Saint-Antonin-Noble-Val entre histoire et nature
Textes de Frédérique Arbouet – Photos de Joseph Marando
Pour prendre les chemins de traverse, chercher le dépaysement, nul besoin de partir au bout du monde. Saint-Antonin-Noble-Val réunit patrimoine historique et patrimoine naturel. La découverte de cette cité médiévale et de ses environs incite aussi bien à des vacances actives qu’à un séjour reposant.
Aux confins de trois anciennes provinces, le Rouergue, le Quercy et l’Albigeois et avec en toile de fond les falaises des gorges de l’Aveyron, Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne) est né, au VIIIe siècle, autour d’une abbaye bénédictine. Au Moyen Âge, la ville fut un important centre artisanal et commercial (production de cuir et de draps de laine). Pendant la guerre de Cent Ans, Saint-Antonin changea cinq fois d’allégeance. Lors des guerres de Religion, s’étant proclamée République protestante, Louis XIII en fit le siège en 1622. De son histoire riche et mouvementée, elle conserve de nombreuses traces médiévales : l’ancien couvent des Génovéfains, la Maison du Roy, la Maison de l’Amour, les tanneries. Sans oublier la Maison Romane, le plus ancien bâtiment civil de France. En déambulant aujourd’hui entre ruelles et venelles, le visiteur découvre de vieilles demeures enchevêtrées depuis plus de huit siècles : maisons à ogives, à colombages, passages couverts, fenêtres à meneaux…
Au fil de l’eau
La longue histoire de Saint-Antonin, blotti au pied du Roc d’Anglars, est intimement liée à la présence de rivières et de sources. Née au confluent de l’Aveyron et de la Bonnette, la ville est sillonnée par un réseau de canaux ouverts ou souterrains, qui représentent, comme le disent les anciens, « le sang de Saint-Antonin ». Une ressource naturelle à qui la ville doit toutes ses activités économiques : commerce, artisanat jusqu’au XIXe, puis ville thermale au début du XXe siècle. Mais la grande crue de 1930 stoppera cette dernière activité. Aujourd’hui, l’eau minérale de la source de Saleth, riche en calcium et magnésium, est mise en bouteille et commercialisée sous le nom de « Saint-Antonin ».
Entre ciel et terre, les villages perchés
Partir au petit matin. La brume s’évapore avec l’arrivée des rayons du soleil au-dessus des falaises. La route verdoyante et sinueuse longe les gorges de l’Aveyron. De promontoires en éperons rocheux, les villages perchés dominent collines, vignes et forêts. Bastides et châteaux se découpent sur le ciel, s’accrochant à la roche calcaire. Au détour d’un virage, Penne et sa forteresse défient les lois de l’équilibre, surplombant la rivière. Bruniquel, village aux ruelles tortueuses et escarpées, est couronné par ses deux châteaux (XIIe et XVe siècles) qui ont servi en 1975 de cadre au film Le vieux fusil. Traverser la forêt profonde de la Grésigne. S’ensuivent la cité fortifiée de Puycelsi puis la bastide Castelnau-de-Mont-miral avec sa place à arcades. « Le mont d’où l’on voit » domine le vignoble de Gaillac. Continuer, entre vallons et plateaux calcaires, la route jusqu’à la fascinante et intemporelle cité médiévale, de Cordes-sur-Ciel, échouée sur un puech. Cette bastide fondée en 1222 recèle des trésors d’architecture gothique. Poursuivre jusqu’à Najac qui s’enroule autour d’une arête rocheuse et s’étire tout au long d’une rue unique. Tout au bout, sa forteresse du XIIIe siècle surveille les méandres de l’Aveyron. Et là, en cette fin de journée, regarder le soleil se coucher entre ciel et terre.
N’oublions pas… La gare de Borredon et le camp de Judes de Septfonds
En 1939, la guerre d’Espagne avec la victoire du général Franco pousse à l’exode des centaines de milliers de réfugiés. C’est la Retirada durant laquelle près d’un demi-million de personnes franchissent la frontière des Pyrénées, dans de terribles conditions. Rongée par la crise économique, en proie aux sentiments xénophobes, repliée sur elle-même, la société française offre aux réfugiés un accueil plus que mitigé. Le gouvernement Daladier prévoit l’internement administratif des étrangers « indésirables ». Du 5 au 12 mars 1939, 16 000 Républicains, réfugiés espagnols fuyant le franquisme, arrivent en gare de Borredon et gagnent à pied et en rase campagne le camp de Judes à Septfonds (Tarn-et-Garonne). Là, parqués et entassés dans ce camp, ils construisent eux-mêmes 45 baraques faites de planches et de tôle ondulée. Humiliés, ils subissent des conditions de vie extrêmement précaires ainsi que des conditions de surveillance drastiques. Les autorités françaises nomment elles-mêmes, ce lieu « camp de concentration » qui accueillera ensuite opposants au gouvernement de Vichy et résistants, puis les juifs étrangers et français. Aujourd’hui, l’une de ces baraques a été reconstituée et se visite en accès libre toute l’année.
Sport et nature entre rivière et falaises, au coeur des gorges de l’Aveyron
Creusée dans un plateau calcaire, l’Aveyron est une rivière tranquille qui traverse des paysages naturels encore préservés. Elle a sculpté des falaises impressionnantes, des cirques grandioses et des méandres sauvages. Pour petits et grands, en famille ou entre amis, les gorges de l’Aveyron, véritable écrin de nature sauvage, sont un site propice pour des vacances farniente, ludiques ou sportives, au bord de l’eau. Partir en randonnée pédestre, à VTT, à cheval ou même à dos d’âne, escalader des falaises accessibles à tous les niveaux, plonger dans les profondeurs de la terre en excursion spéléologique, grimper à bord d’une embarcation pour se laisser porter par la magie des paysages. De la découverte à l’initiation, de l’apprentissage au perfectionnement ou accompagnement, toutes les activités proposées permettent de découvrir autrement ce territoire classé Natura 2000. Un dépaysement garanti au plus près de la nature.
Infos pratiques
Le centre Campéole St-Antonin-Noble-Val
Centre de vacances Campéole
Route de Marsac
82140 St-Antonin-Noble-Val
Tél. : 05 63 30 64 30
Activités du centre
- pratiques sportives: VTT, spéléologie, canoë…
- animations culturelles: découverte du patrimoine, de la faune et de la flore…
Le plus du centre
Proximité des berges de l’Aveyron, barques, pêche… Piscine. Restauration.
Hébergement
Tentes, bungalows avec sanitaires, campeurs et camping-cars. Accueil adapté aux personnes en situation de handicap.
CMCAS de Toulouse
66, rue du Béarnais BP 7049
31069 Toulouse Cedex 7
Tél. : 0 810 250 120
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