
24 janvier 2025 : Belhadje Cheik Ahamed, président de la CMCAS Mayotte (à gauche), dans ce qu’il reste de la maison d’un bénéficiaire victime du cyclone Chido. ©Boura Ismainla
Bientôt deux mois après le passage du cyclone Chido, le président de la CMCAS Mayotte, Belhadje Cheik Ahamed, tente de répondre avec l’aide du Comité de coordination des CMCAS aux besoins les plus urgents exprimés par ses bénéficiaires : de l’eau potable, un logement temporaire et de quoi reconstruire leur maison.
Activités Sociales : répondre aux besoins urgents des Mahorais
Réunis le 4 février dernier à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le président de la CMCAS Mayotte et le président du Comité de coordination des CMCAS envisagent plusieurs pistes pour répondre aux besoins urgents des bénéficiaires mahorais.
- Relogement : activer l’aide solidarité d’urgence du Comité de coordination pour permettre à certaines familles d’être relogées de manière temporaire.
- Eau, nourriture et matériel : faire partir prochainement des conteneurs de l’île de La Réunion ; une autre partie de l’aide pourrait être acheminée par avion depuis le marché de Rungis en région parisienne.
Deux mois après le cyclone, les bénéficiaires sinistrés sont-ils nombreux ?
À ce jour, 32 familles ont une maison déclarée « inhabitable », et 24 une maison habitable mais présentant de gros dégâts. Chacun se débrouille comme il peut. Certains ont installé des bâches, d’autres ont essayé de trouver refuge ailleurs dans la famille, parfois hors de Mayotte.
Nous sommes en train de rechercher des logements disponibles. Nous contactons les agents pour savoir s’ils ont un appartement secondaire qu’ils pourraient louer temporairement à des collègues sinistrés. Les loyers pourraient être pris en charge par un fonds d’urgence débloqué par le Comité de coordination des CMCAS.
Comment financer les réparations ?
La grande majorité de la population n’est pas assurée. Nous avons fait expertiser trois maisons. Pour l’une d’elles, dont le toit a été arraché, l’expert a chiffré l’ensemble des travaux à 190 000 euros. Quand la toiture s’envole, cela crée des fissures dans le béton et il faut refaire l’électricité, la peinture, etc.
Nous souhaitons aider les sinistrés pour l’achat de matériel (tôles, ciment…) en distribuant des « chèques travaux », financés grâce aux dons des électriciens et gaziers via la Fédération nationale des électriciens et gaziers (Fneg) du Secours populaire français (SPF), que les bénéficiaires pourraient venir récupérer à la CMCAS.
Avec le dérèglement climatique, ne craignez-vous pas le passage d’autres cyclones ?
Le risque est là. Quelle position adopter face aux assureurs ? De plus en plus de Mahorais vont vouloir être assurés, c’est certain. Mais les assureurs vont être plus réticents. Vont-ils accepter de jouer le jeu ? Aujourd’hui, ils n’assurent plus de nouveaux clients pour les risques naturels, car le cyclone leur a coûté très cher.
L’accès à l’eau potable est-il toujours aussi difficile ?
Oui, on peut même dire qu’il s’aggrave. C’est la guerre dans les magasins pour trouver des bouteilles d’eau. Le pack de six bouteilles peut coûter 14 euros [contre à peine plus de 1 euro en France hexagonale, ndlr]. Le budget des ménages part dans l’eau. Chaque personne a droit à deux packs au maximum par achat. Et on ne sait pas quand va arriver la prochaine livraison. Il faut parfois attendre trois semaines ! Il n’y a pas de sources à Mayotte, seulement deux retenues collinaires constituées d’eau de pluie. L’eau du robinet n’est généralement pas potable. Il faut la faire bouillir avant de la consommer.
C’est pourquoi j’ai demandé au Comité de coordination des CMCAS d’acheminer des bouteilles par containers le plus rapidement possible pour les distribuer aux bénéficiaires. La cargaison pourrait venir de La Réunion, ce qui prendrait une semaine. Il faudrait qu’on puisse avoir de l’eau pour quelques mois, le temps que la situation s’améliore.
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Le ramadan, qui débute à la fin du mois, est un moment important pour les Mahorais. Comment le fêter dans ce contexte ?
C’est difficile. Nous espérons recevoir des denrées alimentaires pour pouvoir le préparer dans de bonnes conditions. La CMCAS Mayotte est en contact avec le marché de Rungis pour tenter d’acheminer des légumes, des bananes et du manioc d’ici là, également grâce aux dons récoltés auprès des électriciens et gaziers via la Fneg du SPF.
Fonds d’urgence Mayotte
► Donnez via la Fédération nationale des électriciens et gaziers du SPF
Le Secours populaire français (SPF) lance un appel aux dons financiers et à la mobilisation de tous, auquel s’associent les Activités Sociales via la Fédération nationale des électriciens et gaziers, pour venir en aide aux populations touchées par le cyclone Chido à Mayotte.
Aidez Mayotte en donnant au fonds d’urgence du SPF
Vous pouvez donner par chèque à l’association à l’adresse suivante :
Fédération nationale des électriciens et gaziers du SPF
40, rue Gaston-Lauriau
93100 Montreuil
Site Internet : secourspopulaire.fr/fneg
Téléphone : 09 52 47 85 29
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