Vos enfants partent en colo… ils veillent. Ils, ce sont les logisticiens des transports de la CCAS d’astreinte qui, comme chaque week-end de grands départs, sont sur le pont. Pour les colos de février, 5294 jeunes de 6 à 17 ans sont partis, et arrivés à bon port.
Accueil des convois en transit dans les gares parisiennes, transferts des enfants et ados vers les centres de vacances, numéro vert d’urgence pour les 15-17 ans : les « aiguilleurs » de la CCAS ont, au préalable, minutieusement organisé les voyages des jeunes. Mais surtout, les logisticiens d’astreinte parent à tous les problèmes rencontrés le temps du voyage. Reportage le 12 février dernier.
« – Bonjour, la SNCF a supprimé le train que mon fils devait prendre. Elle propose un nouvel itinéraire. Que dois-je faire ? », interroge, au téléphone, la maman d’Augustin, ado de 15-17 ans en partance pour la colo de Vaujany, dans l’Isère. « – Dans quelle colo se rend-il ? Quel est son parcours ? À quelle heure arrivera-t-il à Grenoble ? », s’enquiert Franck Landelle, du Pôle convoyage de la CCAS, coordinateur des transits parisiens et en appui aux voyages. « – Ne vous inquiétez pas, madame, je fais le nécessaire pour le transfert final jusqu’à sa colo. Il prendra la navette de 17 heures. Demandez à votre fils de rester joignable sur son portable, au cas où. Merci de nous avoir prévenus, madame. Bonne journée. »
Allô, le numéro vert d’urgence ?
À peine 9 heures ce dimanche 12 février et déjà plusieurs appels sur le numéro vert d’urgence dédié aux ados 15-17 ans et sur celui spécialement affecté aux convoyeurs. Aujourd’hui, c’est jour de grand départ. Les 15-17 ans – qui voyagent sans accompagnateurs – prennent leur train ou s’apprêtent à le faire. Ces jeunes chanceux traversent la France pour rejoindre les pistes enneigées des Pyrénées et surtout des Alpes. Tout a été préparé, scrupuleusement organisé en amont par le Pôle convoyage de la CCAS et les correspondants convoyage des CMCAS : les billets de train, les transits (acheminement d’une gare parisienne à une autre) ainsi que les transferts (l’acheminement en bus, taxi ou voiture, de la gare d’arrivée aux centres de vacances). Après avoir terminé la conversation avec la maman, Franck avertit aussitôt le responsable d’astreinte du territoire correspondant (Dauphiné-Drôme-Ardèche en l’occurrence) qui préviendra à son tour le directeur de la colo dans laquelle Augustin est attendu. Il informe également son collègue, Cédric Musto, logisticien des transports d’astreinte ce jour-là, afin qu’il coordonne le transfert final d’Augustin jusqu’à sa colo.
Et si un ado arrivait très tardivement et qu’aucun transfert n’existe, que se passerait-il ? « Dans ce cas précis, c’est l’astreinte du territoire accueillant qui prend le relais et s’occupe de l’acheminement de l’ado vers sa colo. Quoi qu’il en soit, on se doit de trouver une solution, c’est notre métier. On ne laisse jamais un ado ou un convoi (enfants avec accompagnateurs) dans la nature », insiste Franck.
