La Corse : une montagne en Méditerranée

Corte, en Haute-Corse. Son dédale de ruelles escarpées se visite essentiellement à pied. Du fait de sa situation géographique, au centre de l’île, sur la route de Bastia à Ajaccio et au confluent du Tavignano et de la Restonica, Corte fut une cité fortifiée. ©Élise Rebiffé/CCAS

La Corse associe si étroitement ses montagnes et son littoral qu’il est possible d’aller à la plage et d’arpenter les sentiers de randonnée dans une même journée. Visite guidée en Corse-du-Sud, où vous pouvez séjourner avec la CCAS à Petreto-Bicchisano.

« Le plus précieux de la Corse, vous le trouverez en montagne. » Pour étayer son propos, Batì Murroni, ancien assistant séjours activités à l’Union territoriale Corse, à Ajaccio, nous donne rendez-vous au village de Petreto-Bicchisano, « à quelques virages seulement » des plages de Marinca (Porticcio). Comme en atteste son bronzage cuivré, ce natif d’Ajaccio passe désormais une bonne partie de ses journées – qui commencent à 5 heures du matin – sur les chemins de randonnée.

Très prisée pour son bord de mer, l’île recèle, en altitude, de trésors de beauté. ©Élise Rebiffé/CCAS

La Corse offre à l’intérieur des terres un autre visage qu’il vous est possible de découvrir en séjournant avec la CCAS. Ici, la baie d’Ajaccio au coucher du soleil. ©Élise Rebiffé/CCAS

Très prisée pour son bord de mer, l’île recèle, en altitude, de trésors de beauté. ©Élise Rebiffé/CCAS

C’est en voiture que nous empruntons la route menant à ce village de 562 habitants, qui s’élève de 38 à 1 397 m d’altitude, au pied du mont San Petru. Chauffés par le soleil, les tilleuls, immortelles, lauriers, myrtes et lavandes remplissent l’air de leur parfum estival. Pas de doute, on est en Corse ! C’est le mois de juin, l’une des meilleures périodes pour visiter l’île, assure Batì.

Le village de Petreto-Bicchisano. ©Élise Rebiffé/CCAS

À l’entrée de Petreto-Bicchisano, l’œil est attiré par les étals du marché, sur lesquels sont présentés quelques bonnes saveurs locales : les brocciu, lonzu, coppa et autres délices de la production agro-pastorale insulaire y côtoient les fruits et légumes fraîchement cueillis dans les potagers et les vergers voisins. Le bourg est calme, mais pas désert, y compris le soir, car, « à la fraîche, les habitants se regroupent sur les places et les bancs pour prendre un verre ou admirer le coucher du soleil », assure le patron du bistro. Et d’énumérer l’agenda des concerts et des bals, sans oublier les déjeuners-dîners-dégustations dans les châtaigneraies et oliveraies toutes proches.

Si Petreto, village le plus peuplé de la vallée du Taravo, a su résister à la désertification rurale, « un mal endémique qui ronge nos montagnes », déplore notre guide, il le doit surtout à sa situation de carrefour routier sur la RT (route territoriale) 40. D’ici, on pratique un tourisme en étoile pour rejoindre en trente minutes en voiture les plages cristallines du bas Taravo ou l’Alta Rocca, la montagne du haut de la vallée, mais aussi en un peu plus de temps les villes de Propriano, Sartène et Bonifacio.

Mare è monti

Pour l’heure, nous poursuivons notre ascension motorisée à flanc de montagne. Direction le col de la Tana (1 000 m), dont les substrats rocheux beige rosé accueillent quelques randonneurs allemands « marchant depuis l’aube », précisent-ils fièrement.

Nous voici au cœur de l’Alta Rocca, région historique de la Corse, jonction entre le Sartenais, dite terre des Seigneurs, et la vallée du Taravo. On aperçoit çà et là un village noyé dans la végétation d’un maquis très dense, composé de pistachiers lentisques, de myrtes, d’arbousiers et de chênes-lièges.

Nous ne sommes pas les seuls à nous garer au col de Bavella (1 218 m) pour contempler les aiguilles éponymes et le camaïeu vaporeux d’une Méditerranée qui se confond en contrebas avec l’infini. L’ascension des aiguilles de Bavella est réservée aux grimpeurs confirmés, mais de nombreux sentiers de randonnée les traversent menant à des cascades et des piscines naturelles parmi les plus belles de Corse. Celles de Purcaraccia se méritent : il faut compter une bonne heure et demie de marche pour les atteindre (prévoir une bonne paire de chaussures).

