Quand le sommeil réparateur fait défaut, la santé peut en pâtir… et vice et versa. Vous êtes concernés ? Voici quelques conseils prodigués par une psychologue dans le cadre d’un atelier organisé par la Camieg, auquel ont participé, les 12 et 19 janvier, des pensionnés de la CMCAS Loire-Atlantique-Vendée.
« Avez-vous tendance à vous endormir devant la télé, notamment vers 21 heures ou 22 heures ? » « Êtes-vous souvent réveillé la nuit entre 3 heures et 5 heures ? » « Ressentez-vous le besoin de faire une sieste en début d’après-midi ? » « Considérez-vous que vous dormez bien ? » Dès les premières minutes, Florence Le Moine-Perret, psychologue clinicienne travaillant pour l’association Brain up, prend la température du groupe. Ils sont dix, tous pensionnés de la CMCAS Loire Atlantique-Vendée, à participer à cet atelier de prévention en visioconférence organisé le matin, en deux temps (les 12 et 19 janvier), par l’antenne Pays de la Loire de la Camieg.
Objectifs : expliquer comment fonctionne le sommeil, combattre certaines idées reçues et convaincre les participants de l’intérêt d’acquérir les bons réflexes pour favoriser un sommeil de meilleur qualité.
« Je me réveille la nuit et j’ai du mal à me rendormir »
« Je me réveille souvent la nuit et j’ai beaucoup de mal à me rendormir », témoigne Myriam, retraitée d’EDF depuis tout juste un an. « J’ai pas mal de problèmes de sommeil depuis mon infarctus en mars, l’année dernière, raconte à son tour Thierry. Jusque-là j’avais toujours bien dormi. Dans ma tête, j’ai toujours vingt ans ! » Quant à Jean-Michel, qui a pris sa retraite il y a 14 ans, il continue de faire des rêves dans lesquels il doit résoudre des problèmes complexes liés à sa vie professionnelle passée…
« Si vous vous réveillez la nuit, surtout ne restez pas à tourner des heures dans votre lit, levez-vous ! Allez boire un verre, allez aux toilettes, lisez quelques pages d’un livre, faites quelques exercices de respiration profonde pour essayer de retrouver le calme et la sérénité », suggère Florence Le Moine-Perret. « Vous pouvez aussi écrire sur un bout de papier ce qui vous stresse pour prendre de la distance avec ce problème. Ensuite, posez le papier loin de la chambre. » Surtout, en pleine nuit « évitez de vous mettre devant l’ordinateur ou la télé, ou de faire des tâches ménagères ! »
« Beaucoup de difficultés peuvent se résoudre sans médicaments »
« C’est normal de se réveiller pendant la deuxième partie de la nuit. L’éveil nocturne fait partie intégrante du sommeil, explique la psychologue. Le problème, c’est quand on ne se rendort pas. » Avec l’âge, nos nuits ont tendance à être davantage perturbées : on dort moins longtemps, on se réveille plus souvent, on fait plus de siestes et on souffre plus fréquemment d’apnée du sommeil ou d’insomnies… ou encore du trouble du comportement en sommeil paradoxal (surtout chez les hommes) ou du syndrome des jambes sans repos (surtout chez les femmes).
La bonne nouvelle, c’est que les outils ne manquent pas pour rééquilibrer notre chronobiologie. « Beaucoup de difficultés peuvent se résoudre sans médicaments », assure Florence Le Moine-Perret.
Conseil n°1 : se lever et se coucher à la même heure
Il faut commencer par respecter quelques règles et principes fondamentaux. D’abord, la régularité : essayer de se coucher et de se lever plus ou moins à la même heure, l’heure idéale pouvant être très variable d’une personne à l’autre. « Quand on a mal dormi, il faut plusieurs nuits pour récupérer », prévient la psychologue. Aux premiers signes d’endormissement (yeux qui clignotent, bâillements…), « allez tout de suite vous coucher », en prenant soin toutefois de « préparer votre organisme » à travers un petit rituel : lire, écouter de la musique…
« Chaque détail est important », insiste-t-elle, y compris la température de la chambre (18-19°C dans l’idéal) et le vêtement de nuit que vous portez !
