Cité océane de caractère, qui se dit « belle et rebelle », la ville est aussi réputée pour son microclimat et la beauté de ses îles alentour – Aix, Oléron et Ré –, très fréquentées quand l’été pointe le bout de son nez.
Pour faire le tour du chef-lieu de la Charente-Maritime et remonter le temps d’une histoire chargée, c’est André Birrier, de famille rochelaise, qui guidera nos pas. Ancien formateur à l’Iforep, « Dédé » aime sa ville et la connaît comme sa poche. À 80 ans, toujours bon pied bon œil, il continue de la faire apprécier, une fois par semaine, aux agents et à leur famille en vacances au camping municipal Le Soleil, où la CCAS dispose d’un emplacement réservé, par convention avec la mairie.
Ce sera le point de départ de notre visite, effectuée sous un éclatant soleil printanier et bercée par un léger vent de nord-est. Le temps idéal pour marcher des chantiers navals du port des Minimes jusqu’au centre historique de La Rochelle, en empruntant l’allée des Tamaris.
André Birrier, « Dédé » pour les intimes, accompagne les familles en vacances au camping Le Soleil dans leur découverte de la cité maritime. Pour ce Rochelais pure souche, le quartier du Gabut (à dr.) n’a plus aucun secret. ©Sébastien Le Clézio/CCAS
Entrée royale dans le Vieux-Port
La promenade en front de mer le long du chenal mène tout droit à la Ville-en-Bois. Incendié en 1985, le quartier n’était autrefois qu’un vaste marais. Entièrement gagné sur la mer, il tire son nom des nombreux ateliers et entrepôts qui y furent construits en bois quand se développa le trafic des chalutiers à partir de 1862.
À peine l’évolution du port de La Rochelle évoquée, André, en bon fils de marin, nous invite à quitter la terre ferme… et à larguer les amarres ! Bienvenue à bord du bus de mer électro-solaire pour une entrée royale dans le Vieux-Port entre la tour Saint-Nicolas, du nom du saint patron des marins et la tour de la Chaîne, moyennant 1 euro la traversée.
L’accostage a lieu cours des Dames, où une imposante ancre de goélette repose sur les pavés. On se trouve ici dans le quartier des Greks, en référence aux marins bretons de l’île de Groix venus s’y installer au moment du développement de la pêche au XIXe siècle.
« Des bons sans-sel ! », « Fricasse ! », dans toute la cité résonnent encore les appels des marchandes de poissons qui, sur le coup de 16 heures, vendaient immédiatement sur leurs étals les tonnes de sardines, merlus, soles ou lottes sortis des cales des chalutiers à peine arrivés au port. Avant que les équipages n’écument les échoppes pour étancher leur soif après des jours passés en mer…
À tribord de la tour de la Chaîne – appelée ainsi parce que jadis une chaîne reliée à la tour Saint-Nicolas fermait chaque nuit le passage du port –, un chemin de ronde offre un point de vue remarquable sur la tour de la Lanterne, autrement appelée tour des Quatre-Sergents, en mémoire de sous-officiers insurgés sous Louis XVIII, emprisonnés dans la tour puis guillotinés à Paris.
Un port vedette : les Minimes
Avec 6 000 places, le port des Minimes, du nom d’un ancien monastère, est le premier port de plaisance de la façade Atlantique en tonnage. Une « forêt de mâts », où se déroule, depuis 1973, le Grand Pavois, rendez-vous incontournable du calendrier nautique pour tous les professionnels de la filière. C’est aussi le point de départ de nombreuses croisières en mer.
Vue sur la « forêt de mâts » du port des Minimes depuis la passerelle piétonne Nelson-Mandela, reliant l’allée des Tamaris à la digue du Nouveau-Monde. ©Sébastien Le Clézio/CCAS
Le berceau des Francofolies
En contre-bas se trouve l’esplanade Saint-Jean-d’Acre, sur laquelle est montée, chaque année, la grande scène des Francofolies, le festival de musique soutenu par les Activités Sociales depuis 1996 (il a lieu du 12 au 16 juillet cette année). Ce fructueux partenariat comprend la participation aux concerts, l’organisation de colos et de séjours adultes pendant l’événement estival et la promotion de jeunes talents à travers les « Chantiers des Francos ».
