Favoriser l’accès à « toutes les cultures » partout et pour tous les bénéficiaires, c’est ce que la CCAS a toujours défendu depuis sa création. Des premières bibliothèques dans les centres de vacances à la médiathèque en ligne, la révolution culturelle au sein des Activités Sociales n’a ainsi jamais stoppé son élan. À bon escient ?
Provoquer la rencontre entre un profane et un expert autour d’une œuvre, d’une pièce de théâtre ; celle d’un salarié et d’un artiste sur un centre de vacances ou sur son lieu de travail… Les Activités Sociales ont toujours soutenu la culture, droit fondamental, il faut le rappeler, dans son expression la plus large. Revendiquant ainsi la diversité, l’échange « avec l’autre » comme une source de lien social, de richesse et de connaissance.
Oui, mais comment définir la culture et faire preuve de pertinence dans ses choix ? Diverse, voire partout, pour les plus « optimistes », la culture divise autant qu’elle rassemble. Pour les Activités Sociales, soucieuses de fédérer les agents, de rapprocher le monde du travail et du salariat de celui de l’art, l’enjeu est de taille. À la mesure de ses bénéficiaires, hétéroclites (et non un et indivisible).
Élargir son horizon
Par définition, si l’accès de toutes et tous à la culture se doit d’être respecté, la culture ne peut et ne doit pas être la même pour tous. Au fil des ans, des mœurs, des évolutions sociétales, technologiques et comportementales aussi, les Activités Sociales ont fait leur révolution. Avec l’avènement du numérique, accentuant notamment la porosité entre culture et distraction, la billetterie (30 000 ouvrants droit connectés en 2018) et la médiathèque en ligne (10 000) sont venus enrichir les possibilités d’élargir son horizon…
Et après ? Se contenter de répondre exclusivement aux attentes des bénéficiaires serait contraire aux principes des Activités Sociales, à ceux d’une « démocratie culturelle et participative », et à leur fibre novatrice. Visions sociales (Cannes) ou Contre courant (Avignon) sont les symboles de cet investissement militant, au cœur de deux festivals créés par le monde ouvrier et syndical dans des périodes sombres…
Susciter l’envie
Pour Christophe Vanhoutte, président de la commission culture et loisirs à la CCAS, « il faut créer des dispositifs appelant la participation et l’implication des bénéficiaires. En développant les partenariats culturels partout et pour tous pour créer les conditions de la permanence et la pérennisation des pratiques culturelles ».
Revoir sa copie, créer une culture de la culture ! Et susciter l’envie d’aller à la rencontre d’autres univers, de les apprécier ou pas, mais aussi de valoriser son savoir-faire sans crainte du jugement ou de la censure, selon un projet solidaire partagé par tous. Selon Christophe Vanhoutte, la gageure implique automatiquement une posture d’ouverture. « La proximité doit devenir un nouveau ‘territoire’ de programmation culturelle si on veut élargir les publics et toucher l’ensemble des bénéficiaires, y compris ceux qui ne partent pas en vacances dans le cadre des séjours CCAS. Cela passe par plusieurs initiatives. Comme, entre autres, offrir des nouvelles opportunités de travail aux artistes émergents et multiplier leurs liens avec le monde du travail et de l’entreprise à travers des représentations de spectacles vivants, des résidences d’artistes. Ou encore participer au rapprochement des bibliothèques de CMCAS avec celles des centres de vacances, et faire des SLVie, des CMCAS, des lieux d’émergence de pratiques culturelles, en favorisant aussi les pratiques amateurs de nos agents ! »
« Chantier prioritaire » pour les Activités Sociales, la politique culturelle sera au cœur des débats dans les mois prochains. À travers des rencontres entre élus et bénéficiaires, notamment sur les centres de vacances. C’est à cette condition qu’émergera sans doute une culture portée par les agents. Une culture vivante ! En perpétuel mouvement, et qui sera sans aucun doute discutée cet été dans les centres de vacances.
C’est vous qui le dites !
« Pour vivre, la culture dans doit circuler entre les bénéficiaires »
Martine Hamelin, 60 ans, retraitée EDF-GDF, CMCAS Berry Nivernais
« En tant que bénévole, je m’occupe de la médiathèque de la CMCAS, car je pense que le partage des connaissances reste la meilleure des richesses. Et pour ça, il faut donner le goût de la lecture, du théâtre…
Alors, oui, il faut oser innover dans sa programmation, pour rassembler, mais aussi surprendre et interpeller. C’est ce que la CCAS doit poursuivre, dans les tournées culturelles, par exemple, où l’on assiste souvent à des spectacles que l’on n’oserait pas aller voir autrement. Par crainte… ou méconnaissance. Et puis la culture, c’est le lien social ! Cette année, pour la première fois, j’ai été membre du jury pour le Printemps de Bourges. Et quelle découverte ! Quelle aventure entre collègues agents ! »
« Bien souvent, on ignore le formidable potentiel des Activités Sociales »
Isabelle Le Mouel, 50 ans, agent Enedis, CMCAS Toulouse
« Je trouve qu’il y a déjà un manque de communication sur les activités culturelles que propose la CCAS. Avec, en plus, des difficultés à s’inscrire à certains séjours ou festivals (Visions sociales) où l’on trouve souvent les mêmes ‘initiés’. Et, une fois sur place, cela manque d’accompagnement, de pédagogie, de personnes qui aident et nous informent par exemple sur les choix de spectacles.
Il faudrait que l’offre culturelle, quelle qu’elle soit, gagne en lisibilité sur l’accès, le contenu et les inscriptions ! Bien souvent, on ignore le formidable potentiel des Activités Sociales et les partenariats établis avec la CCAS ou les CMCAS. Il faudrait plus les valoriser. »
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Pour garantir une bonne éducation, il est très important d’avoir accès à l’art et à la culture afin d’avoir une société ouverte et juste.