Les mille visages des Sables
Textes de Marie-Line Vitu – Photos de Charles Crié
Si le tour du monde à la voile en solitaire a mis en lumière les Sables-d’Olonne, la paisible cité balnéaire vaut à elle seule le détour. Littoral sauvage préservé, patrimoine historique abondant, sentiers côtiers aménagés et climat doux font d’elle un lieu de villégiature et de résidence recherché.
Des Sables-d’Olonne, on ne retient souvent que le front de mer défiguré par le béton. Certes, dans les années 1960, d’insipides immeubles ont poussé comme des champignons. Mais subsistent, ça et là, de magnifiques villas style Art déco. Ces joyaux architecturaux de la Belle Époque confèrent à la cité balnéaire son cachet prestigieux d’antan. Elle fut, en effet, une destination mondaine très prisée dès le début du XIXe siècle. Sa grande plage de sable fin qui s’étire sur 3 km est qualifiée, à l’époque, de l’une des « plus belles plages d’Europe ». Du reste, l’endroit bénéficie d’une luminosité exceptionnelle qui lui vaudra le surnom de « Côte de lumière ». La beauté du site, ajoutée à la mode des bains de mer, suscite l’engouement des vacanciers fortunés. L’arrivée du chemin de fer en 1866 en facilite l’accès. Hôtels de luxe et casinos conçus pour accueillir les touristes favorisent l’essor de la bourgade sablaise, dont l’économie dépend essentiellement de la pêche. Les baigneurs apprécient par ailleurs de flâner sur le bord de mer. Érigé sous François Ier, dans un premier temps pour préserver la ville de l’ensablement et des tempêtes, le Remblai fut étendu en 1850. Cette longue promenade, qui épouse les courbes du littoral, devient un lieu privilégié de balades. Plus tard, un réseau de sentiers et de pistes cyclables longeant la baie sera aménagé. Quant à la plage, elle attire chaque année toujours plus d’estivants. Réputée pour ses vagues puissantes, elle fait également le bonheur des surfeurs.
La côte sauvage
En poursuivant à l’est vers Le Château-d’Olonne, la côte sauvage tranche avec la quiétude du rivage sablais. Déployée depuis la plage de Tanchet jusqu’à la baie de Cayola, elle forme un long ruban (5 km) de falaises rocheuses sculptées par l’océan. On peut y voir l’enfer ! Plus exactement, le Puits d’Enfer : une impressionnante cavité naturelle creusée par le ressac, de 50 m de long sur 3 de large avec une profondeur de 10 m. Les vagues s’y engouffrent avec fracas, générant un bouillonnement permanent qui ravit les touristes.
La Paracou
À l’opposé, les dunes de l’Aubraie et la plage de La Paracou sont d’une rare beauté. Rempart naturel contre les assauts répétés de l’océan, elles préservent l’arrière-pays des vents. Une flore variée, composée d’oyats, ces roseaux des sables, de roses Pimprenelle, de pourpiers de mer… indispensables pour fixer la dune, tapisse ce site protégé. Dès le printemps, c’est une explosion de couleurs.
Les marais
En remontant vers le nord, L’Île-d’Olonne dévoile un autre environnement remarquable. Verdoyant celui-là. Dans cette zone humide alimentée par les rivières de l’Auzance et de la Vertonne, les Gallo-Romains y ont aménagé des marais salants. Si, de nos jours, quelques sauniers exercent toujours, la plupart des bassins ont été transformés en marais salés, dédiés à la pisciculture (anguilles, civelles…). Les 1 300 hectares servent aussi de réserve ornithologique.
Si la nature est abondante en pays des Olonne, avec ses paysages multiples, Les Sables restent tournés vers l’océan.
Des villages dans la ville
Ce sont ses quartiers à l’identité et à l’histoire bien marquées qui insufflent son caractère original aux Sables. Pour apprécier, il suffit de se balader et regarder…
• La Chaume, berceau de la cité, l’ancienne Île Vertime, ses peintures en trompe l’oeil (rue Sainte-Anne), sa tour Arundel, classée monument historique, et ses rues étroites dans lesquelles subsistent de vieux compteurs EDF (également classés).
• Le Passage : quartier des pêcheurs et des armateurs par excellence, avec la rue de l’Enfer, insolite ruelle qui ne dépasse pas les 40 cm de large au sol.
• L’Île Penotte, très pittoresque, ses ruelles avec ses maisons aux façades décorées de mosaïques en coquillage.
Les villas balnéaires
Plus exubérantes les unes que les autres, les villas Blanche, Flore, Mirasol, La Pallazo Clementina ou La Riviera… marquent l’âge d’or de la station balnéaire et les prémices du tourisme. Ces palaces furent édifiés, dans les années 1900, par de riches bourgeois en villégiature sur la côte de Lumière. Avec un accès direct à la plage, ils leur offraient une vue imprenable sur l’océan. Vendues à la découpe, les anciennes villas abritent aujourd’hui de somptueux appartements privatifs.
Une cité maritime
Les Sables-d’Olonne se sont développés sur une dune au XIIIe siècle. « Olona » signifie au-dessus des eaux. Rattachés à la ville d’Olonne, Les Sables deviennent autonomes en 1472, Louis XI souhaitant en faire le port principal du royaume. Sous Louis XIV, La Cabaude devient le premier port morutier français. C’est, aujourd’hui, le 5e port de pêche français. En 1979, Les Sables s’enrichissent d’un nouveau port, dédié à la plaisance. C’est du Port Olona que s’élancent (et y reviennent), entres autres, les concurrents du Vendée Globe.
Infos pratiques
Centre de vacances CCAS
9 bis, place du Poilu-de-France
85100 Les Sables-d’Olonne
Tél. : 02 51 21 33 81
Le plus du centre
La maison familiale est située en plein centre-ville, à 300 m de la plage. Des visites guidées sont organisées, chaque semaine, pour explorer la ville et son environnement. L’été, découverte du littoral, initiation à la pêche en mer et à la voile habitable par des collègues de la CMCAS Loire-Atlantique Vendée. Parcours de découverte du marais en paddle ou en canoë. Prix négociés pour la thalasso et le golf. À voir directement à l’accueil du centre.
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