Demi-tour toute ! Direction la Grosse-Horloge, porte d’entrée de la vieille ville, au pied de laquelle se dresse fièrement la statue de l’amiral Duperré. Natif de La Rochelle et commandant de la flotte française lors de la prise d’Alger, en 1830, il aurait, à en croire la légende, le regard tourné vers Paris dans l’espoir d’obtenir un ministère…
À proximité, la rue du Palais raconte une tout autre histoire. Plus sombre. C’est par elle que les prisonniers descendaient pour aller embarquer sur le « Martinière », en partance pour le bagne de Cayenne après une escale à Saint-Martin-de-Ré. La vieille ville est pavoisée de fanions aux couleurs jaune et noir du Stade rochelais, vainqueur de la Coupe d’Europe de rugby pour la deuxième année consécutive.
L’hôtel de ville, pur joyaux d’architecture
En s’enfonçant dans les ruelles piétonnières, où la pierre blanche issue des carrières de calcaire de Crazannes (Charente-Maritime) a servi à bâtir les façades et les arcades, on atteint l’hôtel de ville. Ce pur joyau d’architecture a été entièrement rénové après avoir été la proie des flammes le 28 juin 2013. Un véritable traumatisme pour tous les locaux, déjà lourdement frappés par la tempête Xynthia trois ans plus tôt.
Mais les Rochelais en ont vu d’autres ! Comme lors du siège de la ville ordonné en 1627 par Louis XIII, exaspéré que la cité soit devenue un État dans l’État. Le blocus dura onze mois, le temps pour le cardinal de Richelieu d’affamer les foules. Le maire protestant de l’époque, Jean Guiton, avait pourtant juré, en plantant son poignard dans la table : « Personne ne se rendra. » Le roi eut finalement raison de son courage.
La Scène nationale
Ancien couvent des Carmes, La Coursive a longtemps servi de marché aux poissons, puis de salle de sport, avant d’être transformée en maison de la culture dans les années 1980. Rénovée en 2014, cette Scène nationale abrite les principales manifestations culturelles locales, dont certaines projections du Festival La Rochelle Cinéma (Fema), dont sont partenaires la CCAS et la CMCAS La Rochelle.
Scène Nationale située sur le Vieux-Port, La Coursive accueille une programmation pluridisciplinaire mêlant théâtre, musique actuelle et classique, cirque ou encore cinéma. ©Sébastien Le Clézio/CCAS
Des maisons aux couleurs de la Scandinavie
Avec ses maisons en bois de couleurs vives, peintes en jaune, en bleu ou en rouge, le Gabut occupe une place centrale dans la cité rochelaise. Lieu d’expression artistique dédié au street art, cet ancien quartier de pêcheurs a été entièrement réhabilité dans les années 1990 pour devenir aujourd’hui un lieu touristique animé.
L’Île Madame : une île minuscule
Accessible uniquement à marée basse par la passe aux Bœufs, au départ de Port-des-Barques, l’île Madame est la plus petite des îles charentaises. On en fait vite le tour, à pied, à vélo ou en calèche, pour ne pas risquer d’y rester coincé jusqu’à la marée suivante, le temps de découvrir les casemates du fort de défense de l’arsenal de Rochefort et une imposante croix de galets, lieu de pèlerinage à la mémoire des prêtres réfractaires déportés sous la Révolution.
Avec moins d’un kilomètre carré, l’Île Madame est la plus petite île de la Charente-Maritime. La plus secrète et mystérieuse aussi. ©Sébastien Le Clézio/CCAS
Où séjourner avec la CCAS ?
Village vacances Le Soleil
Avenue Michel-Crépeau Les Minimes, 17000 La Rochelle. Tél. : 06 85 30 52 12
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