Conseil n°2 : capter la lumière du soleil et avoir une activité physique
En réalité, un bon sommeil se construit tout au long de la journée. Quand arrive le soir, « il faut être ni trop fatigué, ni pas assez. Si vous avez trop d’activités, vous ne trouverez pas le sommeil. Mais il est important d’avoir une activité physique extérieure au quotidien. Comme la marche. La lumière du soleil est essentielle à la fois pour favoriser un bon sommeil mais aussi pour lutter contre les effets du vieillissement « , poursuit Florence Le Moine-Perret.
Soyons également « à l’écoute de notre corps et de son rythme naturel ». Sachons nous reposer pendant la journée en faisant une petite sieste de 10-15 minutes lorsqu’on en ressent le besoin. « Mais ne partons pas pour un voyage d’1 heure 30 ! », prévient-elle. Enfin, l’alimentation ne doit pas être négligée. Pour dîner, on préfèrera un « repas léger, mais équilibré, en privilégiant les glucides complexes (pâtes ou riz, par exemple) et en évitant l’excès de protéines animales (viande, poisson, œufs).
L’apnée du sommeil, une affaire médicale
Dans certains cas, les bonnes pratiques ne sont pas suffisantes. L’apnée du sommeil, caractérisée par des interruptions respiratoires à répétition, perturbe considérablement les personnes qui en souffrent ainsi que leur compagne ou compagnon : ronflements la nuit, somnolence pendant la journée. Dans ce cas, « une prise en charge médicale est recommandée », précise la psychologue. La prescription d’un appareil respiratoire peut constituer une solution. Et si vous souffrez d’insomnie, prenez le temps de noter en détail vos habitudes et vos difficultés et « faites-en part à votre médecin ».
Des ateliers Camieg plébiscités
Myriam (à g.) va tenter d’appliquer les conseils de la psychologue, notamment « sortir plus souvent » et « se coucher quand c’est le moment ». Pour Mireille (à dr.), rien de tel que la lecture pour s’endormir. ©Charles Crié/CCAS
Les ateliers de prévention santé organisés par la Camieg en visioconférence sont très appréciés par les bénéficiaires qui y participent. « C’est une bonne alternative aux rencontres physiques », estime Myriam. À l’issue de cette double séance, la jeune retraitée tentera d’appliquer quelques conseils précieux donnés par la psychologue de Brain up. Notamment : « M’obliger à sortir plus souvent, ne pas louper le moment où il faudrait que je me couche, éviter de multiplier les micro-siestes dans la journée et me méfier des écrans ».
Françoise, veuve d’agent dont les nuits ont longtemps été perturbées par une dépression, a commencé à appliquer les recommandations de Florence Le Moine-Perret dès la fin de la première séance : « je sors tous les jours, quel que soit le temps qui fait, pour prendre la lumière. Pour moi, les conséquences sont immédiates ! J’en ai parlé à ma petite-fille de 15 ans qui ne sort plus beaucoup, et qui n’a pas le moral car elle ne peut plus faire de sport à cause de la crise sanitaire. »
Quant à Mireille, qui se réveille tout le temps à quatre heures du matin, elle est « rassurée » de savoir que « c’est normal » et que « ça n’arrive pas qu’à moi ! ». Pour se rendormir, elle a adopté un rituel simple : « lire un livre », car « ça m’apaise ».
En 2020, des ateliers sur le sommeil ont été proposés par les antennes Camieg aux bénéficiaires de plusieurs régions. Avec succès. À Avignon, 100 % des participants se sont dits satisfaits par les informations et conseils prodigués par un sophrologue. D’autres ateliers de ce type sont prévus en 2021. Sur l’ensemble des actions de prévention mises en place l’an dernier par la caisse d’assurance maladie des Industries électriques et gazières, le taux de satisfaction atteindrait 96,9% selon une enquête interne réalisée en décembre auprès de 709 assurés.
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