Concert dessiné : « La vocation de l’art, c’est de nourrir les âmes »

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Le 18 décembre à 18h45, vous êtes invités à un concert dessiné en direct sur les réseaux sociaux par le festival Quai des bulles et la CMCAS Haute-Bretagne. ©DR

Le festival Quai des bulles de Saint-Malo ne lâche rien. Privé d’édition physique par la crise sanitaire, cet événement majeur dans le secteur de la bande dessinée, dont la CMCAS Haute-Bretagne est partenaire, se réinvente encore et toujours. Son équipe nous invite le 18 décembre à 18h45 à un concert dessiné en direct sur Facebook. Rencontre avec le groupe La Chanson vagabonde et le dessinateur Lionel Chouin.

Y aura-t-il des bulles à Noël ? Absolument ! Le Festival Quai des Bulles propose à ses lecteurs un concert dessiné en ligne. Les musiciens de La Chanson vagabonde Emmanuel Templier, alias Manoloco et Gwendal Douet, associés au dessinateur Lionel Chouin vont relever le défi. Pour la petite histoire, Lionel Chouin n’est pas étranger aux Activités Sociales : avec le dessinateur Nicoby, il a animé des ateliers artistiques dans les bibliothèques des villages vacances il y a 8 ans…

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Quel est le sens de cette initiative dans la période que nous traversons ?

Lionel Chouin – Même si le public est à distance et que je ne le vois pas, mon objectif est d’aller chercher les gens, par l’imaginaire, la rêverie, l’énergie. Cette même énergie que nous, dessinateurs, allons chercher lors des dédicaces pendant les festivals comme Quai des Bulles : l’énergie du partage, de « l’être ensemble ».

Manoloco L’événement a du sens pour toute une équipe : deux musiciens, un technicien son, deux caméramans, des coordinateurs en amont du projet, un dessinateur… En ces temps de disette culturelle, il nous offre un horizon, un espoir. Ensuite, cette alternative permet au public de rester en contact avec nous, et à l’imaginaire de reprendre le dessus. C’est indispensable en ce moment : les théâtres sont vides et les supermarchés pleins ! La vocation de l’art, c’est de nourrir les âmes.

Parlez-nous de votre parcours, de votre univers…

Manoloco Gwendal et moi travaillons ensemble depuis 20 ans à Rennes, tout en menant des projets chacun de notre côté. Nous sommes tous deux auteurs compositeurs interprètes et guitaristes. J’ai sorti plusieurs albums, seul, ou en trio avec un autre groupe, Raúl y Manoloco. Gwen, quant à lui, gère la boite de production de musiques urbaines Kung Fu Beat, et crée des « instrumentaux » pour d’autres artistes internationaux, comme le jeune espoir suisse du hip-hop francophone KTgorique.

Il y a trois ans, nous avons initié le projet « La Chanson vagabonde » : il s’agissait de réunir sur une setlist nos coups de cœur de la chanson française (Boby Lapointe, Jacques Brel, Georges Brassens, Serge Gainsbourg…), des poèmes mis en musique (Arthur Rimbaud, Paul Faure), ainsi que nos propre compositions en français ou en espagnol, mâtinées d’influences musicales variées (maloya, bossa nova, reggae…). Avec ce duo acoustique guitares-voix, je reviens à mes premières amours : une musique moins orchestrée et plus intimiste. Notre album devrait sortir début 2021.

Lionel Chouin – Je suis d’abord passé par différents secteurs professionnels (la pub, le dessin animé, l’illustration), dans lesquels je trouvais que le dessin n’était pas forcément valorisé. Dans le secteur de la BD, il y a moins de pression : on nous laisse le temps d’élaborer des projets. J’ai eu la chance de pouvoir suivre des cours à l’École européenne supérieure de l’image, l’école de BD d’Angoulême, grâce à laquelle j’ai pu développer mon réseau il y a vingt ans, et commencer à vivre de la bande dessinée. J’ai créé l’atelier de dessinateurs Pépé Martini, qui regroupe une quinzaine de bédéistes. J’enseigne également le dessin à la MJM, l’école d’arts appliqués de Rennes.

Depuis mes débuts, j’ai évolué dans différents univers graphiques : l’histoire, la science-fiction, l’humour (pour le magazine « Fluide Glacial » entre autres)… À chaque projet, je change radicalement de style graphique, afin de servir au mieux le scénario : c’est ce qui fait l’originalité de mon parcours.

Le groupe  » La chanson vagabonde » (à g., Gwendal Douet, à dr., Manoloco) et le dessinateur Lionel Chouin. ©La chanson vagabonde

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Manoloco J’ai été contacté par Joub, l’un des dessinateurs et organisateurs du festival Quai des Bulles pour ce projet de concert dessiné, pour lequel j’ai proposé différentes formations musicales. Le duo acoustique a semblé la forme la plus appropriée. Joub nous a présenté Lionel et nous avons travaillé durant trois demi-journées, pour répéter et tisser le fil conducteur de notre narration « musicographique ». On a vraiment accroché avec Lionel. Adapter notre setlist à son crayon a été un plaisir

Lionel Chouin – J’adore ce que font Gwendal et Manoloco. Leurs chansons se prêtent à la rêverie, et l’univers musical dans lequel ils évoluent est très graphique, c’est à dire imagé.

Comment coordonner un univers musical et un univers graphique ?

Manoloco Nous avons d’abord collectivement cherché un thème principal pour l’histoire : celui du vagabondage de l’âme, du voyage imaginaire, qui permet d’abolir grâce aux arts l’espace et le temps. Puis nous avons choisi une quinzaine de chansons dans notre répertoire que nous avons retravaillé pour les transformer en portraits. Il en résulte une histoire en trois actes, trois tableaux en bande dessinée que Lionel créera tout au long du concert, en harmonie avec notre setlist.

Lionel Chouin – L’idée d’un personnage qui voyage à travers un univers musical m’a tout de suite interpellé, car nous, dessinateurs de bande dessinée, sommes un peu des marionnettistes qui sortons un personnage de sa boite pour le faire évoluer dans différents décors. Habituellement, nous nous cachons un peu derrière ce personnage, dans le confort de notre atelier, et rencontrons rarement nos lecteurs. Lors d’un concert dessiné, nous entrons un peu plus dans la lumière, dans le champ, dans l’image en somme.

Un autre aspect de l’expérience m’intéresse : le concert dessiné est un exercice un peu périlleux, car il induit un rapport au temps particulier. C’est une véritable performance dans un temps très court, et dans des conditions très différentes de celles d’un atelier, dans lequel on peut raturer, recommencer. Le live implique une grande part d’improvisation, un saut dans le vide, qui demande une énergie spécifique.


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