Alors qu’une semaine d’initiatives syndicales s’annonce, les fédérations représentatives dans les Industries électriques et gazières demandent la saisie du Haut-commissariat au plan sur l’avenir industriel, social et financier du service public de l’énergie.
Au terme d’une première série de rencontres bilatérales entre chacune des fédérations syndicales des salarié·es des Industries électriques et gazières et les représentants du gouvernement, l’interfédérale (FNME-CGT, FNEM-FO, CFE-CGC et FCE-CFDT) réaffirme dans l’unité son opposition à la restructuration du service public de l’électricité, conduite par le gouvernement et la Commission européenne : « l’interfédérale n’admettra pas, écrit-elle le 4 mai dernier, qu’EDF soit sacrifiée sur l’autel du règlement des contentieux engagés par l’Europe contre l’État français, et dont EDF et ses agents sont bien les premières victimes, ou sur l’autel d’un calendrier politique bien éloigné des intérêts d’EDF voire de l’intérêt de la Nation ».
Et de demander que soient immédiatement prises par le gouvernement deux mesures de première urgence : « la réévaluation du prix de l’Arenh (accès régulé à l’énergie nucléaire historique, ndlr) à une valeur permettant de couvrir les coûts et la recapitalisation du Groupe EDF » et, conjointement avec le groupe de travail des 83 députés opposés au projet Hercule, la mise en place d’une commission sous l’égide du Haut-Commissaire au Plan et impliquant le Parlement, afin de préparer l’avenir du Groupe EDF.
Trop de dangereuses incertitudes
Aux yeux de l’interfédérale, les discussions avec la Commission européenne laissent planer trop de dangereuses incertitudes liées « aux contreparties exigées par la Commission européenne », dont notamment : « une concurrence entre les trois sociétés issues du démantèlement d’EDF, réduisant à néant 75 années d’optimisation du système électrique français au service de la Nation » ; la séparation définitive entre Commerce et production nucléaire « pour permettre à ce dernier de bénéficier d’une meilleure rémunération, souhait de la Commission depuis 2004 » ; elle craint également que « pour solder l’ensemble des contentieux en cours, rien n’interdirait d’imaginer qu’au final, la quasi-régie hydraulique soit séparée et sortie d’EDF, confirmant alors la désintégration totale d’EDF et la fin des synergies opérationnelles entre son parc nucléaire et son parc hydroélectrique ».
Concernant le sort d’Enedis, l’interfédérale réaffirme « son opposition au montage envisagé pour Enedis entraînant une cohabitation d’un monopole naturel régulé avec des activités concurrentielles dérégulées, au risque de susciter demain sa contestation par la Commission européenne comme par les concurrents d’EDF » et demande donc au Gouvernement de « laisser à Enedis le statut de filiale directe EDF comme l’exige aujourd’hui le Code de l’Énergie ». Enfin, les fédérations s’inquiètent « de l’éventuel caractère temporaire de la renationalisation prévue pour EDF ».
Tout au long de la semaine prochaine, de nombreuses initiatives et manifestations sont prévues à travers toute la France, à l’initiative de fédérations syndicales ou par des collectifs de citoyens, à l’aube des campagnes électorales des élections départementales et régionales.
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