Le Josem à Arès : un concert symphonique pour finir la saison en beauté

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Concert du Jeune orchestre symphonique de l’Entre-deux-Mers au centre de vacances d’Arès (Gironde), le 2 novembre 2018. ©Sébastien Le Clézio/CCAS

Vendredi 2 novembre, le centre de vacances CCAS d’Arès, en Gironde, accueillait le Jeune Orchestre symphonique de l’Entre-deux-Mers (Josem), composé de musiciens amateurs âgés de 12 à 25 ans, pour un concert unique à l’issue d’une semaine d’intenses répétitions à la colo voisine d’Andernos-les-Bains.

Vers 15 heures, le bus de l’orchestre fait son entrée au centre de vacances d’Arès. À l’intérieur se trouve la soixantaine de jeunes musiciens du Josem, à la fois ravis de retrouver cet îlot de verdure et de sérénité bordant le bassin d’Arcachon où ils avaient déjà passé une semaine de répétitions l’an dernier, et un peu stressés à l’idée d’y donner, le soir même, le dernier concert de la saison, avant la fermeture du centre d’Arès deux jours plus tard.

À peine arrivé, le groupe décharge les instruments et se dirige vers la salle polyvalente où Laurent Boulay, le responsable principal du centre de vacances d’Arès, leur souhaite la bienvenue. « Ce concert est une superbe fête pour finir la saison. Dès qu’on peut aider des artistes à s’éclater dans leur art, on est partant. C’est un privilège de les accueillir pour cette représentation exceptionnelle. L’idée de faire de nos centres de vacances et colos des lieux où, hors période d’accueil de vacanciers, des résidences artistiques, des colloques et différents événements puissent se tenir toute l’année fait son chemin [le centre jeunes d’Andernos étant vide en cette saison, ndlr]. Cela permet de développer des programmes d’éducation populaire à proposer ensuite à nos bénéficiaires. En cela nous sommes totalement en phase avec l’ambition de la CCAS qui est de favoriser l’ouverture et l’accès à la culture pour tous », explique Laurent Boulay.


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Le langage universel de la musique

En effet, après une semaine en résidence d’artistes à la colo CCAS d’Andernos, les 60 jeunes musiciens du Josem vont jouer en « exclusivité mondiale » leur répertoire 2019 devant les vacanciers.

Composé de musiciens amateurs, âgés de 12 à 25 ans, cet orchestre amateur autogéré basé à Créon (Gironde) s’est fait un nom dans la région et même au-delà puisque le Josem tisse des partenariats avec ses pairs dans le monde entier. « Ce qui m’a plu au Josem, raconte Jeanne Amelin, 12 ans, violoniste, c’est qu’il y a d’énormes projets comme des festivals, des rencontres avec des orchestres internationaux. La musique est un langage universel qui nous permet de nous faire des amis partout ! Un concert est toujours quelque chose de magique, car quand tout le groupe joue ensemble, c’est très émouvant, pas seulement pour les spectateurs, pour les musiciens aussi ! »

D’ailleurs, après un échange avec un orchestre roumain l’an passé et espagnol il y a deux ans, les musiciens s’apprêtent à décoller pour le Canada en 2019, pour collaborer avec des musiciens québécois. « C’est un formidable moyen de découvrir le monde pour eux et pour nous aussi les parents, précise Benoît Bazelle, agent EDF et père de Jeanne. L’année dernière, nous avons logé à la maison deux jeunes Roumaines qui étaient venues jouer avec le Josem dans le cadre d’un échange, c’était une belle expérience de mélange des cultures. D’ailleurs la particularité de cet orchestre, c’est aussi de favoriser la mixité sociale. Il y a des jeunes qui viennent de tous les milieux, le seul critère, c’est l’amour de la musique. »

Un répertoire cosmopolite

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Répétitions du concert. ©Sébastien Le Clézio/CCAS

L’idée est aussi de montrer à tous que la « grande » musique est accessible. De donner aux jeunes, particulièrement en milieu rural, l’envie de jouer d’un instrument. Pour cela, depuis plus de trois décennies, cette formation symphonique propose un répertoire varié et original, oscillant entre musique classique, musiques traditionnelles, musiques de films, musique contemporaine, hip-hop, rock…

C’est ce qui a plu à Alexandre Dumery, 17 ans, percussionniste au Josem depuis trois ans. « Au Josem, il y a toujours un morceau classique, cette année c’est les « Tableaux d’une exposition » du compositeur russe Modest Petrovitch Moussorgski, mais aussi des musiques du monde comme une cumbia, un chant traditionnel égyptien ou un negro spiritual. Le Josem collabore aussi avec des groupes de musique actuelle comme La Rue kétanou ou Les Ogres de Barback, ce sont des rencontres passionnantes et qui prouve bien que l’on peut faire sauter les frontières entre les différents types de musique. Personnellement, en tant que batteur, je n’aurais jamais imaginé intégrer un orchestre classique, mais l’ambiance m’a séduit. Je m’y sens bien, dès que je suis arrivé j’ai été accueilli par les autres, ce qui n’est pas forcément le cas dans les autres orchestres où les nouveaux sont parfois mis de côté. »

En effet, le partage et l’entraide sont au cœur du projet du Josem. D’ailleurs, à la pause, juste après la répétition des « vents », tandis que certains se détendent à l’extérieur, deux musiciens restent sur la scène. L’un, plus âgé, fait répéter un passage difficile du programme au plus jeune. « C’est mon filleul, explique l’aîné. Nous avons un système de parrainage au sein de l’orchestre pour nous permettre de progresser plus rapidement. » « L’avantage de jouer en orchestre, c’est aussi de pouvoir découvrir les instruments des autres », renchérit un jeune tromboniste, installé devant la harpe de sa collègue, qui explique comment en tirer des sons…