Numéro vert : 0800 406 723
Le numéro vert d’assistance est destiné aux 15-17 ans qui voyagent seuls, mais pas sans aide ni soutien. En savoir plus |
Gérer les imprévus
Train loupé ou supprimé, billet égaré, volé ou volontairement changé par l’ado, retard ou erreur de correspondance, grèves, intempéries, accidents de voirie… les logisticiens sont là pour aiguiller les ados, en errance ou en difficulté, et intervenir au plus vite. « La CCAS met tout en œuvre pour que le voyage des enfants se passe bien », explique Franck. Les parents peuvent être rassurés. Un maillage minutieux est tissé : liste des 15-17 ans avec leur itinéraire, planning des transporteurs dans les gares de province, horaires des navettes pour le transfert vers les colonies dans chaque région. Des informations qui offrent une vue d’ensemble nécessaire pour connaître le parcours des ados. « Il s’agit de bien anticiper et tout quadriller afin d’éviter d’être débordé », explique l’agent d’astreinte. Une organisation rigoureuse où rien n’est laissé au hasard. Il s’agit en effet, pour le Pôle convoyage de la CCAS, de garantir un maximum de sécurité aux jeunes durant leur trajet en limitant, autant que faire se peut, les correspondances. Reste à gérer les impondérables…
Le numéro vert chauffe… Les imprévus s’enchaînent et les problèmes à régler aussi… Guillaume, Parisien en route pour Megève, a changé son billet pour voyager avec son copain Antoine. Bon, il a eu le réflexe de prévenir… Du coup, son horaire de transfert vers Megève change. Paul, lui, a loupé son train Paris-Pau. On le prévoit sur la dernière navette de 20h15 en gare de Pau pour rejoindre Bielle, son centre de vacances dans les Pyrénées. Bastien, de Montpellier, a, lui aussi, loupé son TGV pour Grenoble… « Une chaîne humaine est mobilisée pour veiller au bon déroulement des voyages », souligne Franck. À chaque incident, toutes les étapes de la filière sont prévenues et s’attachent à ce que chaque ado soit transféré comme prévu. Car un grain de sable aura des répercussions en chaîne…
Ce dimanche 12 février, ce sont près de 400 ados âgés de 15-17 ans qui auront voyagé dans toute la France et seront arrivés à bon port. Près de 60 transferts (pour acheminer les 6-17 ans) vers les centres de vacances ont été organisés dans toute la France.
Ce jour de grands mouvements, trois logisticiens sont mobilisés : Franck Landelle, basé au siège de la CCAS à Montreuil, et deux collègues de la plaque convoyage Centre-Est-Rhône-Alpes : Sylvie Khaldi, basée à Saint-Étienne, et Cédric Musto, à Lyon. Ils peuvent intervenir sur tout le territoire national, quel que soit le lieu du problème rencontré. La plaque Centre-Est-Rhône-Alpes est fortement sollicitée en cette période. Elle concentre en effet un nombre élevé d’arrivées, de transferts et de départs. « Ce week-end, c’est un millier de 6-17 ans qui sont accueillis en Rhône-Alpes », détaille Cédric Musto.
137 convois CCAS dans les chemins de fer français
En plus de gérer le numéro vert des ados et des convoyeurs, les trois logisticiens des transports ont en charge le suivi de ce que l’on nomme les convois (de 4 à 80 personnes pour ce dimanche). Ces groupes, composés d’enfants âgés de 6 à 14 ans qui parcourent la France pour rejoindre les centres de vacances, sont escortés par des convoyeurs bénévoles. Ce dimanche, ce sont 137 convois, soit plus de 2000 personnes, qui circulent à bord des trains dans toute la France. Une lourde responsabilité !
Bien que tout soit parfaitement coordonné – les convois sont en quelque sorte pistés –, les contretemps et autres complications ne manquent pas de survenir… En cas de souci, les convoyeurs et les bénévoles en gare peuvent compter sur la réactivité du Pôle convoyage d’astreinte.
10 heures. Les premiers convois partis de province commencent à affluer vers les gares parisiennes, principalement vers la gare de Lyon. Pour continuer leur voyage, ils sont obligés de changer de gare. C’est ce qu’on appelle les transits, dont Franck a en charge la coordination à Paris. Ils sont effectués en bus ou petits vans selon la taille des groupes transportés. Quinze transits ont été effectués ce jour dans les gares parisiennes dont l’essentiel à partir de Paris Gare de Lyon.
