[Vidéo] Mini-colo à Saint-Laurent-sur-Mer : deux jours pour convaincre

Un week-end comme en colo : c’est la proposition que fait depuis trois ans la CMCAS Caen à ses bénéficiaires pour inciter les jeunes à partir et rassurer les parents. Ainsi, en début avril, une soixantaine d’enfants, âgés de 6 à 12 ans, ont découvert l’esprit et le fonctionnement des colos de la CCAS, à Saint-Laurent-sur-Mer, dans le Calvados.

Depuis trois ans, la CMCAS Caen propose à ses bénéficiaires de découvrir l’esprit des colos CCAS le temps d’un week-end. Formule hybride et novatrice, la mini-colo « Un week-end comme en colo » fait l’unanimité auprès des petits et des grands, pas toujours très sereins face à un grand départ. « Dans ma famille, nous n’avons pas été habitués à aller en colo. Laisser partir les enfants dans un périmètre restreint, avec des gens que l’on connaît, c’était rassurant », confie François Gruselle, agent Enedis et papa de Léon, 7 ans, et Marius, 10 ans.

De fait, les animateurs bénévoles de la mini-colo organisée en ce début avril à Saint-Laurent-sur-Mer (Calvados) sont bien connus des parents : sont là la présidente de la CMCAS, des retraités, des agents, des membres de la Commission loisirs… « C’est très valorisant que nos collègues nous confient ce qu’ils ont de plus précieux », confesse Myriam Schandevijl, vice-présidente déléguée de la CMCAS Caen.

Tantôt animateurs, tantôt confidents, s’improvisant coiffeurs, conteurs et même infirmiers, les 13 bénévoles sont aux petits soins pour les enfants. Prêts à piocher dans leurs propres deniers pour jouer les petites souris le jour où un minot a perdu une dent de lait.

Les enfants sont accueillis au centre par les bénévoles, puis retrouvent leur chambre et les repas en commun, où se nouent déjà des liens d’amitié essentiels. ©Charles Crié/CCAS

Hip-hop, percussions et magie

Question budget, il n’est demandé qu’une participation de 20 euros aux parents. « Le week-end revient à 110 euros par enfant pour la CMCAS, mais on tient vraiment à ce que le prix ne représente pas un frein au départ des enfants. C’est un choix politique voté à l’unanimité en conseil d’administration », précise Christian Michaux, membre de la Commission loisirs de la CMCAS.

Myriam Schandevijl, vice-présidente déléguée de la CMCAS de Caen« Nous avons à cœur de donner les premières notions d’émancipation, de vie en groupe, d’écoute des autres, de partage et d’acceptation de la différence. »
Myriam Schandevijl, vice-présidente déléguée de la CMCAS Caen

Au programme du week-end : une alternance d’activités avec notamment des initiations au hip-hop, aux percussions et à la magie, mais également des moments plus calmes, des temps libres où chacun s’occupe en fonction de ses envies, comme dans une vraie colo.

Car tout l’enjeu est là : il s’agit de donner le goût de la colo aux 67 jeunes présents. « Nous avons à cœur d’insuffler les premières notions d’émancipation, de vie en groupe, d’écoute des autres, de partage et d’acceptation de la différence aux enfants », souligne Myriam Schandevijl.

 

Au programme du week-end : des activités comme du breakdance et des percussions, suivies d’une représentation devant les parents éblouis, mais aussi temps libre. ©Charles Crié/CCAS

Émancipation et vie commune

Première mise en application des notions d’émancipation : faire son lit comme un grand. Pas si facile quand on n’en a pas l’habitude à la maison. « J’étais dans un lit en hauteur, alors c’était compliqué. Je me suis dit que je n’allais jamais y arriver, alors j’ai demandé aux copains de ma chambre de m’aider. On a plié ensemble leurs couettes et ensuite ils m’ont aidé pour mon lit », explique Candice, 8 ans, qui se réjouit que les animateurs soient toujours dans les parages pour voler au secours des jeunes.

 

Les petits découvrent leurs chambre et leurs camarades de chambrées, et font leur lit, peut-être pour la première fois, avec l’aide des animateurs. ©Charles Crié/CCAS

Entre deux activités, place à l’improvisation. Les animateurs ont proposé aux volontaires une promenade sur la plage, laquelle est accessible à pied depuis le centre jeunes de Saint-Laurent-sur-Mer. « Mon activité préférée, c’est de ramasser des moules sur la plage. Cette colo est trop bien, ça me donne envie d’en faire d’autres ! », exulte Neila, petite fille de 7 ans pleine d’énergie, venue avec son petit frère Elyas.

