À 28 et 23 ans, Nadège et Charles Papon exposent pour la première fois une oeuvre d’art contemporain, « Été 67 », au festival Horizons Arts Nature en Sancy, du 24 juin au 24 septembre. Installée sur le lac de Laspialade, l’oeuvre évoque l’insouciance et la gaieté des années 1970. Empreinte de l’histoire familiale des deux jeunes architectes, parrainée par la CCAS dans la catégorie Jeunes talents, « Été 67 » est recyclable.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer à l’aventure Horizons Arts Nature en Sancy ?
C’est l’opportunité d’exprimer notre sensibilité artistique dans un lieu qui nous est cher, le territoire de notre enfance, celui où l’on travaille, où l’on vit. C’est un grand plaisir de pouvoir exposer ici, près de notre village. Participer au festival Horizons Arts Nature en Sancy est la meilleure façon, pour nous, de montrer notre terre natale aux gens du monde et de faire découvrir l’art contemporain aux gens de notre terre. Les faire se rencontrer. Ici, on est loin des musées, des théâtres… ce qui ne veut pas dire que leur esprit est fermé. Mais la campagne n’est pas habituée à la création artistique contemporaine. C’est donc une invitation à la découverte. On espère bien que les habitants des environs s’empareront de notre création, qu’ils seront fiers de nous.
En quoi consiste votre création artistique intitulée « Été 67 » ?
« Été 67 » évoque le camping ; une certaine façon de passer ses vacances – plus proche de la nature – aujourd’hui disparue. Notre création est constituée de petites tentes – une dizaine –, ancrées çà et là sur le lac de Laspialade. Elles vont flotter sur l’eau et se mouvoir de quelques centimètres au gré du vent. Les tissus bariolés rappellent les imprimés et les motifs psychédéliques des années 1970. Il y aura un effet miroir avec le reflet des tentes dans le lac, d’autant que sa couleur évolue en fonction de la lumière et de l’heure. Cela va révéler un côté merveilleux propre aux années 1970. Nous avons voulu une oeuvre très ludique et colorée à l’image de ces années-là.
Quelles ont été vos sources d’inspiration ?
C’est d’abord un clin d’oeil à nos ancêtres, plus précisément à notre grand-père paternel qui est né et a vécu sur les bords du lac de Laspialade, à l’enfance de notre père aussi. « Été 67 » fait référence à notre histoire, mais elle est également le fruit d’un travail familial collectif. Nos parents y ont collaboré. Notre mère a cousu les tissus, notre père a participé à son installation… C’est une sorte d’hommage aux vacances des années 1970, du moins telles que nous nous les imaginions. À l’époque, les gens partaient longtemps et campaient sur les bords du lac.
Comment avez-vous accueilli le parrainage de la CCAS ? Que vous apporte-t-il ?
C’était une bonne surprise. Nous sommes évidemment très fiers d’avoir été choisis parmi dix artistes internationaux. C’est une reconnaissance. Ce parrainage nous offre une visibilité supplémentaire. Nous avions entendu parler de la CCAS et surtout de son centre de vacances à Super-Besse, mais sans la connaître vraiment. Nous partageons la même démarche : celle de susciter la curiosité, d’éveiller les esprits à l’art contemporain. Nous contribuons à amener l’art et la culture là où on ne les attend pas forcément. Vous êtes très préoccupés par les questions d’écologie et de développement durable.
Que deviendra « Été 67 » à la fin du festival ?
Écologie rime avec simplicité et bon sens. Fin septembre, notre création sera entièrement démontée. Tous les composants seront réutilisés. Elle n’aura donc aucun impact sur l’environnement. L’écosystème local, très particulier, ne sera pas endommagé. C’était fondamental pour nous. « Été 67 » a été conçu dans cet esprit-là, en accord avec la nature, avec des matériaux recyclables. C’est une oeuvre éphémère et ponctuelle. Il ne restera aucune trace de notre passage : la boucle sera bouclée.
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