Ils ont entre 16 et 17 ans, et ont choisi de visiter les camps d’Auschwitz-Birkenau et Ravensbrück pendant leurs vacances. Soixante-dix ans après la libération des camps de concentration, la CCAS proposait à une vingtaine de jeunes, du 25 au 31 octobre, d’aller sur les lieux de mémoire et de découvrir les villes de Berlin et de Cracovie. Avant leur départ, cinq d’entre eux ont témoigné de leurs motivations.
Sarah, 17 ans, terminale ES, Bouches-du-Rhône
J’adore l’histoire, surtout la période de la Seconde Guerre mondiale, et j’aime bien l’idée d’être sur place pour mieux comprendre. On va visiter Auschwitz et voir le mur de Berlin, c’est-à-dire des lieux qui ont « fait » l’histoire. C’est fascinant. Mais moi, j’attends de voir une autre version, me retrouver sur « ces lieux du crime », ne plus être une simple spectatrice d’images vues dans des reportages. Je veux me faire ma propre opinion : comment vivait-on dans ces camps ? Comment cela a pu se passer ? Et constater ce qu’il en reste aujourd’hui. On nous dit que les gens ont tourné la page par exemple. J’ai envie de savoir si la séparation de Berlin a laissé des traces chez les Berlinois. Est-ce que ce mur cassé est symbole de la ville, du passé ou est-ce que c’est un vestige comme un autre ?
Estève, 17 ans, terminale STI, Bourgogne
Pour les vacances de Noël dernier, j’étais parti à Caen où j’ai réalisé ce qu’avait pu être le Débarquement. Du coup, pour continuer l’histoire, et comme je n’avais pas encore vu tout ce qui concerne les camps de concentration, j’ai voulu découvrir cette colo. C’est quelque chose d’unique que j’appréhende. Je pense que cela va être émouvant.
Manon, 16 ans, première S, Nord-Pas-de-Calais
Ma mère ne s’attendait pas à ce que la CCAS propose ce type de colo, mais elle sait que j’ai toujours voulu visiter ce genre de lieu. Mon grand-père a fait la Seconde Guerre, que j’ai étudiée au lycée, et je connais plusieurs personnes qui ont déjà visité des camps de concentration. Elles m’ont dit, par exemple, que l’atmosphère était pesante. C’est sûr que ce n’est pas une colo très classique et le thème n’est pas super gai, mais je tiens à vivre ma propre expérience afin de voir quelle sera ma réaction.
Rosine, 17 ans, terminale L, Landes
J’ai toujours voulu visiter le mémorial de la Shoah à Paris, car je pensais que c’était une des choses qui pouvaient m’être accessibles de cette période en France. D’ailleurs je l’ai marqué sur ma liste de choses à faire dans la vie. Et lorsque j’ai reçu le mail du programme, je n’arrivais plus à dormir. C’est un sujet qui me passionne depuis toute jeune, même si je ne suis pas en mesure d’expliquer ce qui m’intéresse dans cette histoire. J’ai beaucoup lu et vu pas mal de photos, mais je n’arrive pas à bien voir dans ma tête comment est fait un camp.
Hugo, 16 Aans, première L, Gironde
J’hésitais entre cette colo et celle de l’Exposition universelle à Milan. Nous regardons des films et nous avons des cours en histoire sur la question, mais je ne pense pas que c’est la même chose que d’être réellement confronté aux camps. Nous savons, par exemple, qu’il y a eu 1 200 000 morts à Auschwitz. Pour se rendre compte de ce que cela signifie, il faut se rendre sur place. Je m’attends à découvrir une certaine tristesse. Nous n’allons pas rire tout le temps, c’est sûr. Toutefois, je n’ai pas peur d’y aller.
Pour aller plus loin
À voir sur la chaîne Youtube ccasenergie : Pèlerinage à Sachsenhausen et Ravensbrück, un film réalisé à partir du documentaire initié par la Fondation des déportés de Sachsenhausen, en avril 1996.