
La vaccination est-elle un enjeu qui dépasse les choix personnels, puisqu’elle bénéficie à l’ensemble de la population ? © Sophie Chyrek / CCAS
Onze vaccins seront obligatoires d’ici à 2018. Des associations appellent au boycott tandis que le professeur et lanceur d’alerte Romain Gherardi interpelle les autorités sur les dangers des adjuvants à base d’aluminium.
Ne vous y trompez pas, le docteur Romain Gherardi est « favorable au principe de vaccination ». Le problème de ce chef du centre expert en pathologie neuromusculaire à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, ce sont les adjuvants d’aluminium contenus dans les vaccins, ou plutôt les risques qu’ils représentent. Ils les étudient depuis vingt ans. L’adjuvant, dont on ne connaît pas le secret de fabrication, « reste pendant des années dans le système immunitaire chez certains individus qui ont du mal à s’en débarrasser. Cette persistance longue va lui permettre de circuler dans l’organisme jusqu’au cerveau ».
Apparaît alors chez certains une maladie complexe et potentiellement dévastatrice, la myofasciite à macrophages, marquée par une fatigue chronique, des douleurs musculaires ainsi que des difficultés neurocognitives. Le spécialiste ne décolère pas : « L’industrie du vaccin a décidé avec l’OMS que le budget annuel vaccinal serait de 100 milliards de dollars en 2025. Nous n’y sommes pas et donc tous les efforts sont mis pour que ce segment extrêmement rentable et en plein développement soit porté sans s’embarrasser de tout ce qui pourrait le gêner. » Ce que demande Romain Gherardi, c’est de limiter les rappels de vaccins, de repérer par des tests génétiques les individus à risque et d’arrêter à terme ces adjuvants.
Un sujet tabou
Or, à ce stade, la ministre de la Santé estime que la couverture vaccinale se révèle insuffisante en France. Agnès Buzyn légitime l’obligation par des données : entre 2008 et 2016, plus de 24 000 cas de rougeole ont été déclarés ; 1 500 patients ont présenté une pneumopathie grave, dont 10 sont décédés. Aussi, la problématique des adjuvants est-elle vite évacuée : « Étant donné que rien ne le prouve scientifiquement, la position du ministère visà-vis des adjuvants doit être pragmatique et ne les remet pas en cause. »
Cette réponse systématique a de quoi décontenancer les associations de victimes. « À partir du moment où l’on parle d’accident vaccinal, c’est tout de suite tabou, on est traité d’antivaccinalistes », commente Catherine Gaches, présidente du Réseau vaccin hépatite B (Revahb). L’association créée en 1997 est une des premières signataires de la pétition contre la vaccination obligatoire. Elle met en avant quelque 3 000 dossiers de victimes du vaccin de l’hépatite B envoyés à la pharmacovigilance nationale (Afssaps devenue en 2012 l’ANSM), dont 2 000 auraient été acceptés.
Le travail se fait aussi au niveau des tribunaux : « Nous avons plus d’une centaine de victimes reconnues et indemnisées. Si vous avez été vacciné de façon obligatoire pour le travail, vous avez plus de chance d’être reconnu. Mais si vous l’avez été de manière recommandée, c’est plus compliqué », ajoute-t-elle. Sur le plan politique, ils ont été entendus mais pas écoutés. Le regret de Catherine Gaches : « Que seuls les experts qui travaillent avec les laboratoires pharmaceutiques » aient droit à la parole. « C’est sûr, lâche-t-elle, qu’ils ne vont pas scier la branche sur laquelle ils sont assis. »
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