Le 19 août dernier, la Fédération nationale des électriciens et gaziers (Fneg) du Secours populaire français a accompagné une soixantaine d’enfants de la région parisienne sur le Champ-de-Mars, à Paris, pour qu’ils y vivent leur Journée des oubliés des vacances (JOV). Nous y avons rencontré Nicole Saul, secrétaire fédérale, et Bernard Amiot, secrétaire général.
Prenez la Place de la Bastille, ce 19 août, à 9h du matin. Des bus en rang d’oignons déversent des groupes. Les bouches de métro lâchent elles aussi ces vacanciers d’un jour. La majorité est constituée d’enfants. À chaque groupe, une casquette de couleur. Il s’agit de ne perdre personne dans ces allers et venues incessantes : deux-cents pistes de chasse au trésor à travers certains quartiers et rues emblématiques de Paris. Quelle autre manière de faire connaître la capitale que par le biais d’un jeu ?
Le Secours Populaire français (SPF) annonce 70 000 personnes venues des quatre coins de l’hexagone mais aussi « des copains du monde » du Sri Lanka, d’Haïti ou encore de Syrie. Notre petit groupe arrive tout droit de la région parisienne, majoritairement de Tremblay-en-France. « Là où se trouve une des antennes les plus actives de la Fédération Nationale des Électriciens et Gaziers du SPF » affirme Nicole Saul, retraitée d’EDF, secrétaire fédérale de la Fneg et « engagée depuis au moins trente ans au Secours ». Faire les brocantes et les marchés, accompagner des groupes pour des sorties et tenir des permanences, elle connaît.
« Nous sommes réellement une petite cinquantaine de bénévoles à faire fonctionner la Fneg. Nous avons sept comités à travers la France, mais aujourd’hui la plupart sont en sommeil » ajoute Bernard Amiot, le secrétaire général de la Fneg, à peine débarqué d’un train spécialement arrivé de Clermont-Ferrand. L’homme a préféré le Secours Populaire français plutôt que le Secours Catholique il y a bien longtemps. La fibre politique et l’influence de l’éducation populaire, revendique-t-il. Et puis, « c’est la seule association caritative qui donne à manger aux plus démunis presque tous les jours. Aujourd’hui, poursuit-il, les travailleurs pauvres vont chercher leur colis alimentaire le samedi ». Enfin, au Secours Populaire, la personne aidée devient parfois bénévole. « Nous évitons l’assistanat. Voyez, dans mon train de Clermont, j’ai reconnu des gens aidés devenus ce matin accompagnateurs. »
Dans les faits, comment la Fneg vient-elle en aide au SPF ? « Il n’y a pas de personnes aidées directement, résume Bernard. La Fneg collecte les dons auprès des agents. Ces dons sont ensuite abondés par la CCAS à hauteur de 50% des montants versés avec une limite de 25 000 euros. Cet argent est distribué aux fédérations départementales du Secours populaire pour les aides alimentaires et l’hygiène. Avec la CCAS, nous offrons également des places de colonies de vacances ouvertes aux enfants défavorisés (312 exactement pour l’été 2015). » Les Activités Sociales participent encore à l’hébergement. Le centre de La Ville-du-Bois (Essonne) a mis à disposition des chambres et des lits sous toiles pour ce 70ème anniversaire du Secours populaire français. Plus de 700 repas pique-nique ont été préparés pour le SPF de Toulouse par le restaurant méridien de Montreuil. Pour autant, « la Fneg ainsi que la CCAS ne communiquent pas toujours sur la démarche, regrette Bernard, d’où l’importance d’être présents aujourd’hui à cette JOV, d’être visibles » insiste-t-il.
La Fneg intervient auprès des populations défavorisées, certes, mais elle entame aujourd’hui un travail auprès de certains salariés des IEG. Après quarante ans d’existence de la Fédération, l’action n’avait jamais été envisagée. « Nous aidons de plus en plus nos collègues, assure Bernard. Nous venons d’initier avec la CCAS une aide aux frais de transports pour les vacances. » Au comité de Clermont, Bernard se souvient du soutien apporté à trois jeunes embauchés cette année. Nicole Saul raconte, elle, le cas de ce jeune agent de Pantin (Seine-Saint-Denis) qui avait la dignité de ne pas dire qu’il était « dans la mouise ». « Il n’avait pas de logement et couchait dans sa voiture. Le matin, il prenait une douche au boulot. Finalement, ce sont les collègues qui ont prévenu le SPF. Nous l’avons aidé matériellement avant que la Direction lui trouve un appartement. » « Ce sont des choses qui n’existaient pas en 1995, lorsque je suis entré au Secours Populaire » constate Bernard Amiot.
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Tags: Fneg Précarité Secours populaire
Comment créer une génération d’assistés? Je ne suis pas d’accord avec ce système qui fait croire que les vacances hors de chez soi soient devenues une obligation. Faut-il se gargariser en faisant de la Com la dessus? J’ai honte pour vous. Apprenons plut^t ces jeunes à travailler au lieu de se reposer