« Madame L’eau », ethnofiction foutraque sur les enjeux du développement

"Madame L’eau", ethnofiction foutraque sur les enjeux du développement | Journal des Activités Sociales de l'énergie | jeanrouch 1

Jean Rouch lors d’un tournage ©Editions du Montparnasse

L’humour peut-il être un facteur de développement ? Curieuse interrogation que les Mardis de l’Afaspa vous proposent d’aborder via la projection de la fiction documentaire « Madame l’eau » de Jean Rouch, le 4 avril au cinéma La Clef (Paris 5e).

Les documentaristes qui dépeignent les drames de l’Afrique sont coutumiers des images coup-de-poing et des scènes choc supposées réveiller les consciences paresseuses de l’Occident. Le film « Madame l’eau » du réalisateur et ethnologue Jean Rouch, prend l’exact contre-pied de cette démarche. A travers les tribulations picaresques de trois philosophes du dimanche, Jean Rouch illustre le combat incessant des Nigérians contre la sècheresse qui dévaste leur pays.

Un cinéma direct

Dam, Lamouré et Talou, trio d’anthropologues farceurs plus proches des Pieds Nickelés que d’Indiana Jones, quittent le continent africain pour les Pays-Bas, en quête de solutions hydrauliques pour lutter contre la sècheresse. Avec Jean Rouch, ils constituent le « Dalarouta », facétieuse bande de cinéastes libertaires et iconoclastes, qui ont déjà sévi dans trois films : « Jaguar » (1967), « Petit à petit » (1970) et « Cocorico, Monsieur Poulet ! » (1974). Dans « Madame L’eau » (1992), ils ramènent de leur périple néerlandais un ingénieur muni de son moulin portatif, qu’ils vont devoir apprendre à construire. Une joyeuse confrontation des cultures où la réalité dérive peu à peu vers la fable et l’enchantement, et où les difficultés donnent lieu à des péripéties cocasses.

Figure historique du cinéma direct, courant du cinéma documentaire ayant vu le jour à la fin des années 1950, Jean Rouch use de sa caméra pour dire et agir dans le monde, sans les lourdes médiations traditionnelles de réalisation. L’arrivée de conditions techniques de tournage légères, couplées à une volonté éthique de montrer « la vérité nue », donnent les conditions de ce « direct », sanctifiés par la Nouvelle Vague : son et image sont pris sur le vif, et le regard documentaire est embarqué dans ce qu’il filme, conscient de sa présence comme l’ethnologue en mission. Jean Rouch devient ainsi le maître du cinéma documentaire ethnographique.

La projection de « Madame l’eau » sera suivie d’un débat sur les enjeux de l’accès à l’eau en Afrique avec la participation d’Emmanuel Poilâne, Directeur de France-Libertés Fondation Danièle Mitterrand.

Madame L’eau, de Jean Rouch, docu-fiction, 102 minutes (1992)
Production : BBC, Comité du Film Ethnographique, Sodaperaga Production
Grand prix international de la Paix au festival de Berlin en 1993

Quand ? Mardi 4 avril, à 20h
Où ? Cinéma La Clef, 34 rue Daubenton, Paris 5e (métro Censier-Daubenton)
Tarif : 5€

Les Mardis du Cinéma

Les Mardis du cinéma de l’Afaspa sont un cycle de projections-débats sur l’Afrique organisé par l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (Afaspa). Ces rencontres sont co-organisées chaque mois par la CCAS, les CMCAS de la région parisienne et le comité d’entreprise de la Caisse d’Épargne Paris/Île-de-France, au centre culturel La Clef (Paris).
Contact et infoswww.afaspa.comafaspa@wanadoo.fr

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