Claude Nahon (EDF) : « Le social doit faire partie de la question climatique »

©A.Detienne/EDF

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Claude Nahon, directrice du développement durable à EDF, fait le bilan de la COP22, qui réunissait 197 États préoccupés par le réchauffement climatique qui s’est tenue sous l’égide des Nations Unies à Marrakech (Maroc) du 7 au 18 novembre.

Que retenez-vous de la COP de Marrakech, à laquelle vous avez participé ?
C’était une COP technique. Une COP intermédiaire, comme on dit, où il ne s’est pas passé grand-chose de nouveau dans l’enceinte des négociations. Sans l’élan et ce vent de nouveauté dans l’approche que nous avions connus à Paris. Il y a eu cependant un côté très positif à Marrakech, que j’ai bien vu et ressenti, et s’est tenu hors des enceintes : les entreprises sont désormais reconnues et acceptées comme porteuses de solutions. Du jamais vu jusqu’alors. Le nucléaire fait même partie des solutions qui sont discutées, ce qui n’avait pas été le cas lors de la conférence de Paris. Mais, selon moi, le plus important a été la prise de conscience généralisée qu’il faut tenir compte des perdants. Ceux qui n’ont rien à gagner à la transition énergétique. Je m’explique : le sujet maintenant, c’est comment accompagner les gens dont on va détruire les emplois en décarbonant les économies. Et ne pas avoir seulement en ligne d’horizon la création de nouveaux emplois verts.

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Où est l’enjeu de la transition énergétique pour nos pays développés?
C’est celui de l’accompagnement de la transformation des jobs ! C’est comment, par exemple, on va aider les mineurs, souvent peu qualifiés, à faire autre chose quand on va arrêter le charbon. Le social avait fait une entrée timide lors de la conférence de Copenhague. À Marrakech, on a vu qu’il doit pleinement faire partie de la question climatique. Et cette question du social, de nos emplois dans les pays développés, elle est arrivée mine de rien par les États-Unis !

Qu’est-ce qui vous rend confiante pour les années qui viennent ?
L’affirmation du rôle des infraétatiques, du rôle des villes, des entreprises, des régions, qui prennent des engagements et qui partout agissent. On voit enfin entrer la question des territoires ! Et si les États font avec des lois, les territoires, eux, font avec les hommes. On entre dans le réel, maintenant ! Pour nous, groupe EDF, cela nous conduit à une réflexion plus poussée sur l’avenir et les mutations en matière d’énergie. L’énergie vit plusieurs révolutions. En premier lieu, et c’est parti, la révolution digitale, grâce aux objets connectés, pilotables à distance via votre smartphone ou votre tablette. Une maison connectée, ça permet de remettre du service au cœur de la relation avec votre client. Autre révolution : demain l’énergie sera très décentralisée. Notamment avec l’émergence de l’autoconsommation. Cette pratique marque un tournant dans la transition énergétique : les clients, qu’ils soient particuliers, industriels ou collectivités, ont envie de maîtriser davantage leur rapport à l’énergie. Une énergie qui se devra d’être décarbonée. Et qui s’appuiera naturellement sur… l’électricité.

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