Sur la route de Corte. ©Élise Rebiffé/CCAS

Pont génois bâti en pierre de taille, près de Petreto-Bicchisano. ©Élise Rebiffé/CCAS

Vue du pont de Criviscia, la rivière Saint-Antoine. ©Élise Rebiffé/CCAS

Une eau limpide, pure et glacée descend directement des montagnes dans des vasques de granit polies par les siècles. ©Élise Rebiffé/CCAS

Notre guide (jamais essoufflé) nous signale que nous foulons le mythique GR 20, qui suit la crête montagneuse de Calenzana (au nord) à Conca (au sud). Seize jours ne seront pas de trop au randonneur, à raison d’une étape par jour, pour parcourir ce sentier considéré comme l’un des plus beaux d’Europe mais aussi l’un des plus durs, avec l’alternance de chaleur en journée et de froid extrême la nuit.

Plus accessible, le Mare è Monti Sud réserve son lot de belles surprises. Comme son nom l’indique, il mène de Porticcio à Propriano (en cinq étapes) en passant alternativement par des villages ancestraux et le bord de mer : Pietrosella, Coti-Chiavari, la plage de Cupabia (havre désert si vous arrivez avant 10 heures), Serra-di-Ferro (et son étang sauvage), Porto Pollo (port de plaisance, plage et cafés ombragés) et Olmeto.

Effectivement, en Corse, mer et montagne s’épousent inlassablement.

À voir

Filitosa, énigme minérale corse

Ces menhirs du 4e millénaire avant notre ère ont été retravaillés en statues-menhirs aux alentours de -1200 Av. J.C ©Élise Rebiffé/CCAS

Le site de Filitosa offre un ensemble de monuments mégalithiques, aux formes le plus souvent anthropomorphes, évoquant des rites religieux encore mystérieux. ©Élise Rebiffé/CCAS

Le site de Filitosa offre un ensemble de monuments mégalithiques, aux formes le plus souvent anthropomorphes, évoquant des rites religieux encore mystérieux. ©Élise Rebiffé/CCAS

Les statues-menhirs sculptées de Filitosa sont considérées comme l’un des patrimoines culturels les plus intrigants de la Méditerranée. Elles témoignent de l’activité humaine en Corse au vi e millénaire avant Jésus-Christ. Les propriétaires des lieux racontent que, les nuits de pleine lune, « les statues, illuminées, vous fixent droit dans les yeux ».

Site web : www.filitosa.fr

L’oliveraie millénaire

Oliveraie gérée par Florence Mondoloni. ©Élise Rebiffé/CCAS

Le domaine de Tappa est implanté sur la commune de Sollacaro, en Corse-du-Sud, en plein cœur de la vallée du Taravo. ©Élise Rebiffé/CCAS

L’oliveraie, implantée sur le domaine de Tappa, est gérée par Florence Mondoloni, à Sollacaro, en Corse-du-Sud, en plein cœur de la vallée du Taravo. ©Élise Rebiffé/CCAS

« Notre travail est de faire en sorte que l’arbre se sente bien et qu’il produise », explique Florence Mondoloni, jeune productrice d’huile d’olive sur le domaine familial de Tappa. La Zinzala, petite olive noire emblématique de la région du Taravo, grandit sur des arbres hauts et massifs, âgés parfois de plus de mille ans.

Site web : www.domaine-de-tappa.fr/oliveraie/

Ou séjourner avec la CCAS ?

Petreto-Bicchisano (Corse-du-Sud)

Ancienne maison de maître devenue gîte et située au centre du village, le centre de Petreto-Bicchisano, entre Ajaccio et Propriano. ©Élise Rebiffé/CCAS

Au cœur du village, le centre, en convention depuis 2020, est une ancienne maison de maître entièrement restaurée et transformée en 23 gîtes flambant neufs. Piscine chauffée, bibliothèque, salle d’activités, salon de télévision, wifi, etc.

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Corte (Haute-Corse)

M’Hotel du Fussatu, village vacances à Corte. ©Élise Rebiffé/CCAS

Au cœur de la ville, les 30 gîtes du village vacances ont été rénovés très récemment. Les équipements comprennent une piscine, une salle d’activités et de jeux, etc.

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