Une école de la vie

Ce bel esprit de groupe, voire de troupe, reste dans la mémoire de Stéphanie Courbain, ancienne clarinettiste au Josem et bénéficiaire de la CCAS. « Depuis trente et un ans, les chefs d’orchestre se sont succédé, mais le cœur, l’esprit est resté le même, c’est beau à voir ! Le Josem, c’est une belle école de la vie. Durant mon adolescence j’y ai découvert la vie en communauté, le partage, la joie de faire ensemble. Ces valeurs, je suis ravie que mon fils puisse en bénéficier maintenant. Ce n’est pas un hasard que le Josem et la CCAS tissent un partenariat, car ils ont ces valeurs en partage. »

Léo Barthe, son fils, y est trompettiste. À 12 ans, c’est l’un des benjamins de l’orchestre : « Mes parents m’ont tellement parlé de cette expérience que j’ai voulu y aller aussi. On allie travail et rigolade, il y a beaucoup d’entraide. Notre chef d’orchestre est calme et à l’écoute… », explique le jeune garçon tout en tentant d’ajuster son nœud papillon rouge. Ce soir pour le concert, c’est tenue noire de rigueur, mais avec une note de couleur et de fantaisie ! D’ailleurs, certains ont décidé d’arborer des coiffures plutôt originales : les contrebassistes, à grand renfort de gel, ont dressé leurs cheveux en crête…

Après un dîner au réfectoire du centre de vacances, tandis que le public prend place dans la salle, les musiciens accordent leurs instruments. L’ambiance est détendue : parmi les plus de 200 participants, on compte des vacanciers mais aussi des proches des musiciens venus les encourager et découvrir le nouveau répertoire de l’orchestre.

Enfin, Éloi Tembremande, le chef d’orchestre, entre en scène. La tension est à son comble durant les quelques secondes de silence qui précèdent les premières notes… On commence avec Wagner, puis vient le fameux gros morceau, une version pour orchestre des « Tableaux d’une exposition ». Le programme est encore frais, on sent les musiciens appliqués, parfois un peu hésitants, mais le plaisir de jouer est là.

Entre les morceaux, certains musiciens prennent la parole pour présenter le programme à suivre ou remercier l’assistance. Une flûtiste réclame une ovation pour la cuisinière qui a préparé de savoureux repas à l’orchestre durant son séjour à Andernos !

Un final haut en couleurs

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La chanteuse et contrebassiste Éden Sapalalo interprète « Wayfaring Stranger ». ©Sébastien Le Clézio/CCAS

Puis le concert reprend : le chef appelle la soliste Éden Sapalalo au centre de la scène. D’une voix puissante, la jeune femme, accompagnée par l’orchestre, entonne un negro spiritual. Dans la salle, tout le monde retient son souffle. Âgée seulement de 18 ans, Éden est d’une maturité impressionnante tant artistiquement qu’intellectuellement. Vice-présidente de l’association Josem, elle chante dans plusieurs groupes de musique actuelle. C’est par ce biais qu’elle a rencontré Éloi, le chef d’orchestre, qui l’a invitée à rejoindre le Josem en tant que contrebassiste et chanteuse.

« Le Josem, c’est beaucoup de joie, d’amour, de partage et de musique ! On vient tous de milieux et de formations différentes et on finit par inventer un style commun en mixant nos expériences, nos goûts. J’ai appris la contrebasse et j’en joue depuis peu dans l’orchestre. J’ai été ravie qu’Éloi me propose d’interpréter ce chant ce soir », commente-t-elle après sa prestation. Une performance qui a laissé le public stupéfait devant la puissance et l’émotion que dégageait la voix de la jeune femme.

Et, comme si ce moment d’émotion avait libéré les esprits, place à la fête ! L’orchestre enchaîne alors avec différents morceaux de musiques du monde, très rythmés, et chacun réprime une envie de se lever pour danser. Pour le final, alors qu’Éloi se déchaîne, le public frappe des mains en rythme et les musiciens quittent leur place pour déambuler dans la salle… Comme lors d’un feu d’artifice, le final est haut en couleur ! On mesure alors la passion de ces jeunes gens et la joie que leur apporte la musique. Une joie contagieuse !

« Jamais je n’aurais cru m’éclater sur de la musique classique »

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Eloi Tembremande, chef d’orchestre du Josem. ©Sébastien Le Clézio/CCAS

« J’aime faire traverser des émotions différentes aux musiciens et au public. Dans mon parcours, j’ai croisé différents musiciens qui m’ont proposé de jouer avec eux, d’ailleurs je suis aussi membre d’un groupe afro-punk. Toutes ces influences, je les apporte au sein du Josem. Ce sont d’autres ambiances mais c’est le même langage, contrairement aux idées reçues, ce n’est pas du tout inconciliable et au moment du concert tout prend sens, explique Éloi. Le contexte importe peu, on est très attachés au fait d’apporter la musique symphonique partout. On est un peu un orchestre tout-terrain. On est habitués à jouer un peu partout et on pourrait même jouer dehors. »

Et ce fut le cas ! Un petit groupe de musiciens a prolongé le concert sur la terrasse devant les vacanciers subjugués par tant d’énergie. « Je n’aurais jamais cru m’éclater autant à un concert de musique classique », conclut une vacancière que les cuisiniers ont convaincue d’assister au concert durant le repas du soir. « C’est sûr, désormais je vais suivre ce que fait le Josem et en parler à mes amis ! »


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