « le berceau de notre civilisation ». « A quoi bon se rassembler si ce n’est pour s’entraider ? Le discours sur les salariés grecs, fainéants, qui coûtent trop chers, que l’on nous a servi pour justifier les décisions envers la Grèce, on l’entend aussi à propos de la France… », prévient-il. Lui rêve d’une vraie fraternité, d’entraide. Pour cela, il convient donc de relever les manches.
Une vie de militant
« J’ai besoin d’agir, de m’engager. Trop de gens sont spectateurs et laissent faire. Regardez le taux d’abstention au premier tour des élections présidentielles, se désole-t-il. Les gens ne comprennent même pas que la politique a un impact sur leur vie quotidienne ! ». Entré dans les IEG en 1978, Richard se tourne naturellement vers la CGT dont « il partage les valeurs et la vision de la société ». En parallèle de sa carrière professionnelle, il assume donc parfaitement une vie de militant syndical, assurant les mandats de délégué du personnel, secrétaire général du syndicat de Villejuif, administrateur de la CMCAS Villejuif … Il termine sa carrière comme photographe au journal Energies Syndicales.
La photo, tout comme le tir sportif au pistolet, est l’un de ses violons d’Ingres qu’il cultive depuis l’adolescence. Et pour Richard, ses hobbies n’ont de sens que s’ils sont partagés. Comme la solidarité. « J’aime assez l’idée d’échange et de transmission. Quand on a une passion, c’est bien de la partager et d’en faire profiter à d’autres », confie-t-il. Ainsi, depuis 1995, il consacre ses mercredis et samedis après-midi aux enfants de 8 à 13 ans, qu’il initie à l’art du tir au complexe sportif de Sucy-en-Brie (Val de Marne) : « une discipline de précision qui apprend la concentration, la maîtrise de soi, développe la capacité d’analyse, l’autonomie et procure calme et apaisement ».
Une passion au service de la solidarité
Donner de son temps et de sa personne, là encore, une évidence pour celui qui a une haute idée du collectif, de la collectivité. Se mettre au service des autres, pour le plaisir mais aussi en cas de besoin, une philosophie de vie que Richard s’évertue à mettre en pratique. « J’ai toujours eu un engagement quel qu’il soit. Sans doute est-ce la suite naturelle de mon engagement syndical », justifie-t-il. Et lorsque ses activités préférées peuvent servir la cause de son engagement politique, Richard jubile. Lorsqu’il rencontre Julien Lauprêtre, en 2010, pour lui tirer le portrait, Richard lui demande comment aider le SPF autrement que par des dons. Le président du Secours Populaire Français lui propose de réaliser des reportages photographiques pour le SPF, notamment la Journée des oubliés des vacances, les campagnes du Père Noël vert…. « C’est formidable, j’alliais ma passion de la photo à mon engagement solidaire ».
Idem pour le projet solidarité Grèce. Les bénévoles qui soutiennent le dispensaire Nea Philadelphia s’occupent par ailleurs, du camp de réfugiés kurdes de Lavrio et de celui de 400 migrants (dont 185 enfants) qui habitent à l’hôtel City Plaza dans le centre d’Athènes. 1200 repas y sont servis quotidiennement. En 2016, lors de son voyage, Richard met la main à la pâte en préparant les petits déjeuners pour les migrants du City Plaza. Cette proximité établie avec les réfugiés le conduit à les photographier. 200 portraits ont été réalisés, rassemblés pour une expo intitulée « Les visages du City Plaza ». Expo qu’il tente d’organiser dans une salle en Ile-de-France et dont les clichés seraient vendus au profit des organisations humanitaires grecques s’occupant des migrants. En attendant de trouver des mécènes pour ce projet personnel, Richard sera, avec ses camarades du Codegaz, aux côtés bénévoles Grecs jusqu’à la mi-octobre.
« Participer à des actions de solidarité m’apporte beaucoup : une meilleure compréhension du monde, une autre façon d’appréhender les choses, concernant les migrants par exemple, précise-il. C’est extrêmement enrichissant humainement : on y rencontre toutes les couches sociales. Je suis un humaniste ; et la solidarité fait partie intégrante de l’humanisme ».
(1) Les CMCAS Angoulême, Haute-Normandie, La Rochelle, Marseille, Nice, Poitiers, Val de Marne, Val d’Oise et Yvelines participent au projet solidarité envers la Grèce.
Tags: À la une Codegaz International Photographie
Salut Richard……..!
Un amical souvenir qui date de 35 ans!!
Jean-Claude T……..
Tu te souviendras de nos moments passés ensembles sur les plateaux téléphoniques de l agence Charonne…
Je ne t en dis pas davantage et bravo pour ce que tu fais!
JC