Les jurés de la CMCAS Anjou Maine au festival Premiers Plans d’Angers 2018. ©Charles Crié/CCAS
Au festival Premiers Plans d’Angers, il n’y a pas que le jury présidé par Catherine Deneuve. La CCAS a aussi ses jurés. Tous agents des IEG, ils doivent désigner le meilleur long métrage français parmi la sélection officielle. Qui sont-ils et comment choisissent-ils ?
Ils sont sept et ont entre 30 et 77 ans. Ils sont agents actifs ou inactifs des IEG et bénéficiaires de la CMCAS Anjou Maine. Leur mission : primer, parmi la sélection officielle du festival Premiers Plans d’Angers, le long métrage français qu’ils jugeront le « meilleur ». Depuis deux ans, ils ne s’attellent plus aux courts mais aux longs métrages. Leur rôle n’est pas sans conséquence : le réalisateur primé tournera l’été prochain dans les centres CCAS pour présenter son film aux vacanciers. Trois membres du jury 2018 nous expliquent pourquoi ils ont voulu participer.
« Cette expérience permet de s’ouvrir à d’autres formes de cinéma »
Anne Forestier, 31 ans, agent EDF commerce, Angers
« C’est la deuxième fois que je fais partie du jury. J’ai pris une semaine de congés pour venir. Cela demande du temps mais ça me plaît. J’aime le cinéma, mais je ne suis pas pour autant une passionnée. D’ailleurs, dans ma vie personnelle, je ne vais voir que des blockbusters [films grand public à gros budget, ndlr]. Cette expérience permet de s’ouvrir à d’autres formes de cinéma. En 2013, par exemple, j’avais eu un véritable coup de cœur pour « Blancanieves » de Pablo Berger, un long métrage en noir et blanc, muet. Le film avait été présenté lors de la cérémonie d’ouverture.
On peut découvrir et apprendre à connaître des réalisateurs qui deviendront peut-être célèbres.
J’aime aussi la bonne ambiance qui règne dans le groupe : nous essayons d’aller voir ensemble les longs métrages et les rétrospectives. Pour autant, nous avons décidé de ne pas partager nos impressions avant samedi matin, jour de la délibération. Nous préférons entretenir le suspense. »
« Je me rends compte qu’on ne se trompe pas dans nos choix de films »
Robert Philibert, 77 ans, retraité EDF, Laval
« C’est la septième année que je participe à Premiers Plans. Ce que j’apprécie, c’est bien sûr le cinéma, mais aussi l’ambiance qu’il y a dans l’équipe. On travaille toute l’année. Nous avons plusieurs réunions pour organiser les soirées et l’accueil des agents. Ce que je préfère dans la programmation, ce sont les courts métrages d’écoles.
J’aime l’idée de voir des films frais, réalisés par des personnes qui ont une vingtaine d’années. Ça donne une bonne idée de l’évolution de la vie et de notre société, des préoccupations des nouvelles générations.
C’est d’ailleurs pour cela que je trouve dommage qu’il y ait peu de jeunes agents qui participent. On essaie de les attirer grâce aux tarifs bas des places. Dans le jury cette année, il y a seulement deux actifs. C’est sûrement lié à la problématique des détachements. Ils ont dû prendre des congés pour venir. Mais je pense aussi que le côté intello attaché au cinéma d’art et d’essai y est pour beaucoup. Ce qui me fait plaisir, c’est que je me rends compte qu’on ne se trompe pas dans nos choix. L’année dernière, par exemple, nous avons choisi de primer « Compte tes blessures », de Morgan Simon, qui a reçu de nombreux autres prix après le nôtre [l’acteur principal, Kévin Azaïs, a eu le césar du meilleur espoir masculin, et le film, plusieurs récompenses, ndlr] ».
« Le film que l’on choisit doit correspondre aux valeurs de la CCAS »
Élisabeth Robert, 57 ans, retraitée Enedis, Angers
Elisabeth Robert, première présidente du jury. ©Charles Crié/CCAS
« J’ai été étonnée d’avoir été choisie comme présidente par le groupe de travail, je ne m’y attendais pas. Mon rôle consiste surtout à rappeler la déontologie. Le film que l’on choisit doit correspondre aux valeurs de la CCAS.
On a tous des coups de cœur pour des raisons subjectives, mais notre point commun, c’est qu’on fait partie des Activités Sociales. On doit intégrer et diffuser le film dans les centres de vacances. Par exemple, on ne pourra pas choisir un film trop violent.
Nous n’avons pas tous les mêmes connaissances, le même rapport au cinéma. Dans le groupe, certains ont une grande culture cinématographique. Mais chacun d’entre nous a la passion de découvrir, de parler à ces jeunes, de voir et comprendre leur vision du monde. Il y a quelques années, les œuvres étaient très noires, il y avait beaucoup de violence. J’ai le sentiment que ça a évolué. Il y a davantage de sujets de réflexion sur la psychologie humaine, sur les relations dans la famille, les loisirs… J’aime aussi beaucoup les hommages et les rétrospectives consacrées à des réalisateurs confirmés.
Je me souviens de l’année où Bertrand Blier était venu. C’était extraordinaire. Il était là à chaque projection. Il racontait toujours une anecdote sur les films, les coulisses du tournage… Nous avons une chance inouïe de pouvoir participer à ce genre d’événements. C’est un luxe.
Au fil des années, on retrouve les réalisateurs, on les voit grandir. Par exemple, on avait primé, en 2015, le premier court métrage d’Hubert Charuel. Il revient cette année pour faire un retour d’expérience sur son premier long métrage, « Petit paysan », primé à Cannes. Premiers Plans a changé mon regard sur le cinéma. Je regarde moins les films de grande distribution, je m’attache davantage aux courts métrages. Je fais aussi plus attention aux jeunes qui débutent. »
Comment devient-on jury au festival Premiers Plans ?
Chaque agent actif ou retraité des IEG, bénéficiaire de la CMCAS Anjou Maine, peut se présenter. Il est nécessaire de s’engager dans le groupe de travail du festival Premiers Plans. Ensuite, le groupe choisit sept personnes pouvant participer à l’aventure du jury. Au cours de l’année, des réunions sont organisées pour préparer les soirées et l’accueil des agents.
CMCAS Anjou Maine
18, impasse du Pâtis-Saint-Lazare, 72018 Le Mans Cedex 2
Tél. : 0810 840 800.
