Des textes ciselés et souvent drôles, écrits par le guitariste et chanteur Fabien Daïan. Une formation complète : basse, clavier, grosse caisse et samples, menée par l’homme-orchestre du duo, Rémi d’Aversa. On vous propose de découvrir Léonid, ou l’alliance d’une performance « millimétrée » et de chansons « qui viennent du ventre », et un duo programmé par la CCAS au Brusc (Var) le 1er mars pendant les rencontres culturelles des vacances d’hiver.
L’été dernier, vous aviez déjà participé aux rencontres culturelles de la CCAS : qu’est-ce qui vous a poussé à réitérer l’expérience ?
Fabien Daïan : Nous avons été invités une fois de plus par la CCAS. C’est toujours très plaisant, car nous savons que pouvoir se produire deux années de suite n’est pas automatique. Et c’est justement la rencontre avec des personnes qu’on ne croise pas habituellement en concert qui nous a donné envie de revenir.
Ce qui est super avec la CCAS, c’est qu’on se retrouve à jouer devant des publics très différents, qui ne sont pas là pour ça a priori, mais qui sont néanmoins très contents d’assister à nos concerts. Je suis impressionné par le nombre de témoignages de personnes qui nous ont dit être conscientes de la chance qu’elles ont de bénéficier d’une telle politique culturelle.
Aviez-vous déjà tourné pour une structure comme la CCAS ?
Fabien Daïan : Nous avions déjà fait des concerts pour des comités d’entreprise, mais de manière sporadique. Les tournées qui s’enchaînent, c’est propre à la CCAS. Nous avons donc tourné cet hiver et nous serons également présents cet été dans les villages vacances. Avec Léonid, et également avec la chanteuse Djazia Satour, une amie avec qui nous travaillons et que nous allons accompagner.
Pour moi, tout est politique, et en cela je me reconnais dans les valeurs de la CCAS.
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Lors d’une interview en 2020, vous avez indiqué que vos chansons n’étaient pas « politiques ». La notion de liberté est pourtant au cœur de votre projet artistique…
Fabien Daïan : Pour moi, tout est politique, et en cela je me reconnais dans les valeurs de la CCAS. Il m’est arrivé de me moquer ouvertement de certains politiciens. Mais je me suis rendu compte que ce côté un peu trop « militant » ne me correspondait pas vraiment…
La chanson, ça doit venir du ventre, de ce qu’on ressent. Ce n’est pas un discours. On ne nous demande pas d’être cohérent ni de trouver des solutions. Avec mes chansons, on est dans l’affect pur ; cela n’a pas vocation à être politique.
L’art ne serait-il donc pas fait pour convaincre ?
Fabien Daïan : Je pense que l’art consiste avant tout à être honnête envers soi-même et les autres, et à pouvoir s’exprimer sur ce que l’on ressent. Je ne souhaite pas qu’à la fin du concert on me dise : « Vous critiquez, mais qu’avez-vous comme solution à apporter ? » Je balance ce que j’ai à balancer. Si certains y sont sensibles, tant mieux ; et pour ceux qui ne le sont pas, eh bien, tant pis… Je n’ai pas à argumenter. Évidemment, il y a une énorme sensibilité politique dans ce que l’on fait. J’ai ça dans les tripes depuis que je suis tout petit.
Six ans séparent vos deux derniers albums, et l’explication que vous donnez pour cette durée plutôt inhabituelle est qu’il faut « du temps pour composer et peaufiner sans cesse la scène »…
Fabien Daïan : En effet, nous sommes assez perfectionnistes et nous ne nous simplifions pas la tâche. Nous jouons de nombreux instruments en même temps sur scène et cela nécessite une certaine rigueur. Il y a bien quelques samples, mais tout doit être joué et envoyé en temps réel. En studio, les choses sont très différentes. C’est Rémi qui joue quasiment de tous les instruments, de la batterie au piano en passant par l’orgue. Il y a un système de couches qui se crée.
Il fallait donc pouvoir adapter nos morceaux à la scène : nous avons construit notre « set » de manière à pouvoir retranscrire ce son « direct ». Mais nous souhaitons que cela ressemble également à un spectacle, que ce soit ludique. Et si c’est nécessaire, nous allons chercher les gens pour ne pas les perdre !
Rémi fait la basse, le clavier, la grosse caisse, il balance des samples avec son pied gauche et sa main droite !
Y a-t-il a une part d’improvisation sur scène ?
Fabien Daïan : Très peu. Au vu de notre configuration, nous ne pouvons pas nous le permettre. Rémi fait la basse, le clavier, la grosse caisse, il balance des samples avec son pied gauche et sa main droite. On doit être millimétrés !
Est-ce qu’il y a un morceau sur l’album que vous préférez ?
Fabien Daïan : « P’tite sœur », en duo avec Djazia Satour, me tient beaucoup à cœur. La plupart de mes amis sont des femmes. Je crois beaucoup à nos relations et je leur dédicace cette chanson… J’aime aussi « Le prince du RSA », qui traite de manière détournée et humoristique d’un sujet politique. À travers la description d’un personnage qui est bénéficiaire de prestations sociales, je dénonce cette course à la réussite, à la start-up. Pour moi, ce prince incarne l’anti-macronisme : une personne peu ambitieuse, qui vit chichement mais qui est heureuse.
Pour aller plus loin
Le groupe Léonid figure parmi les rencontres culturelles proposées l’été prochain.
Les dates de leur passage dans les villages vacances seront disponibles prochainement sur ccas.fr > rubrique Culture > Rencontres Culturelles.
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Tags: Musique Rencontres culturelles