C’est déjà un peu l’Afrique avec ses odeurs et sa végétation, son soleil et sa douceur. Et encore l’Italie, avec ses Vespa qui pétaradent, ses centaines de palais, d’églises et de monuments à la recherche de leur lustre d’antan. Palerme, une ville à saisir le nez au vent.
Situé près du petit village de San Giorgio au nord-est de la Sicile, le centre de vacances se trouve à mi-chemin entre Palerme et Catane. Où atterrir ? Entre Palerme la blanche et Catane la noire construite avec des pierres de lave de l’Etna si proche, difficile de choisir. La première se donne d’emblée, quand la seconde demande qu’on s’y attarde. Alors, si vous n’avez qu’une journée de transit entre l’aéroport et San Giorgio, choisissez Palerme.
La Sicile au printemps, dans les hauteurs ou au coeur de la ville. À droite, un ficus magnolia du jardin public de Palerme.
Pour gagner un peu de temps : inutile de chercher la mer. Il n’y en a pas… ou du moins, les Palermitains font comme si elle n’existait pas. D’ailleurs, une voie rapide, sorte de périphérique urbain, borde le centre et le sépare de la mer plus sûrement qu’un mur. Jusqu’aux immeubles qui lui tournent le dos et tendent leurs balcons incertains vers la ville. Pour ne pas qu’ils s’effritent sur les passants, les balcons sont très souvent recouverts d’une bâche verte destinée à recueillir les morceaux qui se détachent et qui les font ressembler à des pis de vache, lourds et douloureux.
Cicero
Négligée, turbulente, parfois décrépite mais toujours sublime, Palerme affiche la superbe de ces vieux aristocrates ruinés arborant des vêtements aux étoffes précieuses mais rapiécées. La ville n’est qu’un entrelacs vertigineux de palais défraîchis, d’églises baroques, gothiques, arabo-normandes (on en dénombre 600) où se décèlent à chaque pas les traces des peuples qui s’y sont succédé : Carthaginois, Grecs, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes, Normands, Souabes, Angevins… Ah, le royaume d’Anjou… Si des Siciliens entendent que vous êtes français, ils ne manqueront pas de vous rappeler, entre satisfaction et érudition, ce sinistre soir de mars 1282 : les Vêpres siciliennes ! Un chapitre de l’histoire qui sonne comme un titre de polar et qui coûta la vie à plus de 8 000 Français. C’est donc entre la « pasta alle sarde », une spécialité locale de pâtes à la sardine, et le poulpe grillé, que, dans cette ancienne librairie de la rue Maqueda transformée en restaurant, notre voisin de table, un Sicilien féru d’histoire, nous résuma l’épisode dans un parfait français.
C’était au temps où Naples et la Sicile étaient sous domination française, « réduites en esclavage », nous dira-t-il, par Charles d’Anjou. Ce qui est sûr, c’est que le souverain exigeait des impôts faramineux pour financer ses conquêtes territoriales. Le 30 mars, les Siciliens se sont révoltés. C’était l’heure des vêpres, et le message s’est répandu comme une traînée de poudre : tuer les envahisseurs ! « Morte alla Francia ! Italia Aviva ! » (certains voient dans cet acronyme l’origine de la Mafia). S’il était facile de reconnaître les soldats français en uniforme, pour ceux qui étaient en civil, c’était une autre affaire. À moins de leur faire dire le mot que seuls les Siciliens savent prononcer correctement : « cicero » (pois chiche)… et d’égorger ceux qui n’y parvenaient pas.
Adiopizzo
L’office de tourisme dispose de la liste des hôtels, bed and breakfast, restaurants ou magasins qui refusent de payer le « pizzo », le fameux impôt de la Mafia. Ces établissements sont tous membres d’Addiopizzo, une association de citoyens qui a vu le jour en 2004 pour dénoncer ce racket mafieux auquel se soumettraient environ 80 % des commerces. Si vous faites un pas de côté et quittez la via Maqueda, l’artère principale de la ville qui dessert les quatre quartiers historiques (l’Albergheria, le Capo et son célèbre marché populaire, la Loggia et la Kalsa), vous effectuez un saut dans le temps.
