C’était une des innovations de cette quinzième édition de CapÉchecs. Dans le cadre d’échanges scolaires, corroborant l’amitié entre les deux pays, quatre jeunes Russes et quatre Français se sont affrontés durant deux jours dans un tournoi à cadence rapide, dans la bibliothèque du centre de vacances du Cap d’Agde.
La veille, à Montpellier, pour le match aller, le score fut sans appel : 8-0 pour la Russie. La suprématie de l’Est anéantissait quasiment les espoirs des quatre joueurs français, représentant le club échecs de Montpellier. Mais aux échecs, le jeu prime bien souvent sur l’enjeu. Alors ce samedi matin, dans la bibliothèque du centre de vacances de la CCAS, si les Russes, au final, ont confirmé leur statut de favoris, ne laissant aux Héraultais que le privilège d’engranger deux points et demi, l’objectif initial était atteint.
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Support et prétexte à l’échange et aux rencontres entre différentes cultures, le jeu des rois a aboli les frontières pour engendrer des sourires, des poignées de main et des échanges complices amenés à être proroger dans le futur. Invités grâce à leur victoire finale au tournoi interscolaire, Belaya Ladya, une institution en Russie, les originaires de la région de l’Oural ont ainsi promis de rendre la pareille à leurs homologues français, prouvant que l’ambiance fraternelle qui règne dans les allées du centre est sans conteste contagieuse.
Une jeunesse omniprésente
Expéditif dans son face-à-face avec Lisa, Artem, 9 ans, le benjamin de la compétition, satisfait du devoir accompli, ne pouvait cependant dissimuler cette candeur évidente.
« C’est la première fois que je viens en France. C’est très intéressant de rencontrer des personnes de pays étrangers. Quand ils viendront chez nous, je leur montrerai les parcs, la vue panoramique, les sculptures de ma ville. »
De son côté, Hogan, 14 ans, forcément déçu du résultat, nuançait toutefois la défaite. « C’était très sympa. Ça nous permet aussi de mesurer nos capacités à l’échelle mondiale. Et puis, malgré la barrière de la langue, nous avons pu échanger sur le jeu et même nous donner mutuellement des conseils. »
Engagé comme ses camarades dans les différents opens du Cap, le pensionnaire du club de Montpellier incarnait bien cette jeunesse omniprésente autour des échiquiers. Si pour lui et ses camarades, la semaine laissait entrevoir d’autres belles rencontres, pour les petits Russes, l’aventure ne pouvait être prolongée… Mais le rêve, lui, devint réalité. Celui d’être aux côtés de Karpov, en personne, lors de la remise de leur prix ! Et c’est les yeux pétillants que ces champions en herbe ont pu admirer, même furtivement, une icône qu’ils n’avaient jamais rencontrée sur leurs terres… Alors, oui, CapÉchecs est bien le carrefour des possibles.
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