D’une gare parisienne à une autre
Avant chaque départ, le chauffeur du bus doit appeler Franck. « On vérifie auprès du chauffeur que tous les enfants sont bien montés et dans le bon véhicule. Plusieurs convois venus de régions différentes peuvent prendre un même bus pour rallier une autre gare », fait-il remarquer. « Aujourd’hui par exemple, nous avons 8 convois soit 72 personnes, dont des tout-petits qui vont rallier la même gare au même moment (de Saint-Lazare à Paris Gare de Lyon). Nous devons nous assurer qu’aucun convoi n’a été oublié ou ne s’est trompé de navette », poursuit le coordinateur des transits parisiens. D’où une vigilance accrue.
Les appels s’enchaînent et le numéro vert d’urgence vire vite au rouge…
Durant le transit entre la gare du Nord et celle de Lyon, un chef de convoi a égaré le sac contenant les billets de train et les carnets sanitaires… Pas d’affolement, Sylvie prend les choses en main. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, elle a envoyé au convoyeur la référence SNCF du billet groupe afin qu’il puisse le rééditer. Le convoi de Valenciennes en partance pour Châtel (Alpes) prendra son train comme prévu. « Concernant les carnets sanitaires, j’ai informé le directeur de territoire Nord-Pas-de-Calais ; il contacte tous les parents. Les carnets sanitaires contiennent des informations très importantes : problèmes d’allergie, suivi médicamenteux, etc. Le nécessaire a été fait : le directeur de la colo de Châtel sera ce soir en possession de ces infos afin de bien prendre en charge les enfants », rassure Sylvie.
Le TGV Paris-Gap de 14h8 accuse plusieurs heures de retard à cause d’une panne. Pas d’inquiétude ! Aussitôt avertis, Sylvie et Cédric font le nécessaire… Quelle que que soit l’heure à laquelle les 13 gamins et leurs accompagnateurs arriveront en gare de Gap, même très tard (vers 23 heures, si tout se passe comme annoncé par la SNCF), un bus les attendra pour les acheminer vers la colo de Saint-Michel-de-Chaillol. Des paniers-repas, négociés avec la SNCF par les logisticiens, seront distribués à Valence. Les enfants et leurs accompagnateurs pourront voyager le ventre rempli jusqu’à Gap…
Une journée tout ce qui a de plus normale
Pallier les impondérables, amoindrir les galères et faire contre mauvaise fortune bon cœur comme dit le proverbe populaire, une tâche qui tient à cœur des logisticiens transport de la CCAS. « À chaque problème, une solution », confirment-ils.
22 heures. La journée s’achève… presque. C’est confirmé : tous les 15-17 ans sont sous la couette. Et la plupart des convois ont rejoint leur destination. Ouf ! Reste le convoi du Paris-Gap dont l’arrivée est prévue à 23 heures en gare de Gap. « Je reste en veille tant que le transfert n’a pas été réalisé et que les 13 enfants ne sont pas arrivés à la colo de Saint-Michel-de-Chaillol », explique Cédric Musto.
« Aujourd’hui, ce fut une journée classique pour un gros week-end comme celui-là. Pas de catastrophe même si on ne peut éviter les coups de flip », résume Sylvie. « On a connu pire. Quand il faut gérer les intempéries ou les grèves des transports… », en rigole Sylvie après coup. Sylvie, Cédric et Franck, eux, n’iront se coucher que lorsqu’ils auront l’assurance, par les directeurs de territoire, que tous les enfants ont bien rejoint leur colo.
Ce dimanche 12 février, ce sont près de 400 personnes – enfants avec convoyeurs – qui ont transité par Paris. Ce sont 1473 enfants de 6 à 14 ans, accompagnés de 652 convoyeurs, qui ont voyagé dans de bonnes conditions grâce au Pôle convoyage de la CCAS et l’ensemble des professionnels, élus des CMCAS, des SLVie, sans oublier les bénévoles.
Une journée banale pour les logisticiens des transports… sûrement au regard du nombre de personnes – environ 33 000 – qu’ils font voyager chaque année.
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