Venir en aide aux bénéficiaires les plus fragiles, dans le respect des dispositions qui s’imposent à chacun depuis le confinement, a été une des actions prioritaires des élu·es, professionnel·les et bénévoles des CMCAS depuis le 17 mars.
Depuis quinze jours, au sein de chaque CMCAS, on trouve la même préoccupation : agir rapidement pour entrer en contact avec les bénéficiaires les plus vulnérables et établir un lien. En quelques jours, élu·es de SLVie ou de CMCAS, professionnel·les des Activités Sociales et bénévoles du réseau lien social et solidaire ont dû mettre en place de nouveaux dispositifs pour apporter leur soutien aux personnes âgées isolé·es, tout en apportant des réponses aux autres.
Une réorganisation inédite consécutive à des conditions inédites : les réseaux solidaires des CMCAS sont « physiquement » empêchés dans leurs déplacements par le confinement. En effet, visites et portages à domicile ne peuvent plus être effectués par les membres des réseaux solidaires des CMCAS car ni la CCAS ni les CMCAS ne sont habilitées par les pouvoirs publics à poursuivre leurs démarches habituelles.
« C’est aux président·es de CMCAS d’être en contact avec les structures associatives ou communales qui sont agréées dans le dispositif sanitaire actuel pour mener à bien les interventions nécessaires », a rapidement expliqué, dans le communiqué du 25 mars qui leur était adressé, Jean-François Coulin, président du Comité de coordination des CMCAS. Le rôle des élu·es de CMCAS est donc devenu particulièrement crucial.
« En cette période difficile, nos valeurs de solidarité sont plus que jamais au cœur de nos préoccupations. Cet épisode de vie inattendu doit nous permettre de redonner du sens au collectif, et nous permettre de prendre conscience que le lien social, l’esprit de cohésion qui existent au sein des Industries électriques et gazières prennent tout leur sens. »
Sandrine Rebuttini, présidente de la Commission nationale santé et action sanitaire et sociale des Activités Sociales de l’énergie
Plusieurs milliers d’appels
Sonder le moral, identifier les besoins, voir s’il y a un réseau solidaire local qui peut prendre le relais des voisins, de la famille, tel a été dès lors le contenu des dizaines de milliers d’appels effectués depuis une semaine.
À titre d’exemple, depuis le 25 mars, les CMCAS d’Aude-Pyrénées Orientales et Languedoc ont passé 4 589 appels auprès de leurs bénéficiaires de plus de 70 ans. Campagne qu’elles entendent poursuivre dès la semaine prochaine à destination des familles monoparentales et des célibataires de moins de 70 ans (soit 1 305 appels prévisionnels).
En fonction des situations et des moyens techniques, les démarches locales mises en place ne sont pas toutes les mêmes. Avec le confinement, la plupart des lignes d’accueil des CMCAS sont devenues inopérantes du jour au lendemain. Dans l’Est, par exemple, un numéro d’appel unique a été déclenché pour les bénéficiaires en cas de réelle nécessité (mise à jour de dossier urgente, question suite à une hospitalisation…). Dans l’Ouest, une plateforme téléphonique, rapidement structurée sur un numéro unique Cristal, permet un accueil de l’ensemble des bénéficiaires concerné·es.
La Croix-Rouge chez vous
Un dispositif exceptionnel, mis en place par la Croix-Rouge, a pour but de maintenir le lien social avec des personnes vulnérables isolées. Il s’agit de « Croix-Rouge chez vous », écoute et livraison solidaire. Comme le précise l’association humanitaire sur son site Internet, « toute personne vulnérable, confinée en situation d’isolement peut appeler sept jours sur sept, de 8 à 20 heures, le 09 70 28 30 00 » (numéro non surtaxé).
La région Nord-Pas-de Calais-Picardie a elle aussi pu maintenir un lien en transférant les numéros d’accueil téléphonique de villes (Valenciennes, Lille) et de l’ensemble de la Picardie vers trois téléphones portables permettant de dispatcher chaque jour les appels aux services concernés. « Les collègues de l’action sanitaire et sociale et de la gestion s’organisent pour maintenir les aides financières en cette période de confinement », relate Jean-Pierre Troupin, directeur interterritorial de la CCAS.
