Les tentes bleues de l’exposition « Vivent les colos ! » ont pris leurs quartiers au Monastier-sur-Gazeille, en Auvergne, les 11 et 12 août derniers. L’occasion pour les bénéficiaires de (re)découvrir l’histoire intime qu’entretient la CCAS avec les colonies de vacances. Évelyne Valentin, présidente de la CCAS de 2004 à 2010, était l’invitée d’honneur de la soirée d’inauguration.
« Ça me rappelle des souvenirs, quand nos enfants partaient en colo ! » s’exclame Murielle, 57 ans, devant les photos, vidéos et autres objets de l’expo « Vivent les colos ! Des vacances pour grandir », disposés avec soin dans la grande tente de toile bleue. Cinq petites sœurs l’accompagnent. Sur leur tissu en coton bleu clair sont imprimées des photos en forme de carte postale. Les six tentes voyageront tout l’été, pour s’installer quelques jours dans dix centres de vacances.
Une soirée d’inauguration est organisée au Monastier-sur-Gazeille (Haute-Loire), en ce 11 août, pour l’installation de l’exposition. Les adolescents de la colo voisine des Estables, et les adultes pluriels (en situation de handicap) du centre de Super-Besse sont présents. Évelyne Valentin découvre, en même temps que les bénéficiaires, une exposition qu’elle a initiée lorsqu’elle était animatrice du Comité d’histoire (de 2009 à 2016).
Revivre des instants passés
La douce obscurité de la toile de tente bleue est propice à la rêverie. Documents originaux, témoignages de convoyeurs, vieille carte Michelin de 1954, petit short bleu et chaussures en toile… Tous ces objets invitent le jeune visiteur à imaginer ou l’ancien colon à se remémorer les colos passées.
« Ma fille a 33 ans aujourd’hui. Elle me parlait des colos il y a peu de temps. Elle disait que ça lui manquait », raconte Murielle, elle-même un peu nostalgique. Si l’exposition fait voyager dans le temps et les souvenirs, elle rappelle aussi que les colos sont ancrées dans l’histoire de la CCAS.
Première décision prise par le CCOS en février 1947 : créer une commission spéciale colo. La voix de Marcel Paul résonne dans la grande tente. Les colos « ne sont pas des garderies » explique-t-il. Elles doivent être « récréatives et éducatives ». L’histoire d’amour entre la culture et la CCAS est née. « Je l’ai constaté avec ma fille. Partir en colo est très émancipateur. Ça se ressent surtout quelques années après », confie Évelyne Valentin.
Imaginer les colos de l’avenir
Comprendre les origines pour imaginer le futur, voilà l’objectif de l’exposition dans un contexte de réflexion sur le projet éducatif. « La science de ton passé est ton passeport pour l’avenir », disait Christine de Suède.
Les cinq petites tentes représentent cinq dates clés dans l’histoire des colonies. 1947 : 6 000 enfants partent en colo pour la première fois avec le CCOS. L’empreinte de la guerre est encore là, les jeunes hissent le drapeau tricolore tous les matins, en guise d’hommage au Conseil national de la Résistance.
Une étape importante est franchie en 1968. Les jeunes filles et les garçons pourront désormais profiter des joies de la colo ensemble. 1970 : les premiers séjours pluriels sont mis en place dans les colos. Pour la première fois en ce week-end d’août, des adultes pluriels viennent de Super-Besse pour faire des activités et profiter de leurs vacances pendant quelques jours avec le séjour pluriel du Monastier-sur-Gazeille.
Sur la dernière tente figure l’année 2017. L’assemblée générale citoyenne du Cap d’Agde des 13 et 14 mai derniers portant sur la refonte du projet éducatif y est représentée. « Ce qui est important, c’est l’avenir des Activités Sociales et ce que vous allez en faire », explique Évelyne Valentin. Elle s’adresse tout particulièrement aux ados de la colo : « À vous la main maintenant. »
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