Dans ce joli film sélectionné par l’Acid et la CCAS, Michaël Dacheux dresse le portrait sensible d’une jeunesse oscillant entre romantisme et matérialisme. Un récit initiatique sur le grand saut dans l’âge adulte. À voir en salles depuis le 30 janvier.
Martin et Léa se sont aimés. Follement. Un amour d’adolescence tardive, intense et sans limite. Leur histoire a pourtant pris fin au terme de leurs années d’études. Décidée à tourner la page, Léa emménage à Paris. Dans l’espoir de la reconquérir, Martin la suit. Sans succès. Pour chacun d’eux, c’est le début d’un long chemin qui les incite à réfléchir sur leurs désirs propres.
Dans « l’Amour debout », film soutenu par l’Acid et la CCAS, Michaël Dacheux filme un récit d’apprentissage qu’il découpe en quatre chapitres, correspondant chacun à une saison. Le thème de la rencontre traverse l’ensemble du film : c’est en croisant divers personnages que les deux jeunes gens vont évoluer et se construire.
Chacun d’eux est ici à un carrefour, professionnel, amical, amoureux. Tout semble alors possible, à partir du moment où le couple traditionnel qu’ils formaient, conforme à une certaine norme sociale, explose.
Le salut ne viendra que par l’acceptation de leurs véritables désirs : Martin redécouvre les joies du sexe sans attachement, puis de l’amour entre garçons, qu’il avait jusque-là pratiqué en cachette, honteusement, et jamais dans un lit, siège de l’intimité. « L’amour tient debout à partir du moment où le personnage accepte de s’allonger », explique le réalisateur.
Léa, quant à elle, finit par assumer sa préférence pour un homme plus âgé. Le titre du film résonne ici comme un manifeste : la réalisation de soi ne peut venir que d’un dialogue sincère avec soi-même, qui amène à briser les codes et à vivre ses aspirations profondes.
L’art au service de l’émancipation
Le film se déroule comme une balade nonchalante, tant à travers la ville de Paris que dans la vie des personnages. L’art y est partout présent.
Dans leur vie professionnelle : Martin se confronte aux angoisses de la réalisation d’un premier film et anime un atelier cinéma.
Dans leurs rencontres : ils croisent ici un musicien, là, une comédienne, là encore, un critique de cinéma.
Dans leurs conversations : tous évoquent à un moment ou à un autre les œuvres qui les ont marqués (livres, films, tableaux…) autant que forgés.
Dans la bande-son, qui accompagne les visites de Paris organisées par Léa, devenue guide touristique pour faire découvrir la Villette, le quartier du Marais ou les moulins de Pantin au son de Schubert.
L’art enfin, au service de l’émancipation : alors que certains personnages exercent leur art, d’autres travaillent à le transmettre : l’art épanouit, l’art construit, l’art libère.
La fiche
« L’Amour debout », un film de Michaël Dacheux
Avec Paul Delbreil, Adèle Csech, Samuel Fasse, Jean-Christophe Marti, Thibaut Destouches, Shirley Mirande, Pascal Cervo, Françoise Lebrun.
France, 2018, 1 h 23.
Production : Perspective Films, Gaëlle Jones.
Distribution France : Épicentre Films.
L’Acid : donner une chance à tous les films d’être vus.
Ce film bénéficie du soutien de l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (Acid).
Site Internet : www.lacid.org
Plus d’infos sur ce partenariat sur ccas.fr
Née en 1992, l’Acid est une association de cinéastes qui œuvre à rendre accessible le cinéma indépendant à tous les publics, en lien avec l’action culturelle de proximité. En cela, elle partage la philosophie de la CCAS, dont elle est partenaire. Afin d’offrir une vitrine aux jeunes talents, l’Acid présente une programmation au Festival de Cannes, et au festival Visions sociales de la CCAS.
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