Et à l’heure de l’incontournable (et ô combien attendue) boum, les filles enfilent leur plus belle robe. Un moment d’échanges entre jeunes et bénévoles, qui se montrent efficaces pour maquiller, coiffer et faire des tresses dans la joie et la bonne humeur.

Balade sur Omaha Beach, non loin de la colo. ©Charles Crié/CCAS

Des sourires, de la joie et quelques larmes

Fin du week-end : à l’arrivée de ses parents, Léa, 6 ans, s’effondre en larmes. Un trop-plein d’émotions qui résulte de la fatigue du week-end, de la joie de retrouver papa et maman, et sans doute de la tristesse de quitter ses copines. Chez les parents, qui ont confié leurs deux enfants à l’équipe de la CMCAS, l’émotion est aussi perceptible. Coralie Chereau, la maman, avoue : « C’est la première fois que je les laisse partir. Ça m’a fait bizarre. » Quant à son conjoint, Sylvain Gosselin, agent EDF, il se réjouissait d’offrir un week-end comme celui-là à Léa et Théo.

Grâce à la présence de techniciens conseils promotion de la CCAS, présents pour accompagner les familles à l’issue du mini-séjour, le couple se décide à réserver des vacances d’été pour les enfants : activités sportives pour Théo et colo en Normandie pour Léa.

Le moment du coucher, qui peut être compliqué à gérer pour les enfants qui ne sont jamais partis en colo, est abordé en douceur avec le mini-séjour organisé par la CMCAS Caen début avril.

Le moment du coucher, qui peut être compliqué à gérer pour les enfants qui ne sont jamais partis en colo, est abordé en douceur avec le mini-séjour. ©Charles Crié/CCAS

Les parents repartent avec le sourire et rassurés, tandis que les enfants semblent émerveillés par leur séjour. Mission accomplie pour les bénévoles ? « On discute déjà des activités de l’année prochaine », s’amuse Myriam Schandevijl, qui se dit soulagée après ce week-end intense mais ne cache pas un petit coup de blues de fin de séjour.

Pour Éline, 9 ans, grande habituée des colos, la meilleure activité du week-end a été sans conteste de « passer du temps avec [s]es copines ». Ses amies Justine, Juliette, Léanne et Lisa semblent aussi enthousiastes qu’elle. Et à la question « reviendrez-vous l’année prochaine ? », la réponse est éloquente et sans équivoque : oui !

Elles témoignent

« C’est important de pouvoir leur montrer comment une colo fonctionne »

Manon Delaunay, 19 ans, étudiante à Caen, future gardienne de la paix, et bénévole lors du week-end comme en colo

Manon Delaunay, 19 ans, étudiante à Caen et bénévole. ©Charles Crié/CCAS

« C’est une grande première pour moi. J’ai déjà fait une colo à Granville comme personnel de service mais c’est la première fois en tant que bénévole.

Le but pour moi, c’est d’apprendre aux enfants à vivre en communauté, notamment à partager les tâches équitablement, et à être autonomes. Les colos, c’est également faire l’expérience d’aller vers les autres, de les écouter mais aussi de se faire une place.

Quand j’étais en âge de participer à des colos, ce concept n’existait pas et j’avais la boule au ventre quand je devais partir pour de longues périodes. Ce week-end, c’est un avant-goût pour eux. C’est important pour moi d’être de l’autre côté et de pouvoir leur montrer comment une colo fonctionne. »

« Quand je quitte mes parents, ils me manquent trop. Il faut que je m’habitue doucement ! »

Candice, 8 ans, deuxième participation au week-end comme en colo

Candice, 8 ans. ©Charles Crié/CCAS

« J’avais déjà fait cette mini-colo l’année dernière. Au moment de quitter mes parents, je stressais un peu et puis, dès que je suis montée dans le bus, ça allait. Je me suis fait des copains et des copines dans ma chambre mais j’étais un peu déçue de ne pas retrouver ma copine Margot.

J’aimerais bien partir dans une colo pour faire de l’équitation et de la danse mais, quand je quitte mes parents, ils me manquent trop. Il faut que je m’habitue doucement ! Mon moment préféré pendant le séjour, ç’a été le réveil le dimanche matin. J’avais ma veilleuse, je voyais le jour à travers les volets et mes copines étaient là : c’était un petit réveil douceur. »

 

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