Les mots pour le dire

©Babouse/ccas

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Comment expliquer l’impensable aux enfants ? Les journalistes du Petit Quotidien le font simplement. Avec succès.
7 janvier 2015, 11 h 30 : l’attaque meurtrière de Charlie hebdo est sur toutes les lèvres. Face à la barbarie, difficile de trouver les mots pour évoquer le drame avec les plus jeunes et faire face à leur émotion… « Très vite, nous avons reçu des coups de fil de profs et de parents qui nous demandaient comment s’adresser de manière intelligible aux enfants », témoigne François Dufour, rédacteur en chef du Petit Quotidien (6-10 ans), de Mon Quotidien (10-14 ans) et de L’Actu (14-17 ans). Chez Play bac, société éditrice, le choc est rude : le dessinateur Charb, tué lors de l’attentat, était bien connu des journalistes et des lecteurs de Mon Quotidien. Il a illustré le journal depuis son lancement, en 1995, jusqu’en 1999. C’est lui qui a inventé Quotillon, la mascotte de Mon Quotidien à gros nez, pull rouge et longues jambes. Le dessin est un outil essentiel au service de la rédaction : « C’est un langage qui parle aux enfants, précise son responsable. C’est la première chose qu’ils regardent. »

TITRES À LA UNE : « Charb, le créateur de Quotillon, a été assassiné », « Des journalistes tués par des terroristes à Paris ». En pages intérieures, les phrases sont simples, « 12 mots maximum » ; le vocabulaire est clair, mais rien n’est éludé : « Il faut pousser les enfants à se poser toutes les questions et y répondre de manière dépassionnée, factuelle », explique François Dufour. Chaque mot difficile est répertorié : le terroriste est ainsi défi ni comme « une personne qui utilise la violence pour imposer ses idées ». « Notre but, c’est d’expliquer, pas de rassurer : ça, c’est le rôle des parents. Notre ligne éditoriale, c’est de montrer la réalité, ni plus ni moins. On ne doit pas peindre la vie en rose. Un mort, c’est un mort, un terroriste, c’est un terroriste. Même si l’enfant a 7 ans, il faut appeler un chat un chat. ». Parole de rédac’chef !

Même si on a des opinions différentes, on doit se respecter, être tolérant.
TITOUAN, 14 ans, Basse-Normandie

La différence est une force. Si nous étions tous pareils, on s’ennuierait.
JEANNE, 14 ans, Île-de-France

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Quel socle des valeurs communes pour les jeunes des Activités Sociales ? La rédaction de votre Journal a recueilli les réactions des vice-présidents du conseil d’administration de la CCAS.

Notre action en direction des jeunes des Activités Sociales doit s’appuyer sur les valeurs héritées du siècle des Lumières. FO Énergie et Mines est porteuse des valeurs de liberté et d’indépendance et également de solidarité entre tous les salariés actifs et pensionnés. La laïcité, origine du respect de l’autre, doit rester le ciment du “vivre-ensemble”. Le système économique libéral devient aujourd’hui le terreau fertile des fanatismes et des systèmes totalitaires de toutes espèces. Notre avenir et celui de nos enfants sont également liés aux droits collectifs et individuels ainsi qu’au respect des droits sociaux qui sont les fondements de nos valeurs républicaines : liberté, égalité, fraternité.
Roger Corai, Fédération nationale de l’énergie et des mines FO

Les valeurs de la jeunesse au sein des Activités Sociales ne sauraient être différentes de celles attendues dans la société française : ce sont celles de la République. Ces valeurs doivent avant tout être portées par l’éducation, tant au sein de l’école que de la famille. Il s’agit de réaffirmer la laïcité, de défendre la liberté d’expression et de lutter contre toute forme de discrimination. Nous devons impulser ces fondements de la démocratie pour construire la société future. Les Activités Sociales sont un lieu propice au dialogue et à l’échange, elles doivent s’inscrire aussi dans le portage des valeurs de la République.
Bernard Dérudet, Fédération chimie-énergie CFDT

Pour moi (nous), notre identité d’acteur de l’éducation populaire doit se conjuguer de façon plus importante avec une action des organismes sociaux qui contribue à aider chacun(e) à pouvoir “agir et décider en citoyen”. Cet objectif majeur doit s’appuyer sur l’organisation de conditions et d’actions qui favorisent l’émancipation de tous, une solidarité soutenue et une laïcité plus vivante pendant les périodes où les jeunes sont en relation avec les Activités Sociales. Ce sont les conditions indispensables au développement des valeurs fondamentales que sont la solidarité et la tolérance.
Christophe Baldès, Fédération des mines et énergies CGT

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