Palerme est l’une des rares grandes villes où les pauvres vivent dans le centre historique et les riches en banlieue. Tout près de la cathédrale, vous traverserez un lacis de rues étroites où s’entassent des familles nombreuses dans des appartements minuscules et sombres. Elles vivent dehors, sortent les chaises, papotent, rient et s’invectivent sous le linge tendu d’un côté à l’autre de la rue, interrompues de temps à autre par un ado en Vespa, sans casque et qui arrive en pétaradant. Sur les façades, des affiches annoncent les décès de la semaine. Des photos d’hommes et de femmes souriants ou graves, qui continuent d’habiter à leur manière l’immeuble où ils ont vécu. Rappelant aux voisins le vieux proverbe sicilien : « Assai megghiu addivintirai si a la morti pinsirai » (Tu deviendras meilleur si tu penses à la mort).
Le Palais des Normands
Siège de l’Assemblée régionale sicilienne, ce palais construit sur un fort punique du VIIe siècle avant J.-C., dont on aperçoit encore les vestiges, fut tour à tour forteresse romaine, château arabe et résidence des rois normands… La chapelle Palatine est le point d’orgue de la visite. Sa construction se termine vers 1140, et se trouve au carrefour de nombreuses influences : le plafond est en bois décoré de peintures et de mosaïques arabes, la nef et la coupole sont caractéristiques de l’art byzantin, mais la nef compte également des scènes religieuses typiques des églises latines et des figures humaines d’influence perse.
Piazza San Domenico
C’est la porte d’entrée du quartier de la Loggia, un des quatre quartiers historiques de Palerme, délimité par le corso Vittorio Emanuele et la via Maqueda. C’est là que se trouve le vieux marché de la Vucciria (la boucherie) et de très nombreux bars proposant des buffets dont sont friands les jeunes Palermitains fauchés.
Le lancer de chaussures
Importé des États-Unis, le « shoes tossing » (lancer de chaussures) que l’on retrouve dans de nombreuses villes européennes, peut avoir de nombreuses significations : indiquer un point de vente de drogue ou les limites d’un territoire de gangs, marquer la fin de l’année scolaire… Il remonterait aux années 1980, quand les marines lançaient leurs rangers pour signifier leur retour à la vie civile.
Le cloître de Monreale
Harmonie parfaite entre les styles arabe et roman, le cloître de la cathédrale Santa Maria Nuova de Monreale, à 7 km au sud-ouest de Palerme, est célèbre pour ses doubles colonnes, toutes différentes, recouvertes de tesselles or, noirs et rouges symbolisant le feu, la terre et l’air. Les chapiteaux alternant scènes figuratives et éléments décoratifs auraient été sculptés dans du marbre de remploi issu de monuments antiques.
L’église La Martorana
Cette église, dont l’architecture reflète de nombreuses influences, est célèbre pour ses mosaïques byzantines, parmi les plus importantes au monde, qui recouvrent les voûtes et la coupole.
L’église de Sainte-Catherine d’Alexandrie
À côté de l’église Sainte-Catherine, l’un des plus beaux édifices baroques de Palerme, se trouve un couvent de dominicaines qui, au XVIIe siècle, abritait des sœurs cloîtrées. Comme elles n’avaient pas le droit de parler ni d’être vues, elles assistaient à la messe derrière des grilles, prenaient l’hostie par un orifice, se confessaient à travers le mur, et fournissaient tout le matériel nécessaire au prêtre grâce à une boîte tournante. Elles ont été jusqu’à 800.
Où dormir ?
Votre centre est situé à 65 km au nord de Palerme et à 5 km de la charmante ville de Cefalù, connue pour sa cathédrale normande et son lavoir médiéval. Il sera le point de départ idéal pour de nombreuses excursions.
De votre logement, vous disposerez d’un accès direct à la plage et, si le cœur vous en dit, vous emprunterez les sentiers qui, un peu plus loin, mènent à de splendides criques secrètes.
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Club 3000 Le Sporting
Contrada Mazzaforno
90015 Cefalù
Italie