En s’efforçant de combattre l’isolement des personnes âgées, les appelant·es des CMCAS ont reçu de nombreux témoignages de reconnaissance des bénéficiaires concerné·es. Tel ce message laissé par Gérard Canal, bénéficiaire de la CMCAS Toulouse : « Ce matin j’ai eu la très agréable surprise d’avoir un appel de vos services pour prendre de mes nouvelles. Un très grand merci à vous ! Quand ça ne va pas, on sait le crier haut et fort. Alors quand ça va, on doit le dire ! Merci encore et prenez soin de vous ! »
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Aujourd’hui, quelle est la situation de votre CMCAS ?
À partir du 17 mars, nous nous sommes organisés avec les sept CMCAS de l’Ouest pour créer un numéro d’appel Cristal (gratuit). Dès que le numéro a été opérationnel, nous en avons averti nos bénéficiaires par mail. Même avec des antennes fermées, nous restons joignables.
Ensuite, nous avons procédé aux extractions de fichiers de nos bénéficiaires âgés de plus de 75 ans (et sans adresse mail) afin de pouvoir les identifier et les contacter. Les élu·es, les professionnel·les et de nombreux bénévoles du réseau solidaire se sont investi·es dans cette campagne d’appels vers 337 bénéficiaires de notre CMCAS. La semaine prochaine, nous procéderons à une autre campagne d’appels avec d’autres critères. Il est très important de garder un lien avec nos bénéficiaires dans cette crise sanitaire et de confinement.
Quel est le résultat immédiat de cette campagne ?
Nous sommes pratiquement arrivés à la fin de la liste et nous sommes vraiment très satisfaits des résultats. L’accueil que nous avons reçu a réellement été très chaleureux. Les personnes contactées ont le sentiment que nous avons pris soin d’elles et elles nous le font savoir. Elles avaient parfois fait des tentatives pour joindre leur CMCAS et cette démarche les a beaucoup rassurées. Certains d’entre nous étaient un peu réticents et se demandaient comment ils seraient reçus. Eh bien, c’est extrêmement positif. On s’aperçoit que beaucoup sont autonomes et nous en sommes heureux.
Dans notre région, il y a beaucoup de petites communes où la solidarité intracommunale fonctionne très bien. Les voisins aussi proposent leur aide. Nous allons rappeler bien sûr les bénéficiaires réellement isolé·es, car il y en a, nous allons faire attention à eux. Il y a pas mal d’interrogations concernant l’action sanitaire et sociale que nous faisons remonter au national. J’ajoute que c’est une bonne occasion de remettre nos contacts à jour. Ce matin, un collègue de Flamanville qui participe à cette campagne m’a appelée pour me dire à quel point il passait de bons moments au téléphone. Parfois, les gens nous racontent leur vie et c’est super-sympa. C’est ça, les valeurs de nos Activités Sociales !
Tags: À la une CMCAS Précarité Seniors
Bonjour, j’essaie de gérer pour ma mère retraitée EDF sa garantie dépendance de son contrat PREVERE depuis le 11 octobre car elle a du être admise en EHPAD en novembre. Après un premier retour suite à un questionnaire pourtant rempli par le médecin de l’hôpital la société PREVERE m’a promis en décembre un retour pas plus de deux mois après du médecin conseil. J’ai à plusieurs fois relancé cet organisme, la dernière fois il y a plus d’un mois sans aucune réponse. Pouvez-vous m’aider car les dépenses de l’EHPAD excèdent ses revenus ? Je déconseille formellement cette société à vos adhérents.
Bonjour,
Je vous remercie pour cette initiative. Le problème, c’est que je suis une personne invalide et seule, à ce jour, personne ne m’a contacté ni par téléphone ni par mail. Pourquoi ?
Didier , bénévole téléphonique et membre du bureau de ma SLVie dans la Meuse.
le « VIE » de SLV prend tout son sens dans cette période de confinement avec ces appels aux personnes seules, rompre souvent l’isolement avec ce contact qui fait du bien ! . Pas de de problèmes importants pour le moment mais le confinement commence à peser un peu , alors échanger sur ses petits soucis de santé, ses inquiétudes, partager une anecdote, reparler de l’être aimé, est très apprécié par les bénéficiaires. La solidarité locale s’organise avec la famille, un voisin, pour certain une aide de vie , les pharmacies qui livre les médicaments, l’infirmière qui fait souvent plus que son métier. Alors pour notre SLVie et CMCAS t un seul mot d’ordre semble prévaloir « RASSURER » en particulier avec ce numéro mis à disposition par la CMCAS en cas d’urgence uniquement mais qui tisse le lien nécessaire et indispensable pour ne pas se sentir seul (e). Et pour le bénévole une seule satisfaction de la part des bénéficiaires « merci de penser à nous ! »